Redknox
Les plus lues
de toujours
Ceci est la première nouvelle d'un recueil sur les déviances, qu'elles soient d'ordre technologiques, mentales voire même temporelles.
Ce récit d'ouverture, que vous allez découvrir, décrit l'aube d'un monde déviant du nôtre, le monde de tout les possibles.
Bonne lecture....
Ce récit d'ouverture, que vous allez découvrir, décrit l'aube d'un monde déviant du nôtre, le monde de tout les possibles.
Bonne lecture....
6
5
37
80
Bram Stoker. Mary Shelley. Georges Romero. H.P Lovecraft. Len Wiseman. Dante Alighieri. Des hommes. Des femmes. Des écrivains. Des réalisateurs. Tous liés par un point commun, l'attrait pour le fantastique. Tous connus pour avoir créés ou popularisés des créatures mythiques. Les vampires. Les loup-garous. Frankenstein. Les démons. En d'autres termes, des monstres. Tantôt effrayants, tantôt intrigants, ces monstres n'en restent pas moins fictifs. Mais maintenant, imaginez un instant, rien qu'un seul et tout petit instant, que ces monstres puissent réellement exister ? Qu’ils puissent cohabiter avec nous, tentant de vivre des vies normales, dissimulant leurs apparences et leurs instincts à la vue de tous ? Et durant cet instant, imaginez que votre voisin, votre meilleur ami ou même un membre de votre famille puisse être un de ces monstres ? Et si tel était le cas, que feriez vous ?
-----------------------
L’aurore perçant à travers les cyprès. Le vent froid d’une matinée d’hiver. Une petite banlieue chic américaine. Un pavillon semblable à tous les autres. Un intérieur à la décoration moderne et sobre. Un mari aimant et père attentionné partant au travail. Un délicieuse odeur de pancakes et bacon grillé. Une élégante femme au foyer. La voix autoritaire d’une mère.
-Nora ! Réveille-toi, tu vas être en retard !
Son rêve était pourtant si agréable. Une silhouette gigota, mécontente, sous les draps blancs. Une chevelure de jais et d’argent sortit de sous la couette, suivi par la tête, encore endormie, d’une jeune adolescente de 18 ans. La jeune femme ouvrit péniblement les yeux et constata que le jour était levé. Elle regarda son réveil et comprit alors pourquoi sa mère venait de hurler de la sorte. L’appareil affichait 8h et ses cours commençaient à 9h. Aussi promptement qu’un diable à ressort, la jeune fille bondit de son lit. Encore à moitié endormie, elle fut éblouie par un rayon de soleil. Elle ouvrit en grand ses rideaux et fut surprise de constater le temps au dehors.
“Il fait étonnamment beau pour un mois de Janvier, pensa-t-elle.”
-Nora !!
-J’arrive, rétorqua-t-elle.
Elle ôta ses habits de nuit, se glissa dans un jean slim noir et enfila un chemisier blanc. Elle entrouvrit sa fenêtre et quitta la pièce. Elle dévala l’escalier et arriva dans la cuisine.
Ses deux frères étaient assis à table, sa mère finissait la préparation du petit déjeuner.
-Tiens, salut marmotte.
-Très drôle Cédric, répondit Nora, agacée.
Marmotte. Nora détestait ce surnom qu'il lui donnait depuis l’âge de dix ans, tout ça parce qu'elle n'avait jamais été du matin. Cédric, le plus jeune de ses frères. Il avait seize ans et engageait sa première année de lycée. D'eux trois, car Nora avait un autre frère, un jumeau né une minute après elle, il était celui qui s'était le mieux intégré dans cette nouvelle ville.
-Ne commencez pas tout le deux. Tiens ma chérie.
Sa mère lui posa un verre devant elle. Le récipient contenait une sorte de liquide verdâtre ressemblant à un smoothie. Mais soyez assurés que ce n'était pas du smoothie. Ses frères avaient, eux aussi, eu droit à cette mixture. Le verre de Cédric était quasiment vide, alors que Marvin, le second frère, n'avait pas encore touché au sien. Il lui fit un discret signe de dégoût lorsque sa mère se retourna vers eux.
