Madame Split
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Défi
1) Si j'étais un animal, je serai une louve, en raison de son instinct maternel surdéveloppé,
2) Si j'étais un végétal, je serai un cactus, parce que sous les piquants, se cache peut-être de l'eau,
3) Si j'étais un pays, je serai l'Irlande, sauvage et indomptable,
4) Si j'étais un sport, je serai l'équitation, où il faut rester humble être toujours plus exigeant avec soi,
5) Si j'étais une musique, je serai "Show must go on" de Queen, parce que quoiqu'il arrive, il faut se relever,
6) Si j'étais la touche d'un clavier d'ordinateur, je serai "SUPPR", pour pouvoir effacer ce que je veux, quand je veux,
7) Si j'étais un vêtement, je serai un jean, confortable et qui avec tous les styles,
8) Si j'étais un objet, je serai un stylo, parce que j'adore ça !
9) Si j'étais une couleur, je serai "arc-en-ciel", parce que je peux passer de l'une à l'autre en un millième de secondes (non,je ne suis pas cyclotimique ! Je hypersensible et sanguine),
10) SI j'étais un véhicule, je serai un énorme 4*4, passe-partout,
11) Si j'étais un meuble, je serai une bibliothèque, pour rassembler le maximum de connaissances dans tous les domaines possibles,
12) Si j'étais un personnage historique, je serai Léonard De Vinci pour lui "piquer" son génie un instant,
13) Si j'étais un personnage de fiction, je serai "Ducky" de NCIS, pour le nombre impressionnant de ses connaissances,
14) Si j'étais un signe de ponctuation, je serai un point d'exclamation parce que je ne sais pas me taire,
15) Si j'étais un plat, je serai des spaghettis bolognaises, parce que c'est bon mais à petite dose.
Et puis c'est tou ! Na !
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La route défile, longue, sinueuse, sombre... Une forêt qui ne laisse pas de place au soleil les entoure. On dirait que les arbres, de chaque côté de cette route étroite et sans fin, se penchent pour les attraper. Par moments, Anna et Aaron se regardent sans mot dire, partageant en silence leur tristesse et leur résignation.
Ils ont dû suivre leurs parents qui ont accepté de prendre la gestion d'un hôtel en Suisse. Ce qu'ils étaient heureux et fiers de ce nouveau poste, de cette nouvelle chance qui s'offrait à eux. Une vie nouvelle, dans un paysage qu'ils qualifiaient de magique, avec plus de temps pour les enfants, l'école à la maison... Bref, des conditions qui semblaient idéales. Sûrement trop belles pour être vraies...
Alors, Anna et Aaron ont dit adieu à Murat, leur village natal en plein cœur de l'Auvergne, adieu aux copains de toujours, aux endroits secrets nichés dans les montagnes alentour. Tout ça pour un aller vivre dans un hôtel à faire frémir Stephen King en personne ! Et perdu dans une endroit appelé "Val Sinestra" c'est tout dire ! La Basse-Engadine, autant dire le fin fond du trou le plus perdu du monde ! Et en plus, ils allaient devoir apprendre l'allemand, eux qui n'avaient jusque là étudier que l'anglais et l'espagnol.
Les photos de l'hôtel leur ont fait froid dans le dos. La sensibilité due à leur jeune âge - 15 ans - leur a fait pressentir quelque chose d'aussi anormal qu'inexplicable, même si Aaron, très terre à terre tentait de lutter contre sa première impression. Mais que dire à leurs parents si heureux d'entamer une vie nouvelle, ne voyant que la majesté des montagnes encerclant leur nouveau chez soi ? Que l'hôtel leur fichait une trouille de tous les diables ? Ils auraient répondu que c'était dû à la tristesse d'abandonner leurs potes, alors...
Alors, Anna et son jumeau n'ont rien dit, pas un mot. La mine triste et le moral en berne, ils sont montés dans la voiture qui les emmenait vers le "Val Sinestra". Et la perspective de passer près d'une journée et une nuit à rouler n'était pas pour leur faire plaisir.
La route défile, longue, sinueuse, sombre... Une forêt qui ne laisse pas de place au soleil les entoure. On dirait que les arbres, de chaque côté de cette route étroite et sans fin, se penchent pour les attraper. Par moments, Anna et Aaron se regardent sans mot dire, partageant en silence leur tristesse et leur résignation.
