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Brune*

... 319° 58' 42,97" / -4° 53' 53,04" / Tout Azimut 198,62° ...
Défi
Brune*
* Une bonne flaque Les mots ont les pieds trempés. J’écris un rondeau *
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Brune*

Poser ma tête sur un nuage
Saupoudré d’éclats de rire
L’écouter respirer
Broder le temps
De mes mots étourdis
Quand un signe malicieux
Glisse sur mes hanches.
Cambrer mes envolées
Vers des mains qui s’évasent
À cueillir le doux
Caresser l’éphémère
En brise de tendresse
M’évanouir
Dans les bras du soleil
Qui se goûte de pluie.
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Défi
Brune*
Je suis morte un 26 avril, renversée par une émotion qui m’a percutée en plein cœur alors que je traversais la rue de Paradis. Moi qui rêvais de casser mon sablier au jardin des coquillages, c’est raté. Moi qui rêvais qu’on ne me toilettât pas un jour de printemps, c’est plié. J’ai su la main tendue d’un inconnu aux yeux clairs qui s’est penché sur mon sort à espérer le changer. J’ai su l’ambulance qui m’a transportée aux portes de l’au-delà girofarant : "On la perd, on la perd, on la perd !". J’ai su cette salle aseptisée où l’on m’aurait disséquée si je n’avais pas, en filigrane sur ma peau, tatoué les mots à dire que ma plastique ne supporterait pas le moindre découpage. Je ne saurai pas leurs têtes à la lecture de mes test-amours, test-amis, test-amants. Sont ces dernières volontés que j’ai actées sur papier de soi, au fil d’émoi en No taire : - Ne m’auréolez pas de la moindre couronne de lauriers. - Ne me mettez pas en boîte. La claustropophe que je suis n’y survivrai pas. - Ne me passez pas davantage par le feu. La pyrophobie me serait mortelle. - Offrez-moi une seconde vie à l’empaillé. Je vous laisse, à cet effet, les coordonnées d’un taxidermiste qui fait merveille dans l’
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Brune*
Dans quelques jours, le temps allumerait à la vie de Louise la dernière bougie du 7ème lustre ; celle que, comme les précédentes, elle préfèrerait voir se consumer au fil de l’an plutôt que de la souffler. Ce jour-là serait, comme à l'accoutumée, le seul de l’année où elle ferait semblant de tout : semblant de sourire, semblant d’être heureuse, semblant d’être là, semblant de vivre. Elle n’aurait qu’un souhait : être seule, désespérément seule. Elle prierait même pour qu’une maladie subite et hautement contagieuse la mit en quarantaine. Mais, par politesse et aussi pour ne pas donner à savoir ce qu’elle tait depuis tant d’années, elle se plierait à la corvée de la fête organisée en l’honneur de cet évènement à répétition qui ne pouvait, en rien, être joyeux à ses yeux. Les lancinants "Pourquoi ?" lui battraient, comme à chaque nouvelle année, les tempes jusqu’à en voir trente-six chandelles. Le souvenir n’est pas mort. Il respire encore. Louise sentirait, à nouveau, son souffle glaçant l'envelopper. Ses yeux commençant à prendre l’eau, elle ravalerait ses larmes en goutte à goutte à lui noyer le cœur. Elle fixerait alors le sablier, se demanderait combien de grains restent à picore
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Brune*

En cette fin d’été,
Le soleil se mélange les rayons,
Les nuages jouent à saute-mouton,
Une mer renverse* fait encore la Manche,
Son front s’étire.
Plus avant, l’histoire s’est retranchée dans le silence des chemins de mémoire.
Au champ d’honneur, témoin de l’horreur d’autrefois, reposent les croix blanches.
En arrière-ligne, le coquelicot chiffonné, en immortelle floraison, reste emblème du souvenir et symbole de renaissance malgré tout.
Ses pétales, rouges au sang versé, scandent "de garder au fond de l'âme le goût de vivre en liberté **".
Quelques oiseaux, envolés de leur réserve naturelle, font planer un bruissement mêlé de délicats chants et de discrets battements d’ailes.
Sur la ligne d’horizon, en épure, se dessinent les contours de demain.


