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Clara C.F.

Clara C.F.
-Voici quelques haïku que j’ai composés en japonais. Ils sont accompagnés d’une traduction en français.

-Je ne maîtrise pas parfaitement la langue japonais, alors mes compositions peuvent avoir des défauts.

-J’utilise des kigo (mot de saison), parfois difficiles à traduire, alors j’ajouterai au besoin des notes explicatives.
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Clara C.F.
Défi #1 Agathe

Se laissant entraîner dans une boite de nuit par sa meilleure amie à l'occasion de ses dix-neufs ans, Agathe se retrouve coincée dans ce lieu qui parvient à réunir tout ce qu’elle déteste : de la musique bien trop forte, de la foule, des gens ne tenant plus debout à cause de l’alcool… Dans cette ambiance qui est loin de lui être familière, une rencontre parviendra-t-elle à la faire apprécier un peu cette soirée ?

Ceci est un défi, je devais inclure les mots suivants indiqués en gras dans le texte : Stickers, épisode, champignon, démon, panda, sensuel, rosée, étreinte, spirituelle, exponentiellement, terminer, œsophage, désinvolture, beauté, partir.
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Défi
Clara C.F.
Défi #2 Evelyne

Cette nouvelle est la suite de ma nouvelle Agathe mais peut être lu indépendamment.

J'ai réalisé ce défi aux côtés d'Hisoka et M. S. Laurans !
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Clara C.F.
Nouvelle écrite sur le thème « rêve ».
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Clara C.F.