Ils ont dû suivre leurs parents qui ont accepté de prendre la gestion d'un hôtel en Suisse. Ce qu'ils étaient heureux et fiers de ce nouveau poste, de cette nouvelle chance qui s'offrait à eux. Une vie nouvelle, dans un paysage qu'ils qualifiaient de magique, avec plus de temps pour les enfants, l'école à la maison... Bref, des conditions qui semblaient idéales. Sûrement trop belles pour être vraies...
Alors, Anna et Aaron ont dit adieu à Murat, leur village natal en plein cœur de l'Auvergne, adieu aux copains de toujours, aux endroits secrets nichés dans les montagnes alentour. Tout ça pour un aller vivre dans un hôtel à faire frémir Stephen King en personne ! Et perdu dans une endroit appelé "Val Sinestra" c'est tout dire ! La Basse-Engadine, autant dire le fin fond du trou le plus perdu du monde ! Et en plus, ils allaient devoir apprendre l'allemand, eux qui n'avaient jusque là étudier que l'anglais et l'espagnol.
Les photos de l'hôtel leur ont fait froid dans le dos. La sensibilité due à leur jeune âge - 15 ans - leur a fait pressentir quelque chose d'aussi anormal qu'inexplicable, même si Aaron, très terre à terre tentait de lutter contre sa première impression. Mais que dire à leurs parents si heureux d'entamer une vie nouvelle, ne voyant que la majesté des montagnes encerclant leur nouveau chez soi ? Que l'hôtel leur fichait une trouille de tous les diables ? Ils auraient répondu que c'était dû à la tristesse d'abandonner leurs potes, alors...
Alors, Anna et son jumeau n'ont rien dit, pas un mot. La mine triste et le moral en berne, ils sont montés dans la voiture qui les emmenait vers le "Val Sinestra". Et la perspective de passer près d'une journée et une nuit à rouler n'était pas pour leur faire plaisir.19 heures ! 19 heures de route, enfermés dans cette voiture vers un endroit où on ne veut pas aller, en étant obligés de subir les goûts musicaux archi-dépassés de nos parents et les "chantez avec nous !". "Soyez heureux les enfants", scande notre mère tout à sa joie de découvrir son nouveau monde. Je dis rien, je veux pas la blesser, mais franchement, pfffffff !
Youhou ?! J'ai envie de hurler, pas de chanter Dalida ! Quant à mon frangin assis à côté de moi, on dirait un petit animal blessé et terrifié. Bref, on est super contents ! Tous ces changements, le pays, les copains, les études à demeure donc H24 à la maison, "l'hôtel de Dracula" dans lequel on va devoir vivre, et la langue qu'il nous faut apprendre... Que de bonnes nouvelles. Pis bon, c'est pas que c'est complètement perdu, hein, mais c'est vachement bien imité ! Mais qu'est-ce qu'on va y faire ? AU SECOURS, je veux rentrer chez moi !!!
J'ai pas besoin demander ce qu'il pense à Aaron, on est jumeaux. Et même si on est des "faux" jumeaux, on est toujours (ou presque) sur la même fréquence. C'est parfois flippant mais c'est aussi très pratique. Un peu comme si on partageait un seul cerveau, une seule personnalité mais dans deux corps. On est pas toujours d'accord pour autant et on compte bien quelques différences, mais généralement on communique sans parler, pas besoin !
Il pense, je parle et inversement. On finit les phrases l'un de l'autre... Ca fait rire nos copains mais ça agaçait tellement nos profs que notre dernier proviseur nous avaient séparés. Bref, dans le cas présent, on pense tous les deux et sans avoir besoin d'autre chose que d'un échange de regards, qu'on préférerait être des veaux en route pour l'abattoir que des gosses forcés de suivre leurs parents dans un hôtel terrifiant. Il est vraiment flippant... Enfin, selon mes critères !
Peut-être qu'on se fait des films, mais le fait que ce soit un ancien sanatorium, perdu au fin fond du milieu de nulle part, encerclé de sapins pluriséculaires gigantesques, le tout posé dans un trou entre deux montagnes géantes, ben nous, ça nous fout les chocottes, les miquettes, les jetons, la frousse, la trouille quoi !
Ouais à notre âge, y'en a qui seraient ravis d'u tel terrain de jeu, mais moi je vous dis qu'on pourrait y tourner la version Suisse de Shinning.
AAAAAAh, ouf ! On arrive ! Descendre de cette voiture, viiiiite !!!! Les routes tournent tellement par ici que ça file envie de vomir ! Je veux de l'air !!!!! Je veux me dégourdir les pattounes, et voir de près si l'endroit me fiche autant les jetons en vrai qu'en photo.
