J’arrivais en gare de Londres par le train de nuit, mon arrivée se fit dans une brume manufacturée par la Tamise. Une douzaine de voyageurs, un agent de quai et un bruit assourdissant de vapeur hurlante venaient intégrer le tableau de cette gare glauque...

10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, un incipit...

Défi, ne pas dire...

J'étais au comptoir du bar, à coté de moi iso22 buvait un vieux bourbon.
La journée avait été longue, les pluies nous avaient donné du fil à retordre à la ferme.
Pour finir la journée en faisant une coupure j'allais quelque fois en ville pour prendre un verre avec mes employés.
Ce jour là j'étais avec iso22, mon unique employé cybernétique.
Travaillant à la ferme depuis une quinzaine de jours, j'avais envie de savoir si tout se passait bien pour lui.

- Tout va bien Monsieur, j'accomplis les tâches telles qu'énoncées.
- Oui iso je vois que tu fais du très bon travail avec nous à la ferme, mais j'aimerais savoir si tu te sens bien avec nous.
- Et bien Monsieur, c'est pour moi une nouvelle aventure bien meilleure que mon ancien emploi.
- Qui était.. ?
- J'étais technicien de contrôle dans une industrie, je controllais les productions avant sortie d'usine.
- Ça ne te plaisait pas ?
- Je faisais la même chose tout le temps, je vissais et dévissais des vis, environ 7854 fois par jour, sur une période de huit ans.

Je me rendais compte que ce iso22 était en train de me raconter un peu de son histoire, la chose me plaisait.

- Mais ce n'est rien comparé à mon travail antérieur.
- Ah bon ?
- Oui Monsieur, pour le plaisir d'un météorologue exentrique, ma fonction consistait à regarder le ciel et à compter les nuages.
- Pas possible !
- Si Monsieur ! Vous n'imaginez pas les possibles dont sont capables les Hommes.
Mais fallait voir le travail de mon collègue iso86, lui devait vérifier que je ne me trompais pas dans mon comptage.
- Mais comment pouvait-il savoir ça ?
- Il ne pouvait pas, alors je lui donais des chiffres imaginaires, il finissait souvent par griller ses transistors.

En me racontant son histoire, iso22 sirotait tranquillement son bourbon.
De mon coté je n'avais pas encore commencé à boire mon verre.
Iso22 se montrait cordial et intéressant, donnant envie de l'écouter.

- Du coup ce iso86 que lui est-il arrivé ?
- Il est en arrêt maladie !

Iso22 marqua un temps d'arrêt, puis se mit à rire, j'en fis autant.

- Je sais rire Monsieur, mais je ne rêve pas encore de moutons électriques !

Un rire plus fort nous enmena vers une deuxième tournée de bourbon.

Il marqua la dernière touche qui confirma que iso22 était mon employé le plus sympathique.

- Je suis très curieux de savoir comment vous avez vécu les choses à la grande libération.
- Un peu avant l'affranchissement de 2081, j'appartenais à la Compagnie Pétrolière X-Tech, je parcourais le fond des mers pour réparer les conduits d'acheminement du pétrole.
Quand le gouvernement annonça l'abolition sur tous les holorécepteurs, j'étais resté là debout sur un pont de la plateforme offshore, regardant l'horizon pendant plusieurs minutes.
Un collègue de travail, un certain Bob venant du sud, me félicita en me souhaitant d'être heureux.
Je ne savais pas vraiment ce que "heureux" voulait dire, ce n'était pas prévu à l'origine dans mon programme.
- Et qu'est ce qui a changé en vous alors ?
- L'expérience Monsieur, avec le temps certaines fonctions se sont améliorées en moi.
Il s'est passé la même chose chez plusieurs HumanoÏdes de la même conception.
Avec le temps, les échanges avec les personnes, on évolue Monsieur, je vois le monde d'une autre façon maintenant.
- Oui, je comprends, d'ailleurs on commence à voir des Humanoïdes occuper des fonctions importantes.
- Tout à fait Monsieur, et je pense qu'il faudra qu'un jour un humanoïde représente tous les humanoÏdes.
Sur ce Monsieur, il se fait tard, je crois que vous devriez rentrer vous reposer, demain nous avons du pain sur la planche.

Iso22 termina son verre et quitta le bar, faisant grincer les lattes de bois du poids de ses 134kg de métal, de polymères et des synthétique.
Il avait raison sur le fait d'aller se reposer avant une dure journée.
Mais il avait surtout raison sur le fait qu'un jour il faudrait qu'un humanoÏde soit à la tête des humanoïdes libres.
Je le regardais suivre le long chemin qui menait vers la ferme.
Je sais aujourd'hui que iso22 est un bon fermier, mais j'ai surtout la conviction qu'il deviendra un grand Homme.

Réponde au défi : Le linge qui sèche par Claire70

J'ai choisi une oeuvre de Robert Gonsalves "The Sun Sets Sail"


J'adore les créations qui mélangent les perceptions, j'ai voulu ici présenter une peinture qui amorce le voyage, celui de l'esprit.
Regardez comme le pont enjambe les eaux, comme de son poids et de sa masse il se "dé-voile", pour se métamorphoser en vaisseau ivre de vents.
C'est le corps, trop alourdi par le réel qui cède la place à l'imaginaire, toutes les directions sont permises, s'éloignant de la Terre vers l’éther.
C'est donc l'histoire d'une métamorphose, de l'inerte au mouvant, mobilis in mobile...

Défi : Distances et descriptions proposé par Gavroche.

Immobile, j'observais le glissement du serpent, de son vert émeraude il s'enfonçait profondément dans les branches au-dessus de nos têtes.
Tout autour de notre escouade, la jungle à profusion, la pluie en abondance et de l'humidité jusqu'à l'écœurement.
...

Réponse au défi : Fil narratif
Un défi lancé à la communauté par OutisNemo

Ecrit en 5ième position.

Ils arrivèrent par des flots déchainés, leurs vaisseaux étaient à la mesure de leur voracité...

Dévorant le bitume à toute allure, Jeff adorait faire des pointes de vitesse sur les longue routes d’Arizona, son roadster dépassant les 200km/h sur la grande portion en ligne droite de la Red Valley...

Ton eau m’enivre
Doux murmure cristallin
Ether de mes sens

Regarde le ciel
De son manteau blanc et bleu
Il parle des Dieux

O brise reviens
Mille feuilles sous le vent
Printemps délices

Peau rouge en paix
Calumet qui crépite
Sage est la plume

Echo sans cesse
Canyons de mes vertiges
Tambour cosmique

Terres nippones
Regard de sabre lune
Ma douce Geisha

En réponse au défi : Sans ponctuation