 — Attention, tu as une aiguille dans ton café.
 Claire jeta un coup d'œil à son café. Pas d’aiguille évidemment, ni dans le sien, ni dans celui de son grand-père. Sans grand père, lui, ressemblait à une aiguille. Tout fin, si fin qu’elle ne l’aurait peut-être pas reconnu s’il ne s’était pas trouvé là, dans la chambre 401, comme l'accueil de l’hôpital lui avait indiqué. Debout au milieu de la pièce, Claire trouva étrange qu’un corps aussi faible, aussi tremblant, soit attaché à un siège dont il n’aurait même pas la force de se lever. Et pourtant.
 Pas une aiguille, plutôt un fil de fer attaché à une chaise.
 — Merci, je vais l’enlever, articula Claire.
 — C’est une belle surprise que vous me faites là. Vous savez, les journées sont longues ici. Je suis content de vous voir.
 Claire baissa la tête. C’était la première fois qu’elle venait « Ici ». Elle ne savait pas quoi dire. En fait, elle ne savait même pas comment formuler le bazar éparpillé dans sa tête. En était-elle seulement capable ? Surtout, sa gorge était aussi serrée que ses points, aucun mot ne pouvait en sortir. Et puis, elle pourrait pleurer. Et ça, ça, ce n’était pas possible, pas possible du tout.
 — Ta petite-fille t’as apporté des gâteaux.
 Sauvée.
 Claire n’osa pas rebondir sur les paroles de sa grand-mère. Elle relâcha ses points et sortit une boîte de son sac à dos, remplie de sablés.
 — Ça a l’air bon tout ça, marmonna son grand-père.
 Il ne faisait que ça, marmonner, bredouiller, bafouiller, bégayer, hésiter.
 — Elle les a faits maison.
 Sauvée une deuxième fois.
 Son grand-père attrapa maladroitement la boîte en plastique. Claire resserra ses points et se mit à compter dans sa tête. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf. Dix. Onze. Douze. Treize. Quatorze. Quatorze putains de secondes pour ouvrir une boite.
 — Je vais aller te chercher de l’eau papi.
 Claire n'attendait pas de réponse bégayante. Elle s’éclipsa dans la petite salle de bain accolée à la chambre. Ne pas pleurer. Souffler un bon coup. Ne pas pleurer.
 Pitié.
 Claire sourira. Pas un vrai sourire bien sûr mais c’était déjà pas mal. Si elle arrivait à le garder, tout irait bien, n’est-ce pas ? Ses mains tremblaient mais pas autant que celles de son grand-père. Ça jamais. Allez, ça va le faire. Souffler un bon coup. Elle parvint à remplir le gobelet et à retourner dans la chambre sans en renverser une goutte.
 Miracle.
 Il y avait un blanc. Claire parvint à parler.
 Miracle.
 — Tiens, si tu veux boire un coup.
 — Merci, c’est adorable.
 — Tu ne t'ennuies pas trop ici ? Comment tu t’occupes pendant tes journées ?
 Claire avait peur de la réponse. Son grand-père était là depuis un mois, seul, visité un jour sur deux, juste une télévision constamment allumée pour le distraire.
 — Et bien, cette semaine, il n’y a personne. Ça serait bien s’il nous faisait faire des activités comme au début.
 — Quels genres d'activités ? demanda Claire.
 — Tu sais, avant, ils nous faisaient faire des grandes randonnées dans la forêt. C’était bien ça. Je n’ai vu personne aujourd’hui.
 — C’est un jour férié papi, c'est pour ça. Papa est passé te voir vendredi mais tu dormais. Il n’a pas réussi à te réveiller.
 — Vendredi ? Je me ne sou de pa plu.
 La suite ressemblait à ça.
 — Prend ton temps, ça va sortir, l’encouragea sa femme.
 Non, ça ne sortirait pas. Il ne savait plus ce qu’il voulait dire.
 — Je te parlais de vendredi, reprit Claire. Tu as dormi toute l’après-midi. Les infirmières t'on fait faire des exercices le matin ?
 — Vendredi, j’étais crevé. On a fait une expédition sous-marine la veille, j’ai failli me noyer. J’ai bien cru que j’allais y rester cette fois-ci.
 Claire serra davantage ses points, une façon de contenir les mouvements frénétiques qui la démangeait, lui piquaient les doigts.
 — Tu t’en sortira toujours papi.
 — J’ai eu l’impression que c’était la fin.
 — Mange un sablé, ça va te requinquer, proposa la grand-mère de Claire.
 — La prochaine fois, je voudrais bien des… Tu sais, des…
 — Des ?
 — Tu m’en as apporté la fois dernière.
 — Des chocolats ?
 — Oui, des chocolats
 — Il en reste plein dans le placard. Pierre t'en a amené vendredi lui aussi.
 Le veille homme attrapa un gâteau et le porta à sa bouche. Un sablé, jura Claire. Il n’arrivait pas à le manger. Trop friable.
 Et puis merde.
 Penché comme il était, son grand-père ressemblait à un crochet, tordu. Un sucre d’orge peut-être, moins solide, bien sûr.
 — Bon, alors, tu es sur Paris pour combien de temps ? bredouilla le grand-père en regardant Claire droit dans les yeux. Claire avait envie de fuir ce regard.
 — C'est-à-dire ?
 Ah, oui, son frère. Il confondait.
 — C’est Stéphane qui est dans le sud pour ses études, expliqua-t-elle. Je suis sur Paris toute l’année.
 — Ah, d’accord. Comment il va ? Je voulais le joindre mais je n’ai pas de téléphone ici.
 — Les téléphones sont interdits.
 — Est-ce qu’il a un combiné là-bas ? Vous arrivez à le joindre ? Il n’y a pas de soucis.
 — Il va bien.
 — Parce-que, je, enfin, en ce moment, il y a pas mal de… Il y a des problèmes avec les lignes de, de, combinés. Il ne faudrait pas qu’il lui arrive une bricole.
 — Ne t’inquiète pas papi, je l’appellerai pour vérifier.
 Évidemment, son frère allait parfaitement bien, elle l’avait eu au téléphone la veille, mais son grand-père ne pouvait pas le comprendre. Pas maintenant.
 — Et ce week-end ? Comment as-tu passé le temps ? demanda Claire.
 — Ce week-end, on est allé en ville.
 — En ville ?
 — Oui, en ville. Près du port de Brest. Il y avait un grand marché, j’ai vu plein de magnifiques coquillages. Ça t’aurait plus.
 — Ça devait être chouette.
 — Oui. Et puis, plus loin, il y avait plein de nana à poil qui vendait des bijoux.
 Pour la première fois depuis le début, Claire esquissa un vrai sourire. Tout compte fait, il y avait du bon dans tout le bazar éparpillé dans la tête de son grand-père. Son esprit était comme un grand puzzle, assemblé au fil des années, et aujourd’hui, les pièces commençaient à se défaire. Ce puzzle, elle ne pourrait jamais le reconstruire.
 Alors Claire composa, en essayant de lier les pièces entre elles pendant une heure. Parfois, elle parvenait à trouver un sens. D’autre fois, les pièces étaient tellement dépareillées qu’elle ne pouvait rien en faire. Leurs bords pouvaient aussi être étranges, impossible à emboîter.
 Et un jour, bientôt peut-être, toutes ces pièces devront être rangées dans une grande boîte que personne ne rouvrira jamais.
 Mais il lui resterait toujours ses pièces à elle, bousculées mais encore en ordre.
 Une pièce pour toutes les sorties au petit bois, au parc près de la Marne, au zoo ou plus loin encore.
 Une pièce pour tous les bons repas, de papi, de mamie.
 Une pièce pour ces décorations sous le sapin, que Claire retrouvait tous les ans, à Noël, sur le thème de son dessin animé préféré, fabriqué minutieusement à la main.
 Une pièce pour tous les jeux dans le jardin en été, piscine, jets d’eau, tapis glissant.
 Une pièce pour toutes ces parties jouées à quatre heures, autour d’un goûter, toujours le même d'ailleurs : des smarties et une brique de jus d’orange.
 Une pièce pour tous ces feuilletons enregistrés pour elle et son frère, qu’ils regardaient chaque matin.
 Et encore, plein, plein, plein d'autres pièces. Un grand puzzle, pour toutes ces vacances passées chez ses grands-parents, un paysage coloré qui resterait dans sa tête pour toute sa vie.
 — Nous devons y aller, annonça finalement la grand-mère de Claire.
 — Ah, déjà, bredouilla le grand-père.
 — Je reviendrai te voir après-demain avec Pierre.
 — Bon, d’accord.
 Claire regarda son grand-père, droit dans les yeux cette fois-ci. Elle lui devait au moins ça.
 — A bientôt. Et, je voulais te dire, tu es un super papi. Et je t’aime très fort.
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