- "Regardez les enfants, n'est-ce pas magique comme endroit ?" demande notre mère.
- " Ah, ouais, qu'est-ce qu'on va s'amuser !!! Perdus ici, sans copains... C'est le kiffe de l'année !" ne peut s'empêcher d'ironiser Aaron.
- "Allez, faites un petit effort ! Allez vous promener un peu mais en faisant attention, on est à flanc de falaise. Votre père et moi, on va commencer à décharger, et voir quels pièces nous nous réservons."
- "Je viens, je veux choisir ma chambre puisque je vais y être H24." me hâtai-je de répondre à ma mère. Et je la suivi chargée du sac à dos qui ne me quitte jamais et mon frère sur les talons.
La bâtisse qui s'élève devant moi dans le ciel Suisse est tellement lourde et massive que j'ai l'impression qu'elle va me tomber dessus. Je suis pas encore entrée dedans et déjà elle m'étouffe... Je suis pas au bout !
Je m'approche si timidement qu'on dirait une gamine le jour de son entrée au CP ! Je sais pas, elle m'inspire pas moi cette baraque ! Elle me fiche une impression pas cool !
Bon, enfin, au moment où je me décide à pousser la gigantesque porte d'entrée devant laquelle je me sens toute petite, Aaron arrive tel un boulet de canon filant vers le navire ennemi manquant me faire tomber.
-" Putain, Aaron, fais gaffe un peu ! T'as failli me démonter l'épaule !" criai-je après mon délicat double.
-" Allez, ça va frangine, zen ! T'en as une autre de toutes manières ! Bouge, on va visiter la maison hantée de Disney Land." Me lance mon sympathique frèrot.
- "Ouais, ben excuse mais je suis moins pressée que toi de vivre dans la tête de Stephen King !"
-" Fais pas ta chochotte, de touts façons on n'a pas le choix alors suis moi et viens choisir ta chambre. Je suis pas fan non plus si ça peut te rassurer, mais une maison n'a jamais mangé personne il me semble."
Oui, d'accord, il est pas fan, mais lui, il est super cartésien, tandis que moi pas du tout. Jumeaux oui, exactement les mêmes, non. Lui, il est grand, brun, avec des yeux noirs superbes et un sourire qui tue ; moi, je suis assez moyenne en hauteur, en largeur et en beauté.
Bref, je suis mon frère comme un gentil petit chien, mais un petit chien terrifié, les oreilles basses et la queue en dedans. On commence par monter un escalier dont les murs sont ornés de pauvres bêtes empaillées. BEURK ! Si ça devait me rassurer c'est mal parti ! On arrive sur le premier palier, mais Aaron dit qu'on fera le tour plus tard, celui-ci est pour les clients. Nous, on crèche au troisième, super !
On monte encore deux étages, on arrive sur un palier tout vide, tout blanc. Comme il est réservé aux gérants de l'hôtel, la déco est inexistante. On emprunte un couloir long, mais long... Y'a des portes partout, certaines ouvertes, d'autres fermées. Quand on passe devant la salle de bains justement, la porte nous laisse voir que tout est resté façon sanatorium. Ca me donne vraiment pas envie d'aller me laver là-dedans.
Les frissons ne me quittent pas jusqu'à ce qu'on arrive au bout du corridor. Là, il y a une double porte vitrée qui donne sur une terrasse lilliputienne où sont installés deux bancs. Ouf ! De la lumière ! Et quelle vue ! Un bon point, ouf ! Du coup, Aaron choisit la chambre de gauche et moi celle de de droite. On reste ensemble et le plus près possible de la lumière !
-" C'est comment chez toi ?" Me lance t'il du fond de sa nouvelle chambre.
-" Franchement, réfléchi deux secondes ! J'ai la même mais de l'autre côté ! " lui lançai-je.
-" C'est minuscule mais heureusement pour nos affaires, y'a tellement de pièces qu'on trouvera où les mettre."
-" Ah non ! Désolée moi je quitte ma chambre en même temps que toi et seulement pour aller au rez-de-chaussée et dehors. Point !"
-" Froussarde..."
-" Si tu veux. On en reparlera, tu verras... Je fais confiance à ce que je ressens. D'ailleurs, cartésien ou pas, tu le sentais toi aussi, non ?" lui demandai-je.
-" C'est vrai, seulement on doit vivre ici et à part son histoire, sa déco et qu'il soit perdu au milieu de nulle part, cet endroit n'est pas si terrible une fois qu'on y est. Toi qui adore les jeux de piste, on va avoir des tonnes de trucs à découvrir, y'a peut-être même des passages secrets. Allez, petite sœur, fais pas la tête, ça ira." Tente t'il de me rassurer, en vain.
