Lord
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de toujours
Elle m'entraîne sur six étages pour me montrer son appartement.
La clef teinte
La porte croasse
Le parquet grince
Et mon cœur ventricule.
Elle me glisse rapidement dans la salle blanche au sol verglacé.
Et me voila suspendu à l'obscurité et à l'attente.
Totalement séquestré.
Tous les jours, elle m'offre l'identique parade.
Le soleil pointe l'horizon.
Ses pieds ventousent le sol.
La porte s'ouvre.
L'élastique de sa culotte se détend.
Et Sa nudité me dévisage.
Elle me frôle.
Enjambe la baignoire.
Tourne le bouton chaud et le bouton froid.
Les canalisations pleurent
Et je souri.
J'en ressors perlé de sueur et de convoitise.
Imaginez-vous un instant à ma place.
Moi "Gudingen"
Un simple rideau de douche d'une firme suédoise.
Avec pour quotidien, le même carrousel de sensation.
Cette tortionnaire exhibitionniste ne sait pas avec qui elle joue.
Elle me froisse à m'ignorer tous les matins,
A me presser et m'éloigner contre sa silhouette
A me vaporiser son parfum scabreux d'eucalyptus et d'après-shampoing physalis.
A me toucher du bout des doigts.
Je suis trop froid pour vous mademoiselle?
Mais sachez que les fibres plastiques de mon corps sont en ébullition face à vous.
J'en goutte sur le tapis de la salle d'eau.
"Perla" cette bourgeasse de serviette en coton d’Égypte me nargue avec véracité.
" Si tu savais comme sa peau est douce et chaude quand je me frotte à elle.
Le galbe de ses deux pommeaux, le léger relief de ses capuchons de shampoing, sa croupe brisée par l'emprunte du flexible de
la douche et son sexe sans parabène."
Il y a de quoi se sentir martyr face à cette méchanceté gratuite: La passion de Gudingen
Crucifié sur la tringle de rideau.
Mais ce qu'elles ignorent, ces deux frotte-sécheuses, c'est que depuis trois nuits je conspire ma petite rébellion.
Demain, à l'instant où j'entendrais le matelas, le parquet et ma belle baigneuse grincer par le réveil,
Au moment où elle se glissera nue à mes côtés,
Je roulerais sur mon support, je me décrocherais
Et l'engloutirais de tout mon désir polyester.
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Aux quais de gare larmoyants
Aux mouchoirs agités
Petits draps défaits et sulfureux
De mélancolie et d’amour sans lendemain
Aux derniers regards
Parfumés du charbon chaud et du frein des wagons
Qui irritent les narines et les cœurs
Aux danseurs érotiques
Qui aux fraicheurs de l’hiver
Dansent à l’orée des bouches attristées
Aux dernières phrases absurdes
Qui s’évadent des geôles dentaires
Des amants inavoués
Un Amour à la Tchekhov.
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Cuisse de clémentine et peau d’orange
Courbée sur la coupe d’agrume
L’embonpoint à l’inverse de plume
L’orangeade dévale les monts Cellulite
Sous l’ombrelle des seins stalactites.
Une cuisse de clémentine aux portes du néant glouton
Un grain de malice aux fenêtres court-bouillon.
Une déglutition juteuse aux embruns de Floride.
Qui s’aventure au siphon du gracieux bide.
La croupe sertie de peau d’orange
Joyaux de la corpulence vertueuse.
La dondon capture une topaze fibreuse
Scrute, mandibule et mange.
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Petite Mort
Emulsion d’haleines alcoolisée
A l’écho des lèvres
Regards
Sous une voûte inconnue
Au tissage de buée aphrodisiaque
Se réaniment les cendres
Candides et froides
De ses reins.
Les corps en milles feuilles
Une peau enneigée
Contre une poudreuse de rousseur
L’éphémère demeure en cette couche
Bâillonnée et délectable
Oubliant la parole des mots
Contre celle des sens
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Mélodie
Je vous ai perdu.