-Au lieu de faire le pitre jeune homme, tu ferais bien de finir ton verre, si tu ne veux pas être privé de sortie tout le weekend.
-Oui, m'man.
-Pourquoi on est obligé de boire cette chose infâme, rétorqua Nora, visiblement écoeurée par la boisson.
-Je vous rappelle, jeune fille, que cette "chose infâme", dit-elle sur un ton particulièrement sarcastique, vous permet de passer des journées "normales".
Elle avait raison. Le goût infect de ce produit n'était qu'un faible prix à payer par rapport à ce que cela leur apportait. Nora se saisit donc du verre et avala la mixture d'une traite. Un frisson de dégoût la parcourut de la tête aux pieds.
Chacun finit son petit déjeuner tranquillement.
-Bon je vais finir de me préparer, lança-t-elle.
-Tu n'a même pas touché à ton bacon ?
-Prend le si tu veux, Marvin. Ça ne me dit rien ce matin.
Elle quitta la cuisine sur la scène de son frère se jetant sur son assiette. Leur condition ne semblait pas les déranger plus que cela. Ou alors ils s'habituaient plus vite qu'elle.
Elle arriva dans la salle de bain et se regarda dans le miroir. La mixture de sa mère commençait à faire effet mais ce n'était toujours pas beau à voir. Même rituel tous les matins depuis toujours. Rendre son visage plus lumineux et naturel, masquer l’horreur, le temps que cela fasse effet. Elle constata également que des mèches blanches étaient réapparues.
“Je suis bonne pour refaire une teinture ce weekend, se dit-elle, dépitée.”
Ne lui restait plus qu'à mettre ses lentilles bleues et la transformation était achevée.
-Et voilà Nora, tu es presque normale, se dit elle attristée.
2
6
5
18
Défi
Il avait tout prévu.
Il prévoyait toujours tout, il échafaudait toutes les hypothèses, prenait en compte toutes les variables potentielles. Il savait qui elle était, il avait étudié sa vie, pour la connaitre comme elle se connait, afin de mieux accomplir sa mission.
Comme à chaque fois, l’illusion devait être parfaite. Il avait donc choisi avec soin le jour, l’heure et le lieu, c’était un de ces talents. Chaque chose présente dans cette ruelle, à ce moment, faisait partie de son plan. Absolument tout pouvait lui servir d’outil, pouvait jouer en sa faveur, pouvait accomplir son dessein.
Elle était arrivée pile à l’heure qu’il avait prévue, les lieux avaient été préparés par ses soins plus tôt dans l’heure. Tout était réglé comme une partition, à la seconde près. Alors, dans ce cas, pourquoi avait-elle décidé de continuer sur le trottoir ? Pourquoi n’avait-elle pas traverser ?
Il avait bien essayé de rattraper la situation, il en avait le pouvoir, mais alors, plus rien ne s’était déroulé comme il l’avait prévu.
Le chien avait emprunté la rue. Le cycliste avait voulu l’esquiver mais n’avait pas vu la voiture arrivée à vive allure. L’automobiliste avait freiné de toutes ses forces, en vain. Le bus n’a pas eu le temps de réagir pour éviter l’automobile qui n’avait de s’arrêter devant lui. Un piéton, marchant non loin, se prit un enjoliveur de plein fouet. En une fraction de secondes, tout se dérégla. Les accidents s’enchainèrent, aussi rapidement que les morts. Le sang se répandit dans la rue, sur les trottoirs et dans l’air.
Il ne maitrisait plus rien. Et tandis qu’il resta inerte devant le massacre qui se produisait devant ses yeux, il vit sa cible s’engouffrait dans le métro.
Il avait échoué. Lui qui n’avait jamais manqué une cible, qui avait toujours réussi à maquiller cela en accident, lui qui était le meilleur dans sa partie, aujourd’hui il avait échoué.
Et il le savait, l’échec n’était pas une chose envisageable dans son métier.