Là-dessus, Aaron et moi avons posé nos sacs dans nos chambres et sommes redescendus à toutes jambes visiter le bas et l'extérieur.
Notre mère nous attendait pour nous montrer le salon avec le piano au centre, son mobilier de bois local et ses épais rideaux lie-de-vin ; la salle de restaurant, où quelques fois elle nous demanderait de l'aide et enfin la sublime verrière où nous servirions les petits déjeuners aux clients. Les pièces destinées aux clients étaient plutôt jolies et cossues mais ça ne me réconfortait pas.
Elle nous montra ensuite l'immense cuisine pour laquelle elle ne tarderait pas à embaucher deux ou trois personnes du cru et nous enjoint à aller parcourir notre nouveau terrain de jeux, calé entre deux montagnes, sous le regard de sapins vieux de plusieurs dizaines d'années.
Ma seule vraie belle découverte du jour fut la rivière qui coulait en contrebas de l'hôtel, avec son petit pont à la "Sissi" qui l'enjambait. Nous y descendîmes et je trouvais un coin qu'on aurait juré aménagé pur moi : de grosses pierres plates qui semblaient former un fauteuil à l'abri du pont, juste au bord du ruisseau, dans lequel une fois installée, je pourrais rêvasser ou oublier mes soucis d'ado. "Cet endroit sera mon refuge" décidai-je en en informant aussitôt mon jumeau.
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Un jour dans la forêt se promenant, Hélène s'égara. Tournant dans le sens des horloges d'une montre, elle finit par tomber sur la maison d'un nain sectaire.
Assis près de sa fenêtre, la voyant arriver, il sortit l'accueillir :
- Bonjour, jeune damoiselle, je me nomme Blue-Ray Charles, et vous ?
- Et moi, "je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue...". Dans votre forêt, je tourne en barrique !
- Ne paniquez pas ma chère, vous finirez bien par retomber sur vos deux oreilles.
- Oh ! Advienne que pourrave, je ne fais plus de plans sur la commode !
- Là ma jolie, vous prêchez un convertible !
- Je vais repartir dans la forêt je crois. J'y apprivoiserais un escargot (tout chaud), ça me fera un gastéropote.
- Mais enfin, vous avez l'art et la manière de sauter du coca-light !
- Certes Monsieur, mais c'est que je me souviens ce que ma mère disait : "tout vient à point à qui sait bien cuire !". Et puis, qui sait, peut-être puis je compter sur le flair de mon amie Audrey Toutou, pour me retrouver.
- Je vous le souhaite mon petit. En attendant, restez ici, prenez un lit et dormez comme la Loire avant de repartir. Et si vous vous en sortez, vous pourrez aller brûler un siège à l'église.
- Omar Sy, Monsieur ! Tant de gentillesse me touche, j'accepte.
La morale de cette histoire pour remettre les pendules en place, c'est qu'Hélène pour faire d'une pierre deux couilles a noyé le poisson avant d'avoir tué la peau de l'ours !
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Ca y est ! Me voilà révélée. Que va dire Bérénice en prenant connaissance de mon contenu ? C'est que finalement, je me pose autant de questions que Léa, même si ce ne sont pas les même.
Bérénice me soulève, curieuse, puis ouvre mon rabat et sort la feuille que je contiens. Dans un silence de cathédrale, elle lit et relit les mots imprimés là.
"Tu penses que c'est sérieux ce jeu étrange ?" questionne t'elle sa fille.
"Pour être honnête, je ne sais pas. Il y a longtemps que j'avais arrêté de penser à ce mystère qui entoure ma naissance, mais là, je me sens comme obligée de poursuivre." dit Eleanor en réponse à sa mère.
"Ecoute ma chérie, tu fais comme tu l'entends, mais je ne veux pas qu'il t'arrive du mal. Si c'est une mauvaise plaisanterie ? Si ce "jeu" est dangereux ?" s'inquiète Bérénice.
" Maman, ne t'en fais pas. Personne à part nous ne connaît mon histoire, ce ne peut donc pas être une mauvaise plaisanterie. Et puis, je ne ressens pas de danger, plutôt de la curiosité. On dirait que quelqu'un sait tout de la courte période qui précède mon "adoption" et je veux savoir qui il est et ce qu'il me veut au bout de 30 ans. Et puis, tu sais, Hadès est là s'il y a un danger."