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* Une mer renverse, autrement dit une mer étale.
** Extrait traduit du poème "In Flanders Fields"
de John McCrae publié le 8 décembre 1915
dans la revue britannique Punch
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Défi
Brune*
Espérant avoir quelque talent latent, je me suis, à coups de pelle, creusé la cervelle. Enfin pas trop, histoire de ne pas exhumer les douloureux secrets enfouis. Ne trouvant rien de brillant, je me s’en suis allée voir un qui en avait à revendre, du talent. Il m’a dit : Tu veux quoi ? Du talent plat, du talent haut, du flou ou du fou ? Comme j’hésitai à choisir, il m’a refourgué un talent aiguille. C’est ainsi que, de bas en hauts, je me suis mise à la couture… jusqu’à me piquer. Cure de sommeil garantie. Je ne vous raconte pas la bobine du pas charmant qui m’a réveillée. Il avait, au moins, cent ans d’âge. Un vrai cauchemar. Comme quoi, faut jamais croire les contes défaits. Alors, j’en ai appelé aux Génies de ma connaissance : Le Génie de la Lampe : bien trop allumé Le Génie de la Bastille : tellement perché. J’ai bien pensé à faire le pont avec le Génie Civil mais cela m’a paru trop peu constructif. Impossible de casser la graine avec le Génie Rural tant il ergotait. Quant au Génie des Alpages, il s’était cassé le col du fémur et m’a dit : "Barre-toi de mon herbe". Quand je pense que même la lessive à son Génie, je bous. C’est pourquoi, en ce jour de Noël, je lance solennelleme
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Défi
Brune*
J’ai l’A plat, J’ai le B mol, J’ai le C gnangnan, J’ai le D cousu à dé-jouer, J'ai l'E, euh, muet, sans euphémisme ou tombé dans l'O * J’ai l’F fait mer, J’ai le G au point, pas mort comme l'a suggéré Rafistolette dans une annotion que j'ai maladroitement supprimée * :). J’ai le H tag, J’ai l’I vert en toute saison, J’ai le J o... o... orgasmique, J’ai le K Yack, J’ai l’L rond, J’ai l’M un peu beaucoup, J’ai pas de N, J’ai l’O Tage en eau rage, J’ai le P âge, J’ai le Q curbitacé, J’ai l’R et sa chanson, J’ai l’S toquade, J’ai le T dansant, J’ai l’U r'lu berlue, J’ai le V luxe, J’ai le W cédille, J’ai l’X au rayon, J’ai le Y en yaourt, J’ai le Z qui s’fait un film. Bref, J’ai un alphabet tordu… Ainsi, J’ai cris... tant bien que mal :). * Merci Rafistollette, Vis9vies, Anne-C. B et Stella :).
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Défi
Brune*
Demain, dès l’aube j’irai débarbouiller le ciel de sa grisaille. Je planterai, dans un nuage joufflu, un crayon de soleil à dessiner une barbe-à-papa. Demain, dès l’aube, je changerai l’eau des pleurs en larmes de souvenirs heureux. Enfin, j’essaierai. Parce que je sais que ta disparition me restera, jusqu’à mon dernier souffle, en travers du cœur. Demain, dès l’aube, ma peine en bandoulière, je psalmodierai, à l’écho d’hier, ces tendres vers qui , d’un "Elle avait pris ce pli", me parlent de toi. Alors, au filigrane de mes blancs feuillets, renaitront ces gribouillis mutins de l’enfance qui chahutaient mes mots. Demain, dès l’aube…
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Défi
Brune*
"Ne dites pas à ma mère que je travaille dans la pub, elle me croit pianiste dans un bordel !" Jacques S. Hier, Pierre, Paul, Jacques, c’était du pareil au même. Oui, enfin pas tout à fait. C’est que, d'un ton pas vraiment bon enfant, Jacques a dit : "Si à cinquante ans, on n'a pas de Rolex, on a quand même raté sa vie !" Quand on pense qu’il y en a qui sont restés à l’heure des montres gousset à écran plat. Jacques a dit tout plein d’autres arrogantes conneries. Mais dans les agences qui tenaient le haut du pavé on se réclamait de sa veine, de sa verve et j’en passe. C'était après que la jolie Eva