Mathieu langeon
Les plus lues
de toujours
Dans un concours d’écriture où l’orgueil brûle plus fort que les mots, des candidats prêts à tout se battent pour une gloire éphémère. Préparez-vous à une soirée où l’ironie crépite et les vanités s’embrasent !
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La page 226 est une satire qui plonge dans l’univers absurde d’une usine littéraire où la créativité cède place à des recettes standardisées. Mathieu, écrivain désabusé, lutte pour répondre aux consignes rigides d’un "manifeste" dictant chaque détail de ses textes. Entre humour, critique sociale et mélancolie, ce récit dénonce la standardisation de l’art et la perte d’authenticité dans une industrie littéraire guidée par le profit.
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Il faisait nuit. Il regardait le four, froid depuis des années. Il se demandait pourquoi il avait accepté de le rallumer. Pourtant, il saisit les dernières bûches et les disposa comme il savait le faire. Honoré Marcel n’avait jamais eu d’enfant. C’était son plus grand regret. Il avait aimé Angèle Maricot. Elle était jeune et belle. Elle avait des cheveux noirs, qu’elle nouait avec un ruban rose, et des yeux qui souriaient tout le temps. Ils s’étaient mariés un beau jour de printemps, au milieu des vivats de tout le village. On leur avait jeté des fleurs et des vœux de bonheur alors qu’ils traversaient la place inondée de soleil. Les cloches sonnaient et les pitchounes couraient autour du couple en riant. Il y avait eu une fête magnifique, on avait mangé, bu et dansé jusque tard dans la nuit. La nuit, et son parfum de thym et de pierre chauffée. Il faisait du pain comme son père avant lui. Elle était lingère. Ils n’avaient pas un grand bien, seulement une petite maison et quelques champs qu’ils louaient pour presque rien. La nuit, il pétrissait la pâte avec toute la vigueur de sa passion. Il la nourrissait de sueur et d’efforts. Il cuisait ses miches dans un four à bois. Les jours o
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Un écrivain dialogue avec une IA pour trouver l’idée parfaite, explorant avec humour les limites de la créativité humaine face à la technologie.
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La luminosité baissait et le silence grandissait. Greg entendait de plus en plus son cœur battre trop fort. Il était sur la piste, mais dans peu de temps il ne verrait plus rien. Plus d’empreintes, plus de branches cassées ou d’agitation à suivre. La forêt serait plongée dans une nuit inquiétante, il demeurerait immobile, et le loup prendrait encore de l’avance. Cela faisait maintenant trois jours qu’il poursuivait l’animal à travers la forêt dense de Bélouve, sur l’immense plateau du Taïbit. Trois jours à courir pour venger ses brebis. L’animal devait se sentir traqué, parce qu’il n’arrêtait pas de fuir. Il avait beau accélérer, il ne réussissait pas à le rattraper. Peut-être n’y parviendrait-il pas ? La question ne se posait pas, il allait tuer ce monstre, peu importe le temps ou l’énergie que cela prendrait. Le prédateur avait tué deux brebis. Sans trop réfléchir, dans un élan de rage, il avait saisi son fusil et son sac à dos et s’était mis en route. Il connaissait bien la forêt. Il y avait grandi, c’était son domaine. La colère n’était pourtant plus son seul moteur. Après une si longue poursuite, elle s’était estompée et avait laissé place à une sorte de défi, de quête insensé
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Greg devait traduire. Et il n’en pouvait véritablement plus. Les textes qu’il recevait étaient de plus en plus compliqués. Les mots, les groupes, les structures de phrases, l’architecture des paragraphes, atteignaient une complexité telle qu’il fallait les décomposer en unités minimales de significations, puis les additionner en couple de syntagmes, et remonter ainsi l’arbre du sens pour atteindre enfin la pensée de l’auteur, en général torturée par d’obscurs termes techniques qui plantaient leurs sens multi-niveaux dans le dos de la compréhension globale, laquelle était quasiment impossible à décrypter pour quiconque. Et Greg devait traduire, pour un éditeur audacieux. Dans le milieu, on l’appelait le simplificateur. L’épais dossier venait d’arriver. Constance, la chatte, avait essayé de s’enfuir lorsqu’il avait ouvert au coursier qui transpirait. Il faisait chaud, et il venait de transporter quasiment un mètre cube de manuscrits. Assis derrière son large bureau, Greg contemplait la pile monstrueuse. Il était loin le temps où l’on se contentait de dire les choses simplement ! On noyait maintenant le message dans un océan de tourbillons oratoires et de circonvolutions censées explo
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Défi
Ils étaient parvenus tous les trois au sommet d’une colline. Ils dominaient une immense plaine touffue et dangereuse, ceinte de montagnes infranchissables, abruptes et sinistres. Ils étaient traqués. La nuit tombait. De toutes parts, des aboiements menaçants laissaient imaginer un destin funeste. Il tenait un bâton fermement, décidé à défendre chèrement sa vie. Il taperait, il mordrait, il grifferait pour défendre sa famille. Les deux autres s’étaient cachées derrière un buisson. Il les entendait gémir, geindre et haleter dans l’air tiède. Il grogna et poussa un cri puissant, aussi puissant que son corps maigre et affaibli le permit. C’était comme un défi qu’il lançait à l’obscurité, il les attendait, il était prêt. On se rapprochait. Il pouvait sentir dans la douce brise qui agitait légèrement les feuilles l’odeur des animaux qui les pistaient. Ils avaient fui. Instinctivement, ils avaient couru aussi vite qu’ils le pouvaient pour s’éloigner. Mais la forêt ne les avait pas protégés et ils étaient maintenant acculés. Il entendit un cri étouffé. Il se tourna. Les femelles avaient disparu. Il flaira leur odeur. Elle venait d’un trou dans un escarpement rocheux. La lune, dissimulée de
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