C’est à cet instant qu’il comprit ce que ses victimes ressentaient à chaque fois. Sans savoir pourquoi, son corps se mit à bouger en direction de la route. Il s’arrêta au milieu de la rue et se tourna. Il faisait maintenant face à une camionnette de police arrivant à vive allure. Il le savait, ce scénario, il l’avait déjà utilisé, c’était le plus simple. Il ne pouvait plus bouger, il savait ce qui allait se passer. Une dernière fois, il regarda autour de lui et vit un homme, c’était un de ses collègues. L’homme était debout au milieu du massacre, retirant son chapeau pour le saluer.
Un agent du chaos échoue, un autre prend sa place.
5
4
0
2
Défi
Cette douleur encéphalique, qui me martelait le crâne depuis la veille, ne nécessitait pas un traitement aussi agressif et pourtant je ressens encore la décharge électrique au lieu d'un anesthésiant, je revois la longue aiguille en argent, semblable à un piolet, en guise de traitement et ce petit marteau pour applicateur et j'ai encore les fourmillements de cette vive douleur aiguë qui m'a traversé la boîte cranienne de pars en pars, mais au moins, maintenant, ma migraine est partie, toutes mes douleurs sont parties, tout mes soucis sont.....
4
1
14
0
Défi
Explicit 1:
Et tandis que je sombre dans les ténèbres abyssales et glacées de la mort, je l'entends éclater de rire et rejoindre sa famille, celle que je n'ai jamais eue, dans le salon.
Explicit 2:
Arrivé dehors, il conptempla une dernière fois son laboratoire et partit. Alors qu'il s'engouffrait dans le métro le plus proche, il entendit une explosion retentir au loin.
-Gloire à la Maison Oméga, murmura-t-il avant de disparaitre dans la rame.
Explicit 3:
C'était un avertissement. Je dois profiter de cette nuit, ce sera peut-être ma dernière.
Explicit 4:
Ma dernière pensée va à mon père et ma mère, tués par ce fou.
Quel soulagement. Après toutes ces années, je vais enfin pouvoir les rejoindre.
Explicit 5:
Elle ouvrit la bouche, les dents en avant, prête à prendre un morceau de sa nouvelle amie. Sa volonté s'était évanouie, en même temps que sa faculté de raisonnement.
Elle n'avait plus qu'une pensée en tête: MANGER !!
2
2
3
1
Défi
Je le jure. Je n’ai jamais voulu que cela arrive.
J’ai toujours été appliquée, faisant ce pour quoi j’étais faite.
Depuis toujours, je travaillais en cuisine. Je m’occupais de la découpe des légumes, j’étais douée pour ça, j’aimais faire ça.
Mais un jour, un étranger est venu. Il s’est servie de moi, il m’a utilisé contre mon gré. Il a fait en sorte que je m’en prenne à Leslie.
Elle était gentille Leslie. C’était la jeune femme qui m’avait accueilli chez elle. Je travaillais pour elle et elle prenait soin de moi. Mais un jour, quelqu’un a décidé d’y mettre fin.
Je sens encore la poigne ferme de cet homme m’attraper, sa main tremblante de rage me serrer, son souffle chaud et alcoolisé sur moi et cette sensation de dégoût lorsqu’il m’a porté à sa langue.
Je ne voulais pas le faire mais il m’a forcée.
J’entends encore les cris de détresses de Leslie puis ses petits gémissements étouffés.
Je ressens encore le contact chaud et poisseux de son sang couler le long de mon corps et cette odeur de fer partout autour de moi.
J’ai touché ses entrailles. Je n’oublierai jamais cette sensation à la fois douce et visqueuse.
Et, alors qu’elle agonisait sur le plancher du salon, il a continué à m’utiliser contre elle, à de nombreuses reprises.
Lorsqu’il en eu fini avec elle, et avec moi, il me laissa négligemment au sol, à ses côtés. Nous sommes restées des heures comme cela, tandis que je baignai dans son sang.
Finalement, d’autres personnes sont arrivées. Ils ont inspectés toute la pièce mais aussi le corps de Leslie.
Puis un homme a mis un gant et m’a attrapée, délicatement.
-Sans aucun doute l’arme du crime, inspecteur, lança-t-il.
Il parle de moi comme si j’étais coupable, comme si j’avais moi-même tué Leslie.
Mais ce n’est pas moi, c’est l’étranger de tout à l’heure, il s’est servie de moi.