"Très bien, je respecte ta décision, je trouve cette situation étrange voilà tout. En revanche, je ne vois pas comment t'aider. Toutes les informations que nous possédons, tu les connais déjà. Quant à te tourner vers un organisme officiel, cela me paraît bien compliqué."
"Ne t'en fais pas Maman, je savais déjà tout ça, j'avais juste besoin de vous tenir au courant et très peur de vous dérouter. Je vais attendre de voir si je reçois d'autres enveloppes du même genre, là, j'aviserai."
"D'accord, mais surtout, tiens nous au courant." fit promettre Bérénice à Eleanor.
Sur ces mots à mon sujet, les deux femmes entreprirent de changer de conversation. Durant quelques heures, elles parlèrent de tout et de rien, les mains dans les plantations de saison, puis la fin de la journée arriva et il fallut rentrer.
Eléanor rappela Hadès qui dormait comme une souche dans la panier de Cadeau, le mini matou, "moteur à ronrons" en marche, lové entre ses grosses pattes. Hadès leva paresseusement une oreille, comprit qu'il était temps de retrouver son foyer et suivit sa maîtresse.
Le trajet fut fait en quelques minutes. Eleanor se pressa de servir le dîner d'Hadès, mit son propre dîner à cuire, puis se rendit dans la salle d'eau.
Propre et fraîche, elle récupéra son repas, garnit comme chaque soir son plateau, puis se rendit au salon et s'installa confortablement pour pouvoir lire et dîner à la fois.
"Comme le dis Maman, demain est un autre jour, nous verrons bien demain si nous avons une autre surprise." déclara t'elle à son fidèle compagnon.
Puis elle partit en voyage au confins de son livre en picorant distraitement.
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Voici le début d'une histoire qui me trotte dans la tête. Je l'ai prévue en "épisodes", enfin, si ça vous plaît.
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques, cela me fera progresser. Merci :)
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques, cela me fera progresser. Merci :)
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Je suis schizo, enfin, non pas vraiment, pas médicalement en tous cas, mais mes meilleurs amis sont mes animaux et ils me parlent. Enfin, je me parle. Non, eux mais à travers moi, par différentes voix. Que je créé, que j'utilise. Mais attention, hein, chacun la sienne et toujours la même.
On a H, maître de la position dite "du chat qui peine", soit étalé sur le dos, les 4 pattes en l'air, qui se dit "chat-ptologue", LE chat-ptologue ayant découvert les saints ossements de "Chat Zuchrist" sous les ruines d'un ancien temple païen. Las de ces périples à travers le monde et les ères, Maître H aujourd'hui donne des conférences de salon sur l'importance de la "roulade-boulade" et du "bronzage de coucougnettes" (surtout qu'il n'en n'a plus) au cours des siècles. Maître H est doté d'une perruque sur la langue, il met donc des "ch" partout.
On Melle Chat-lope, postée tel le Sphinx sur le dossier du sofa et qui surveille ainsi tout ce qui se passe autour d'elle. Persuadée d'être le seul et unique centre d'intérêt de l'univers, Melle Chat-lope avec sa voix de tête (aïe !) me dit régulièrement qu'elle devrait régner sur le monde.
MissM, elle, a la voix cassée des enfants des rues. Le phrasé aussi. Sa souplesse féline, lui permet de trouver toujours des cachettes improbables, que je trouve, puisque sa voix... c'est la mienne (ça s'arrange...) !
Enfin, mon chien Crooner, le charmeur de la maison, qui lui, me fait pendre une voix coincée entre Homer Simpson et Doc Gynéco, et qui ne fait pas un mètre sans la voix de son maître (pffffff !), des fois que ma voix (la sienne) et ma personne (moi, donc), nous viendrions subitement à disparaître, kidanpés par des aliens lors de l'opération secret-défense "vaisselle en cours".
Bref, ils sont 4 et moi seule, mais on est tous dans ma tête (et eux dans mon cœur) et nos "conversations" ("plus on est de fous"...) font les éclats de rire de la maisonnée. Rassurez-vous, mon psy a dit que nous allions bien. Mais qui sait ? Si ça se trouve, lui aussi est dans ma tête...
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Les présentations sont faites, passons aux choses sérieuses. Ce matin donc, c'est l'anniversaire d'Eleanor. Son trentième anniversaire. Et c'est là que j'entre en scène. Enfin !
Après s'être levée de bonne heure comme toujours, Eleanor a préparé son café, et, en l'attendant, s'est blottie dans son "canapé de lecture" comme elle aime à l'appeler. Elle a pris son roman en cours, chaussé les petites lunettes rondes qui lui donnent l'air d'une étudiante, puis a commencé sa lecture.