demande à ce qu’on la regarde dans les yeux et que la non moins belle Myriam enlève le haut puis le bas dans un spectaculaire recto verso décliné en trois jours sur les murs de France (et de Navarre ?) pour un Avenir racoleur qui se voulait prometteur. Demain, Dans un EPHAD haut de gamme avec vue imprenable sur un ciel en bord de mer, Jacques ne sera vraisemblablement plus tout à fait le même. Il aura perdu de sa superbe. Sa montre poignet affichera encore l’heure mais, hélas, lui aura perdu la notion du temps. Rassasié d’une bouchée de goûter marsien à lui donner un coup de fouet, il s'
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Défi
Brune*
Les mains lâchèrent prise. La bouche s’ourla de silence. Les oreilles baissèrent pavillon. Le nez mit soupirail en position nuit. Les yeux tirèrent leurs rideaux à franges. A l’heure d’embrasser l’oreiller, Terre, Ciel et Mer pouvaient bien garder leurs moutons. Au bras de Morphée, la pensée avait déjà fugué au pays des songes. Une veilleuse faisait discrète ronde de lumière. Soudain, dans le silence épais de la sorgue, on entendit comme un cri de détresse. Une chouette hulula. Un chien hurla. Le vent se releva. Les feuilles tressaillirent. Le ciel gronda. La rivière se retourna dans son lit. Sur le rebord de la couche, à bout de souffle, le spectre se posa. Un doigt, il secoua. En vain… A peine un étirement. Une lèvre, il caressa. En vain… A peine une moue. Une narine, il chatouilla. En vain… A peine un éternuement. Un œil, il frotta. En vain… A peine un battement de cils. Devant telle léthargie, il s’en fut murmurer à l’oreille : "Mon Cœur, m’entends-tu ?” Boom------Boom------Boom "Je sais que tu es là. Je te sens, à pas ralentis, battre le tambour de la nuit". Boom-----Boom-----Boom-----Boom "Dis-moi. Oui, dis-moi ". Boom----Boom----Boom----Boom----Boom "Du grenier de ta mémoire
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Défi
Brune*
Je suis née d’un pincement au cœur, Un jour de grande émotion. Le soleil avait mangé tous les nuages, Le rire éclaboussait le ciel de mille couleurs. A bord d’une péniche chargée en sel, j’ai vogué sur le canal Avant que de poser retenue sous le manteau de l’oeil. Puis j’ai fait du toboggan sur sa joue. Aucun revers majeur ne me balayant, J'ai fini ma course, sans valse-hésitation, à quai de ses lèvres. C'est à pointe de langue qu'il m'a, délicieusement, recueillie, Moi, sa larme de douceur...
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Brune*
— Allô la mort, mais qu’est-ce que tu faucilles ? Je t’attends depuis des heures ! — Vrai, tu languis ? Répète, s’te plait ! C’est si bon de se faire ainsi désirer. — Faudrait pas pousser dans le tombeau d’inepties, tout de même ! J’t’attends juste pour l’interview… et ce n’est pas de gaité de cœur. — Figure-toi que, à dessein de m’acheter un suaire en dit or, Je suis passée à la banque faucher quelque blé. Mais il n’y avait plus même un radis. J’te raconte pas la tête d’enterrement des préposés et consorts qui n’ont pas encaissé ce coup de j’arnaque à nuire à leurs intérêts. Ceci dit, m’être fait couper l’herbe sous le pied m’a mis de très mauvais humour. Je pourrais ne plus répondre de rien. Pour sûr que si je retrouve le malotru qui m’a, en cueillette d’oseille, devancée. il ne fera pas de vieux os. Là, Je suis à la poste. J’ai un colis urgent à expédier dans l’au-delà. Y’a une queue de ouf. Si tu savais combien ça me titille de la faux de les zigouiller tous, ces précédents. — Vu ton retard, je suis au regret de t’informer que l’on fera l’impasse sur le maquillage. — M’en fous ! La mort au naturel, ça passe mieux… ou presque, non ? — Je crois que personne n’est jamais chaud à l
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