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Défi
Velrak de Borgias a perdu le goût et le plaisir de l'existence d'un seigneur de la nuit. Sur les conseils de la grande prêtresse, il part en quête de son bonheur.
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Qu'imaginez vous dans cette boite ?
Elle est au coeur de la nouvelle
mais que contient elle ?
Et aurez vous l'audace de l'ouvrir ?
Elle est au coeur de la nouvelle
mais que contient elle ?
Et aurez vous l'audace de l'ouvrir ?
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Dès sa naissance, la tristesse te donna la main pour traverser la vie et ne la lâcha plus.
Je remâche les mots de ton épitaphe, encore et encore, le long du sentier mal entretenu qui m'éloigne de ta tombe.
Comment une vie si courte ne peut-elle être ressentie que sous le filtre terne et maussade des larmes ?
Je me souviens de tes premiers regards, à peine née. Et déjà toute tremblotante, fragile comme une perle de rosée, une première larme traçait les premiers jalons de toute ta vie.
Je te le rendais, moi, pourtant ton regard, les yeux brillants de te voir face à moi.
Alors que les plis de mes lèvres hésitants esquissaient un premier sourire, les tiens , s'abaissaient en une moue désespérée.
Tes premiers pas, trébuchants, tes genoux écorchés et tes cris déchirants faisaient accourir papa, désespéré de te voir si mal. Et mes premières galopades et mes premières escalades me gonflaient le coeur d'un orgueil que je ne pouvais partager. Je venais te réconforter à mon tour.
Le tracé malhabile de tes premières lettres, les esquisses hésitantes de nos vacances , tes mains crispées sur le crayon, te donnait invariablement le droit aux calins et aux embrassades de maman. Mes nouvelles annotées des commentaires enthousiastes de mon professeur , mes portraits au fusain et à la sanguine restaient cachés dans mon tiroir. Et j'épinglais tes oeuvres inachevées aux murs de notre chambre.
Tu restais si sage dans l'écrin de ton fauteuil, la voix déjà perdue, les gestes si rares. Je partais m'étourdir et me griser de sons et de lumiére, et de parfums loin de chez nous. Pour ne pas déchirer la bulle qui te préservait , à pas feutrés, je déposais quelques pétales soyeux, ou un mouchoir de soie parfumé dans le creux de tes mains.
Pourtant, lorsque tes yeux presque éteints m'ont su près de toi, j'ai vu la tristesse s'envoler loin de ta peau meurtrie, loin de ta chair malmenée , loin de ton coeur blessé, et te laisser partir là-bas, enfin libre .
Et tu m'as laissé quelques grammes de tristesse, pour que je puisse lester mon âme et rester ici, sans toi.
Ma soeur.
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Défi
J'ai fait mille rêves différents mais seulement deux parlaient de toi.
Le premier rêve, je ne le raconterai pas. Je me suis réveillée, tremblante, à peine vêtue dans la nuit glaciale, sur le rebord ténu de pierre de la plus haute tour du couvent.
La cloche de minuit résonnait et je ressentais les coups dans mon dos, plaquée à la paroi rugueuse de pierre.
La campagne glacée s'étirait à perte de vue, déserte, éclairée par la lueur argentée de la lune. C'est à cet endroit précis que je t'avais apercu la dernière fois. Mon coeur se serrait d'angoisse alors que je scrutais vainement la route déserte. Puis, les larmes ruisselant sur mes joues bleuies, je retournais sans bruit, dans ma chambre.
La deuxième fois, je frissonnais pieds nus devant ma porte quand je repris conscience. Je prenais soin de fermer à clef chaque soir avant de me coucher depuis la première nuit. Je dormais toujours aussi mal, mais les herbes que mère Honorine me donnait m'empêchait de me souvenir de mes rêves. Je n'avais plus fait de crise de somnambulisme jusque là.
Je te tenais dans mes bras, mon tout petit. Tes lèvres avides cherchaient le réconfort de mon sein. Tes minuscules menottes potelées gigotaient d'énervement. Mais quand je levais les yeux, sur le grand miroir qui me faisait face, je vis une étrangère à la peau ambrée, ses boucles brunes cascadant sur ses épaules frêles. Je voyais ton petit nez se froncer pour capter les effluves reconfortant de parfum maternel. Mais tu ne pouvais plus sentir que cette inconnue. Et ce n'était plus moi. On t'a arraché à mes bras avant même que tu aies eu le temps d'apprendre à sourire. Pourtant seul l'espoir de te tenir dans mes bras me faisait oublier les visages grimaçants des hommes. Ces monstres qui m'avaient arrachés à l'enfance puis abandonnée à demi-morte à la porte du couvent.
La douleur de mon coeur à nouveau brisé me réveilla et je me trouvais devant la porte. La poitrine douloureuse de ne plus pouvoir te nourrir, mon fils. Pour ton bien et le mien, les soeurs nous ont séparés. Tu ne peux élever toi même le fruit de tant de souffrance, m'ont-t-elles déclaré , tu verras sans cesse le visage de tes tourmenteurs dans ses yeux.Mais tu n'y etais pour rien, toi, mon petit ange.
Ce sera le dernier rêve. Sans toi, ma vie n'a plus de sens. J'espere que les soeurs de la charité te donneront ma lettre. Je te verrai grandir de là-haut et je t'enverrai mon amour.
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