Parfois entre 2 pages, elle regarde "son" chêne. Elle le voit, dans le fond du jardin, par l'immense baie vitrée qui nimbe le salon de lumière naturelle. C'est là qu'elle s'installe lorsque le temps le permet. Mais ce matin, un vent "à décorner les vaches" agite les feuilles du vieil arbre, et en bas de la falaise, les vagues s'écrasent avec force contre les rochers. C'est le temps qu'Eleanor préfère : un temps à ne pas mettre un chien dehors...
Voilà ! Le café vient de se faire entendre, la phase 2 du rituel du matin... Eleanor se rend à la cuisine, qu'elle a voulu ouverte sur le salon, sort sa "tasse géante" et se sert un café bouillant. Puis, serrant son chaud breuvage dans ses mains, elle retourne à sa lecture. Il lui reste encore une bonne heure avant de partir pour sa librairie, c'est le passage du facteur qui lui donnera le signal.
Le nez dans son livre, la jeune femme ne voit pas le temps s'écouler et le facteur arrive bien vite. Lorsqu'elle l'aperçoit, ils se font signe, elle pose son livre après en avoir soigneusement marqué la page, puis sort récupérer son courrier.
Je suis cachée au milieu des factures et autre publicités, Eleanor ne me voit donc pas immédiatement. Revenue dans la cuisine, elle se ressert un café, s'assoit au bout de la grande table campagnarde et commence à "éplucher" le courrier.
EDF, téléphone, une carte de la cousine Justine en vacances en Espagne, des publicités vantant les divers magasins de la région et, tout à coup, moi !
Elle me regarde l'air de dire "mais qu'est-ce que c'est que ça ?". Comme elle est curieuse de nature et qu'aucune inscription ne tâche ma belle robe blonde, elle me décachète.
Une feuille blanche, c'est tout ce que je contiens... Quelques mots jetés sur le papier par une imprimante. Des mots qu'elle lit plusieurs fois se demandant quoi en faire. Est-ce une blague ? Une erreur peut-être ? Elle demanderait bien l'avis de ses parents mais a peur de les perturber. Et puis, ils se font une telle joie de la fête qu'ils ont organisé pour ses 30 ans. Une joie qu'elle ne veut surtout pas gâcher.
Comme elle ne ressent pas de danger face à l'énigme que je représente, elle décide de me mettre de côté pour aujourd'hui et de ne décider qu'après sa journée de travail et sa fête ce qu'il adviendra de moi.
Pour l'heure, elle s'habille d'un jean, un pull gris clair à large col et chausse sa paire de tennis préférée. Elle se changera pour sa soirée d'anniversaire, là, il est temps de partir pour "Le Refuge".
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Après avoir faites quelques kilomètres la séparant de la maison de son enfance en mode "automate", Eleanor se gara enfin devant chez ses parents.
Son énorme chien sur les talons, elle poussa le portail de derrière, traversa le splendide jardin japonais, fruit d'innombrables heures de travail de sa mère, puis arriva au salon d'été où elle trouva celle-ci à ses plantations du jour.
"Bonjour Maman !"
"Léa, ma chérie, quelle surprise !" répondit-elle en souriant.
"Je sais, j'aurai pu t'appeler, mais..."
"Allons, ma bichette, depuis quand te faut-il une invitation ? Et puis, ne tourne pas autour du pot, va ! Quelque chose te tourmente, parle."
Eleanor chercha rapidement comment aborder "mon" délicat sujet, puis, finalement s'élança.
"Maman, depuis quelques jours, il m'arrive une chose étrange. J'ai hésité à vos en parler à papa et toi de peur de vous blesser, mais comme tu le dis si bien, on a toujours besoin de l'avis de ses parents."
"Ne te tracasse donc pas tant pour nous ! Le temps pour moi de nous servir un café et tu vas tout me raconter par le menu." la rassura Bérénice. Sur quoi, elle disparut dans la cuisine pour y prendre le café promis.
Durant le peu de temps où sa mère s'absenta, Eléanor s'amusa des frasques d'Hadès avec le chaton "Cadeau" de son père à sa femme. Loin de ne pas s'entendre, les deux compères se couraient après tout en faisant des figures pour le moins originales, et leurs jeux avaient le don de la faire rire aux éclats.