J’ai beau crier, personne ne m’entend. L’homme ganté ouvre un sac en plastique et me glisse dedans. C’est donc comme cela que ça va finir, sans aucune autre forme de procès ?
Mais pourtant, je suis innocente.
3
4
7
2
Défi
Tout le monde connait cette histoire ci. Tout le monde la déjà entendu, lu ou vu ce conte et ses multiples adaptations. Mais, et si, ce récit changeait. Et si, un détail était modifié.
Il était une fois, dans un lointain royaume. Dans ce royaume, une reine et son roi désespéraient de ne pas avoir d'enfant. Et soudain, une grenouille, une prophétie, puis un enfant, une magnifique petite fille. Il y eu une grande fête. Durant cette somptueuse soirée, les fées offrirent à l'enfant des cadeaux: la beauté, la vertue, la richesse, ainsi que tous ce que le monde peut désirer.
Mais, une de ces fées, bannie du royaume il y a longtemps et n'ayant pas été inviter, voulu se venger.
-La fille du roi, dans sa quinzième année, se piquera à un fuseau et tombera raide morte, prophétisa-t-elle.
Puis elle disparut, laissant l'assitance dans une profonde tourmante.
Mais la dernière des fées, qui n'avaient pas encore bénie l'enfant, lui accorda ceci:
-Ce ne sera pas une mort véritable, seulement un sommeil de cent années dans lequel sera plongée la fille du roi.
Elle ne pouvait lever le sort de la Maléfique, mais l'atténua de sa magie.
Bien des années plus tard, 15 pour être précis, le sort vint finalement. La jeune Aurore se piqua sur un rouet, dissimulé dans la plus haute des tours de guet, et tomba dans la plus profonde des torpeurs. La tour fut elle aussi soumise au sort sinistre et fut bientôt prisonnière d'une foret d'épines impénétrable.
Loin de là, dans son chateau noire, la Maléfique jubilait.
-Le sort a fonctionné ! La princesse ne s'en relèvera jamais.
Un corbeau sinistre se posa sur son sceptre.
-Vous avez réussi madame. Ce fut simple.
-Ses fous n'ont eu que ce qu'ils méritaient Stolas.
Mais soudain, la pièce fut souffler par un vent glacé. Un homme en manteau de cuir apparut devant la Maléfique.
-Qui êtes vous ?
-Mon identité n'a aucune importance, sorcière. Je suis juste là pour te prévenir.
-Me prévenir ? Qui croit tu être pour conseiller quelqu'un de ma puissance ?
-Je ne met pas en doute ta magie, je viens juste te dire que ton sort n'a pas tué l'enfant.
-Quoi ?
-Une des bonnes fées du roi a bénie l'enfant en lui accordant le sommeil plutôt que la mort. Et les sommeils magiques peuvent être rompus avec un baiser d'amour véritable.
-Que veut tu dire ?
-Je veux dire que dans plusieurs dizaines d'années, malgré tes efforts, un jeune prince viendra, tombera amoureux de la princesse et la libèrera.
-NON !
-Mais tu sais quoi faire pour y remédier Sorcière. Je te fais confiance.
Et il disparut comme il était apparut.
Une colère immense envahit la Maléfique. Elle entreprit de convoqué une armée d'assasins, de chasseurs et de brigands. Contre la promesse de les couvrir de richesses, elle les envoya à travers le pays, prendre les vies de tout les jeunes princes.
Tous les dix ans, elle réitéra cette horrible opération, empêchant ainsi le sort de la pauvre princesse d'être levé.
Ainsi, des décennies plus tard, la reine et le roi, parents de la pauvre Aurore, moururent de désespoire, de ne pouvoir sauver leur fille.
Aux fils des années, une guerre éclata, provoquée par les multiples assasinats de la Maléfique, qui montèrent les divers royaumes du pays les uns contre les autres.
Et les siècles passèrent. En haut de son chateau, la sinistre fée observait la tour dans laquelle dormait paisiblement la toujours jeune Aurore.
Elle caressait son corbeau.
-Nous avons réussi Stolas. Nous avons eu notre vengeance.