Eperdue recherche de vos pores
A caresser mes mèches de cheveux cérébrales
Souffler dans les souvenirs
Susurrer les hiéroglyphes mélodiques
Faire claquer ma langue Alzheimer
Mes lèvres en ébullition
Comme l’enfant réclamant en ombre chinoise
Le sein de sa soif
Ou l’Amant réclamant sur le divan dépravé
Le sein de sa soif
Les volets fermés
Ma maison sensualiste en plein remous
Ah Mélodie
Laisser moi
Faire des accords
Sur votre corps
Encore et encore
D’accord ?
Vous ne me quitteriez plus
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Index langoureux
Avec sa peau lactée de Blonde
Et ses cordes étranglées,
Elle signe
Le vide
De ses ongles affutés
Ces mains Pin-up
Aux mouvements subjectifs
Composent
Des buildings vocaux,
Une métropole sensorielle
Elle baise mes yeux
Et du bout de ses doigts
S’enfument des bâtons d’encens
Une fumée silencieuse
Faisant de son handicap buccal
L’atout de ses charmes
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Éthylotest
Lorsque les repentirs voraces agrémentent les cocktails bas de gamme
Sans cesse, m’apparait cet hologramme
Une illusion à l’alcool tonifié
Un regretté songe singé
Une ombre
Tamisée Sous les lunes électroniques
Cette pénombre
S’abrite en mon amoureuse pompe sphérique
Mes yeux à la perception cavalière et transie
Croise votre carillonneuse chevelure
Et votre pâleur perlée d’écume
Issus de la cacophonie des corps
Tumultuants
Mais déjà le nuage se déchire
Arrachant le lyrisme de ses banalités
La boisson s’érige un empire
Et les remords en plein torse nous sont persécutés
Le poète défectueux devient ivrogne
Et de son désespoir limpide à la main
Additionne le monde
Au prix de ses consommations
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Guérilla
Hurle-moi à la face, à pleine voix !
Que je sente tes cordes vocales se briser, s’enflammer,
Vibrer si fort, qu’elles assèchent la guitare de ta bouche
Dans ce moment délicieux où la note se brise en un souffle irrégulier
Raclant doucement
Tes alvéoles et tes bronches
Ta langue acérée lacérera ton palais
Pourfendant en lambeaux irréguliers ta pauvre chair ébahie
Devant un souhait si troublant et peu naturel.
Dégainant tes mots affûtés de ton fourreau buccal
Il le faut ma tendre, que tu me montre ta bravoure
Frappe moi la poitrine si violemment
Que ma carcasse vibre à nouveau,
Tremble de vitalité, bat
En un Parkinson réanimateur.
Le souffle haletant, la sueur au front,
Que mon sang bouillonne sous ma peau
Que je sois torréfié par tes litanies gloutonnes
Que mes yeux se dilatent de vitalité
Injectés d’un souffle révolutionnaire
Que je puisse contempler
Tes marionnettes buccales
M’administrer le douloureux remède miracle
Réanime-moi ! Gifle-moi par tes mots
Que je sorte enfin de ma somnolence sentimentale.
L’existence est un combat et j’en suis à sa trêve.
Déclame-moi les armes !
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Nicotina
L'envie me prend soudain,
De sortir de son étui la Femme-cigarette.
Je dégrafe le papier glace.
Et retire la calotte transparente, Ce petit dessous de dentelle plastique.
Je la porte à mes doigts,
Et immole son visage de soupir.
Doucement ses baisés avec adresse se cendrent sur ma barbe braisée.
Ses cheveux s'enflamment jusqu'au creux de ses hanches.
Les emprunts de sa peau encensent la buée de mes yeux.
L'extase transpire en moi, chaleureuse inspiration.
Vampirisé, je la regarde amer.
Mégot mélodique au bord de la jetée.
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