Alors que Cadeau et Hadès étaient en pleins jeux olympiques, Bérénice revint chargée de son plateau, leur servit une tasse d'un café à l'odeur alléchante, puis, en regardant tendrement sa fille, lui dit :
"Alors, ma puce, qu'est-ce qui te tracasse au point d'avoir peur de nous blesser ? "
"Hé bien... C'est à propos de ma naissance Maman..."
"Mais... Enfin, tu sais que tu peux nous en parler, nous te t'avons jamais rien caché et nous comprenons que tu veuilles savoir."
"Je sais, mais là, c'est différent" répondit la jeune femme en me sortant de son sac à main.
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Défi
Si tu savais...
Si tu savais comme je te hais, si seulement je pouvais te le dire sans provoquer un conflit intergalactique... Si tu savais à quel point j'ai envie de te tuer...
Tu réveilles en moi les instincts les plus bas. L'animal qui, depuis des siècles, tranquillement sommeillait, revient de toutes se forces avec la seule envie de te dépecer à pleines dents.
Je voudrais voir ton sang jaillir, je voudrais t'entendre crier grâce, demander pardon même si tu ne sais pas pourquoi.
Tu ignores le pourquoi du comment simplement parce que tu as autant de cervelle qu'une moule au vin blanc ! Alors laisse-moi t'expliquer :
- tu as la gentillesse d'un coup de couteau en plein cœur,
- tu as l'humour du poil à gratter versé sur des plaies à vif,
- ton sens du partage équivaut à celui d'un homme politique ouvrant un compte au Panama,
- et caetera, et caetera...
Il faut être à tes pieds sans arrêt, d'un bout à l'autre de l'année servir sa majesté. Il faut te comprendre et dire Amen à tes conneries, mais oui, tu as raison, mais non, on ne te contredira pas...
Tu n'es jamais satisfaite de ce que tu as, et pourtant, si seulement tu mettais des lunettes, tu verrais de si belles choses..
Tu fais du mal autour de toi et tu n'en n'as pas conscience !!! Moi, j'ai conscience de vouloir te faire du mal et je ne peux pas... C'est ironique non ?
Bref, tu es selon moi, la pire des horreurs que la nature ait pondu, l'arme de destruction massive la plus sûre (quoique insignifiante) et je te hais, je t'exècre, je te vomis...
Voilà, c'est dit !
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Tandis que la nuit avançait, Mme St Sauveur de Trécesson assise à sa table de travail au cœur de son immense bibliothèque, préparait mon second contenu.
C'est qu'il lui fallait être sûre qu'Eleanor chercherait à savoir, et qu'elle pourrait résoudre les énigmes que la vielle dame lui envoyait.
Vers 1 heure du matin, elle fit tinter la clochette posée sur son bureau. Instantanément, son majordome arriva.
- Madame ?
- Roland, êtes-vous certain qu'elle a lu notre courrier ?
- Oui, Madame. Soyez assurée qu'elle l'a fait. Nous y avons personnellement veillé.
- Bien. Surtout, ne vous faites pas remarquer. Si par malheur vous l'effrayiez, elle ne viendrait pas et tout serait fichu...
- N'ayez crainte, Madame. D'ici quelques temps, vous pourrez admirer de près le fruit de vos efforts.
- Merci Roland. Vous pouvez disposer.
- Bonne nuit Madame.
Rassérénée, l'étrange femme se frotta les yeux, rempli mon ventre de la deuxième énigme, puis rangea rapidement sa table de travail.
Emportant l'album qui contenait les photos d'Eleanor avec elle, Mme St Sauveur de Trécesson monta l'immense escalier à vis du manoir qui menait à sa chambre.
Une fois douchée et revêtue de sa tenue de nuit, la drôle de dame se coucha serrant contre son cœur les photos d'une inconnue...
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6 heures ! Le réveil sonne, sonne et...sonne encore ! Eleanor a mal dormi. Toute la nuit, ses pensées sont allées vers cette énigme. Elle s'est tournée, retournée, sans parvenir à chasser ses questions.
Elle finit malgré tout par se lever, se dirige vers la cuisine avec la tête dans un étau. Gauche, droite, la cafetière, non, aïe, le mur !
Atteignant tant bien que mal la sacro-sainte cafetière, la jeune femme prépare son breuvage "booster", puis aussi péniblement qu'elle est arrivée à la cuisine, elle repart pour la salle de bain où l'attend une douche salvatrice.
Toujours endormie, elle manque de glisser sur le tapis de bain, maudit sa nuit blanche, puis se glisse sous l'eau qu'elle fait volontairement couler presque froide.