FIN.
2
4
0
2
Défi
Elle est là, elle vient de rentrer dans une boutique. Je la regarde mais elle ne me voit pas. Emilie Miller. Je l’ai vu pour la première fois il y a un mois. Depuis je ne pense qu’à elle, jour et nuit. Je sais tout d’elle, ou presque. 25 ans, étudiante à l’université de la ville dans le cursus de psychologie, elle mesure 1m75 pour 60 kg, elle a de magnifiques cheveux blonds et des yeux d’un bleu profond. Son parfum préféré est un léger mélange de rose, de fleurs de cerisier et de lilas. Sa couleur préférée est le bordeaux. Son livre préféré, Les Misérables de Victor Hugo. Je sais également qu’elle a une préférence pour les hommes grands aux cheveux bruns.
Aujourd’hui, samedi, elle profite de la journée pour faire du shopping dans le centre commercial près de chez elle. Elle est venue seule, c’est l’occasion idéale. Je me lève du banc et la suis. Je rentre dans le magasin mais je reste à distance raisonnable d’elle, j’ai toujours été très timide avec les femmes.
La dernière que j’avais approchée, Claudia, m’avait rejeté. Elle avait eu un terrible accident quelques jours plus tard, ça m’avait rendu très triste. J’aimerais l’aborder mais je sais qu’elle va me rejeter, comme toutes les autres. J’aimerais avoir le courage d’aller lui parler.
- Mais lance-toi mauviette ! Tu ne vas pas rester planter là comme un idiot, à l'observer ? On dirait un détraqué.
- Mais….mais je ne sais pas comment faire.
- Laisse-moi faire.
Georges n’a pas peur, lui. Il s’approche du présentoir où elle regarde les vêtements et engage la discussion avec elle. Elle semble l’apprécier, il sait comment mettre les femmes à l'aise. Il lui propose de prendre un verre avec lui mais Emilie est déjà en couple. Elle lui souhaite une bonne journée et part vers les cabines d’essayages. Mais Georges a sa fierté et ne supporte pas être rejeté. Soudain il saisit un vêtement et se dirige lui aussi vers les cabines. Il sait exactement où Emilie est rentrée.
Après avoir vérifié que la voie était libre, il rentre dans la cabine où elle se trouve. Elle est en sous-vêtements, de magnifiques sous-vêtements en dentelles noires.
- Qu’est-ce que……..allez-vous en ou je hurle !
Sans qu’elle puisse réagir, il sort un mouchoir et lui colle sur le visage. Emilie s’évanouit par terre. Je déteste quand il fait ça.
Plusieurs jours étaient passés après l’événement dans le magasin. Elle était sortie de l’hôpital mais il l’avait kidnappée à la sortie. Il fait toujours cela. Il dit que c’est quand elles sortent de l’hôpital qu’elles sont le plus vulnérables, plus personne ne fait attention à elles à ce moment. Lorsqu’il en kidnappe une, il l’emmène ici, dans le vieil entrepôt qu'il avait acquis plusieurs années auparavant. Il vient de finir de l’installer sur la table, bien sanglée, elles ont tendance à vouloir s’échapper. Il l’a bâillonnée pour ne pas qu’elle puisse crier. Il fait ça pour moi, il sait que je n’aime pas quand elles crient. Lui se délecte de ce spectacle, mais moi je ne supporte pas ce qu’il fait subir à ces femmes mais il m’oblige toujours à regarder. La jeune femme est perfusée avec un coagulant, il dit que c’est pour faire durer son plaisir. Il approche un petit présentoir, qu’il prépare toujours à l’avance. Il a pris soin d’y déposer une grande quantité d’outils chirurgicaux, parfaitement nettoyés et stérilisés. Georges est très minutieux, presque maniaque. Il saisit le scalpel sur sa table et commence à découper délicatement des bouts de peaux sur son ventre. Emilie se tord de douleur et hurle sous le bâillon. Grâce au coagulant, elle ne saigne presque pas. Après ça, son sadisme va crescendo. Il continue à la découper, puis lui arrache tous les ongles. Il lui trempe les doigts dans de l’acide avant de lui découper les paupières. Il lui découpe les lèvres. Cela dure plusieurs heures et, comme à chaque fois, il retire à cette pauvre fille tout ce qui faisait d’elle une femme. La jeune femme pleure de toutes ses larmes, suppliant son bourreau de l’achever. Lui considère cela comme une punition légitime mais se croit bon en décidant d’abréger leurs souffrances. Il lui injecte une neurotoxine de sa propre conception et en quelques secondes Emilie se meurt. Après avoir découpé le corps, il le plonge dans l’acide afin de le faire disparaître. Il est extrêmement méticuleux et fais en sorte de ne laisser aucune trace après son acte.
