Aimé Leclercq
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de toujours
Par une nuit d’orage d’été, Pierre-Alexandre reçoit dans l’œil un coup de laser émis depuis le phare du Mémorial interallié de Cointe, à Liège. Dès lors, la curiosité le tenaille. D’où sort ce rayon ? Que signifie-t-il ? Il imagine une théorie : un tueur, tireur d’élite, préparerait un attentat. N’y tenant plus, il se rend sur place. En chemin, il croise Giulia, une Italienne que son compagnon gifle en pleine noce. Elle se jette alors sur Pierre-Alexandre afin qu’il la protège. Dès lors, tout va partir de travers pour le héros de cette histoire qui va voir sa vie basculer de drame en drame, s’enchainant les uns les autres. La mort va s’abattre sur ces compagnons d'infortune, elle n’aura de cesse de le poursuivre tout au long de cette histoire, une histoire dont il va s'inspirer pour écrire son premier roman, sa première expérience d'écrivain. Il compte sur une seule personne pour lui venir en aide : l’inspecteur Kinovsky à qui il confie en vain ses craintes d’être la cible de ce sniper qu’il aurait soi-disant aperçu cette nuit-là.
Kinovsky parviendra-t-il à le sauver ?
Kinovsky parviendra-t-il à le sauver ?
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Défi
L’aumônier lui tendit le gobelet embouti en matières recyclées. Il baissa les yeux quand John Naaucusa s’en saisit des deux mains. Il demanda :
— Vous ne regrettez rien, mon Fils ?
L’homme avala une gorgée de nectar brulant, puis lança avec une moue dubitative :
— Que devrais-je regretter ? mon Père.
L’homme d’Église soupira, comme à regret. John savait pertinemment de quoi il voulait parler.
— De toute façon, qu’est-ce que cela changerait ?
— Pour Dieu, cela changerait tout.
— Hum ! si vous le dites.
John avait plongé son regard dans la boisson qu’il contemplait en hochant la tête. Il savourait ce moment.
— Dix-sept ans que j’attends ce jour… Si j’avais dû regretter quelque chose, cela se saurait depuis longtemps… C’est comme ça. Rien n’y changera rien…
— M’autorisez-vous à vous absoudre, mon Fils ?
— Si ça vous chante… Pourquoi ne prenez-vous pas plutôt un café avec moi ? Cela vous est interdit ?
— Non… Je ne bois pas de café… En fait, je n’aime pas cela.
— Hum… Je vous plains. Il n’y a rien de tel quand tout va au plus mal.
— J’y songerai…
La porte de la geôle s’ouvrit sur un gardien. Il semblait embarrassé.
— C’est l’heure, dit-il.
John, sans un mot, se leva. Il confia son gobelet à l’aumônier. Comme il restait un fond de café encore tiède, il lança en boutade :
— Tenez, finissez-le mon Père. Il parait que la chaise électrique fait rebouillir les aliments dans l’estomac, et le café brulé, c’est cancérigène !
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