"Hou ! Ce que c'est froid ! Mais au moins, ça réveille !" dit-elle à son meilleur ami : un magnifique beauceron nommé Hadès.
"Ne t'impatiente pas mon pote ! Je vais t'ouvrir et après tu auras ton petit déjeuner. Il fait beau ce matin, nous le prendrons sous le chêne."
Hadès impatient remue la queue en tous sens mais ne quitte pas pour autant sa jeune maîtresse. Eleanor sort de la cabine de douche, enfile son "uniforme" composé d'un jean, d'une tunique bleu turquoise et de ses éternelles tennis, et file vers la cuisine d'où provient l'alléchante odeur du café.
Sur un large plateau de bois, Eleanor dispose son mug spécial "matins difficiles", quelques speculoos et les friandises d'Hadès. Ainsi parés, Hadès et la jeune femme sortent s'installer dans le salon de jardin placée sous le chêne.
Son chien assis près d'elle et guettant sa friandise, Eleanor boit son café en grignotant. Comme à son habitude, elle fait la conversation à Hadès.
"Qu'en penses-tu mon gros ? Je dois en parler à mes parents ?" demande t-elle au chien.
Comme s'il lui répondait, elle continue: "ok, ok ! Mais je ne sais pas comment amener le sujet !"
Devant l'absence de réaction de son pote à 4 pattes à cette dernière réflexion, elle lui caresse la tête, lui donne sa récompense et rassemble les restes du petit déjeuner.
"Il est l'heure mon pépère. Aujourd'hui, tu viens avec moi puisqu'après le travail, nous irons chez maman et papa".
Eleanor range rapidement ses affaires, prend son vélo, attache la longe d'Hadès, et zou, direction "Le Refuge".
Arrivés, ils ouvrent la librairie et accueillent les premiers clients. La journée passe... Lentement... Trop lentement ! Je la hante... Et tout à coup, il est déjà l'heure de fermer boutique et d'aller rendre visite à ses parents.
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Ah ! Mes amis, quelle soirée ! Eleanor se souviendra longtemps de ses 30 ans !
Pour l'occasion, ses parents avaient installé des chapiteaux dans le jardin et un parquet pour danser. Les amis, la famille, tous étaient réunis pour célébrer la jeune et jolie libraire.
Son père, tremblant d'émotion, a dit quelques mots en l'honneur de sa fille, avant de lui remettre le cadeau que Bérénice et lui avaient préparé.
La jeune femme, émue par le discours de Gaston, a ouvert son paquet... Un incunable ! Longtemps, les yeux remplis de larmes de gratitude, elle a admiré son livre sans oser le toucher. Puis, après l'avoir délicatement remis dans le paquet et posé à l'abri d'accidents inopinés, elle s'est jetée au cou de ses parents pour les remercier de ce cadeau incroyable dont elle connaissait déjà l'emplacement parmi ses trésors.
Ses amis et les autres membres de la famille lui ont également offerts de jolis présents. On a chanté et dansé longtemps dans la nuit, puis, au petit matin, chargée de ses cadeaux, Eleanor est rentrée chez elle.
C'est alors qu'elle entrait dans la petite maison de pierres, que là, sur la table, elle me trouvait endormie. Elle m'avait presque oublié...
Trop fatiguée pour s'endormir, elle a alors décidé de voir ce que j'avais dans le ventre. Elle a rangé ses paquets, s'est douché et mise à l'aise, puis m'a ouverte.
Une feuille blanche et ces mots, dactylographiés :
"Si tu veux connaître ton histoire,
Tu devras me suivre.
Résous chacune de mes énigmes
Pour te rapprocher de TA vérité.
Je t'attends au bout du chemin..."
Un petit paragraphe suivait donnant les instructions :
"Si ta curiosité est plus grande que ta tranquillité, replaces l'enveloppe vide dans ta boîte à lettres. Tu l'y retrouveras pleine tous les 2 jours."
2 jours ! 48 heures avant de connaître la suite ! Et que signifiait cette histoire d'énigmes ? Pourquoi un jeu de piste pour connaître ses origines ?
Malgré tout, sa curiosité était maintenant piquée au vif. Ne ressentant toujours pas de danger, elle décida de suivre les instructions et de voir. Mais... Il allait falloir en parler à ses parents, et bien qu'ils la soutiennent de manière inconditionnelle, elle avait peur de les blesser.
Sur ces pensées, elle s'endormit enfin, persuadée que l'adage se vérifierait et que la nuit (le sommeil plutôt car nous sommes déjà le matin) lui porterait conseil.
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