Mais cette fois, il a fait une erreur.
- Gregory Hemard. Vous comparaissez aujourd’hui, devant cette cour, pour le meurtre d’Emili Miller. Vous êtes jugé par cette cour pour les chefs d’accusation suivants : meurtre avec préméditation, torture, kidnapping, séquestration, usage de produits prohibés, faux et usages de faux et vols avec effraction. Vous encourez la peine capitale. Que plaidez-vous ?
-Coupable votre honneur, répondit notre avocat commis d’office. Mais j’aimerai attirer l’attention des jurés sur l’état psychologique de mon client.
Il s’approcha de la juge et lui tendit une pochette.
-J’ai ici un rapport de plusieurs psychologues de renom attestant que mon client, Mr Hemard, souffre, depuis sa plus tendre enfance, de troubles de la personnalité. Il ne peut en aucun cas être tenu directement pour responsable des atrocités qu’il a commis. Je conseille donc à votre honneur d’envoyer mon client dans une institution spécialisée, où il recevra des soins plus appropriés à son état.
La juge feuilleta un instant les rapports cliniques. Elle se retourna vers les jurés et fit un signe de tête au désigné principal.
-Nous allons nous retirer pour délibérer, lança-t-il à l’assemblée.
L’isolement ne dura que deux heures. Tout le monde fut très vite rappelé dans la salle d’audience. Un homme en uniforme de police donna un petit bout de papier à la juge avant de le donner au juré principal.
-Messieurs, dames, les jurés, avez-vous pris une décision, lança la juge.
Un homme de forte corpulence se leva, muni du petit bout de papier.
-Oui, madame la juge. Gregory Hemard, pour le meurtre d’Emili Miller….
-Ainsi que de Justine, Linda, Sophie, Mary, Eva et une dizaine d’autres, me murmura Georges, le sourire aux lèvres.
-…nous vous condamnons à être interné dans un hôpital psychiatrique où vous serez suivi pour vos troubles mentaux jusqu’à ce que vous soyez jugé apte à réintégrer notre société.
Quelques jours plus tard, nous avons été internés à l’hôpital psychiatrique du Noble Salut. Mais Georges est très intelligent, il a beaucoup appris sur la psychologie et le fonctionnement administratif des cliniques psychiatriques. Il m’a notamment expliqué que le directeur de ce genre d’institution avait l’obligation légale de garder interner les patients durant trois ans, quelques soient les améliorations de leur état mental. Nous avons patienté pendant trois années, durant lesquels je laissai Georges parlé durant les rendez-vous avec le psychiatre. Et un beau matin de Mars, nous avons été autorisés à quitter l’hôpital.
Il me prenne pour un fou, il pense que Georges est une invention de mon esprit mais moi, je sais qu’il existe. Georges a toujours été là pour me protéger, depuis que mon frère fut tué par notre mère lorsque j’avais dix ans. S'il tue toutes ces femmes c’est pour me défendre, pour que je ne sois pas blessé à nouveau. Il ne veut que mon bien. Et même si je suis le seul à pouvoir le voir et lui parler, je sais que lui ne me laissera jamais tomber. D’ailleurs grâce à lui, j’ai vu une nouvelle fille aujourd’hui.
Elle s’appelle Sophie et est très belle. C’est décidé, dès demain, je vais la voir et lui parler.
J’espère juste qu’elle plaira à Georges.
2
3
0
5
Défi
Cela fait maintenant plusieurs minutes qu'il marche. Un bidon d'essence à la main, il avance dans la nuit, froide en ce mois de septembre.
Comment s'était-il retrouvé à déambuler le long de l'autoroute ?
Tout cela à cause d'une foutue voiture. Puis un foutu portable qui tombe en panne à son tour. Et bien sûr, il n'avait pas vu passer un seul autre véhicule depuis plusieurs minutes.
Profitant du calme ambiant, il repensa à l'année qui venait de s'écouler. Ces derniers mois, son patron ne l'avait pas laché une seule fois. Il n'avait que très peu eu l'occasion de voir sa famille. C'est d'ailleurs à cause de cela qu'il se retrouvait à marcher seul dans le noir, à cause de son travail. Sa femme et sa fille était partie la veille pour rejoindre ses parents dans le Nord. Lui n'était parti que ce soir, alors que le repas de Noël était prévu pour demain. Et maintenant, il doutait même de pouvoir arriver à temps.
Il repensait également à tous ces moments auxquels il n'avait pas assisté, toujours à cause de son travail. La dernière Saint Valentin. Les vacances de sa famille. Et même le dernier anniversaire de sa fille. Et au finale, ce travail n'en valait même pas le sacrifice qu'il y consacrait.
Il s'arrêta pour changer de main, le bidon lui semblait lourd, puis il reprit sa marche. La prochaine station ne devrait pas être bien loin.
Il se remit à réflechir. Il se souvient de ses années universitaires. Il s'y était découvert un certain talent pour l'écriture. Pourquoi n'avait-il jamais continué ? Sans doute à cause de son travail, encore.
Et s'il s'y remettait ? S'il abandonnait son travail pour devenir écrivain ? Sa femme serait sans doute d'accord, revoir son mari à la maison lui ferait tellement plaisir. Et puis, il écrirait des histoires pour sa fille, il la ferait rêver. Mais est ce que ce serait la bonne solution ? Son boulot actuel était, certes, exigeant mais il payait bien, très bien même. Sa famille ne pouvait se permettre de se passer de cela.
Il s'arrêta à nouveau, le bidon lui semblait encore plus lourd. Il le prit à deux mains et continua son chemin. La station allait bien finir par apparaitre.
Il réfléchit de plus belle à sa situation. Son emploi le bouffait lentement et il ne sais pas s'il pourrait continuer longtemps comme cela. Sa fille était née il y a cinq ans et il n'avait assisté à quasiment aucun moment important jusqu'ici. Son premier mot, il était au travail. Ses premiers pas, il était en déplacement. Sa premier rentrée scolaire, il était en réunion avec des clients. Quelle tristesse.
Soudain, il fut sorti de sa réflexion par un camion de pompiers qui passa à vive allure dans le sens opposé.
"Encore un qui n'a pas été prudent, pensa-t-il."
Et puis, au bout de cette longue marche, il aperçut enfin la station service. Tout était allumé, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, mais personne ne semblait être de garde. Il fit le tour, entra dans la petite superette, qui servait aussi de comptoir de paiements, puis ressorti inquiet.
Et là, à cet instant, il vit une personne attendre au milieu du parking de la station. Grande, mince presque squelettique, vêtue d'une longue cape noire encapuchonnée et brandissant une faux. La silhouette souleva sa cape et laissa apparaitre un doigt dépourvu de chair, de muscles ou de nerfs. Il senti un malaise mais ce n'était pas lui que la chose montrait du doigt. Il tourna la tête à gauche, puis à droite et vit un bac avec une pancarte.
"Déposez vos regrets ici."
Le bidon était de plus en plus lourd, trop pour qu'il le garde en mains. Il le déposa et se dirigea vers l'inconnue.
Arrivé à sa hauteur, elle pointa du doigt l'autoroute. Il se retourna et vit des flammes jaillirent en continue au loin. Un épais nuage de fumée noire s'élevait dans le ciel, tandis que des girophares éclairaient la nuit.
Et là, il comprit. Il comprit ce qu'il s'était passé. Il comprit qui était cette personne. Et il comprit ce qu'il lui restait à faire.
Il prit la main de l'encapuchonnée et disparut, laissant la station service à nouveau déserte.
3
2
0
3
Vous êtes arrivé à la fin