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Défi
Entre tes bras je fonds
Comme une symphonie,
Je vibre et je m'anime
Dans l'attente de tes baisers.
Contre ton corps, je tends mes reins
Pour lentement dévier
Et sans noblesse, cueillir
Les sens en émoi,
Tes mains sans menace,
Ta bouche sans calcul,
Ta confiance sans disgrâce.
Grave et solennelle, j'accueille
Ce soleil dont la lueur
Réveille la moindre parcelle
De mes chairs enfiévrées
J'absous tous tes péchés,
Moi qui ne suis rien,
Sinon à ta couche condamnée.
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Défi
Bonjour Monsieur le Président,
Je vous écris aujourd’hui pour vous demander une petite chose.
C’est Aurélie, une bénévole du camp qui m’a dit que j’avais le droit et que même c’est gratuit pour vous seulement et pour le Père Noël aussi malgré qu’il me soit inconnu. C’est elle aussi qui écrit pour moi. Je ne sais ni lire ni écrire, je ne suis pas encore allé à l’école. On est parti de Syrie mon pays natal quand je devais entrer dans la classe préparatoire.
Maman m’avait même acheté un sac, un cahier et des crayons, mais nous avons fuit précipitamment quand une bombe est tombée sur la maison des voisins une nuit. Papa nous a réunis le lendemain matin pour nous dire que nous allions partir loin de la guerre et de tous ses malheurs. Maman pleurait et ma petite sœur aussi pas pour les mêmes raisons je crois, elle pleure tout le temps, Maman dit que c’est normal, que c’est un bébé et que c’est sa façon de s’exprimer.
Nous sommes donc partis un matin, Papa avait tout vendu. La maison était vide, y avait plus la télé, plus rien, mes jouets aussi avaient disparus. J’ai pleuré un peu, pas comme ma sœur, moi je suis pas un bébé. On a pris le bus parce qu’on avait plus de voiture non plus. On a voyagé longtemps et j’étais triste mais je n’ai pas versé une larme, je n’en avais plus. Dans ma tête je voyais Papi et Mamie qui sont restés là-bas, ils ne voulaient pas venir, ils ont dit qu’ils étaient trop vieux, moi j’ai pas compris.
On a attendu plusieurs jours pas loin de la mer, papa a dit qu’un monsieur devait nous emmener dans un bateau. Quand le monsieur est venu, papa lui a donné des sous, il criait que c’était pas ce qui était prévu, que les passeurs sont des voleurs, là aussi j’ai pas compris.
Le soir on a rangé nos affaires dans des sacs poubelles, et papa est allé chercher des gilets de sauvetage pour moi et maman. Il y en avait pas pour Rachida ( Rachida c’est ma sœur ) et papa non plus il en avait pas, il n’y en avait plus dans le magasin.
On a embarqué sur un petit radeau, on était beaucoup. Je pense maintenant que c’étaient les pires moments de ma vie, j’ai vomi tout le temps, ça a duré plein de jours, je sais pas combien, j’avais plus la force de compter au bout de trois. Je sais compter jusqu’à trente pourtant, c’est Mamie qui m’a appris.
Quand enfin on est arrivé sur une plage les hommes hurlaient, ils bénissaient Allah, je ne sais pas pourquoi. On avait tous perdus des affaires dans la tempête la nuit d’avant, on avait froid, on avait faim et soif, on avait peur et on était loin de chez nous.
Des hommes sont arrivés, des militaires pour la plupart. Ils nous ont mis dans des camions. On ne comprenait pas leur langue, mais on ne savait pas quoi faire d’autre. Ils nous ont déposés dans un grand camp plein de tentes et on est resté dans cet endroit juste le temps que Papa trouve le moyen d’aller en France. Papa dit que c’est le pays de la liberté et de la démocratie. Je comprends pas ce que ça veut dire mais ça doit être beau car quand il prononce ces mots il y a une larme dans ses yeux et maman lui sourit tendrement.
Je me rappelle plus quand on a enfin réussi à passer en France après avoir beaucoup marché. Maman a beaucoup maigrie, elle ne chante plus comme avant, même Rachida ne pleure plus comme avant. Papa lui aussi a changé, il est triste et fatigué mais il nous parle d’espoir, encore un mot que je ne connais pas mais qu’il faudra que j’apprenne, j’en suis sûr.
Enfin j’en arrive à ma requête Monsieur le Président, en fait je voudrais s’il vous plaît que vous puissiez autoriser Aurélie et les autres bénévoles à ouvrir une classe pour nous les enfants mais aussi pour nos parents, pour apprendre le français. Je connais déjà quelques lettres et je sais me débrouiller pour parler avec mes nouveaux amis, bien que je ne comprenne pas tout. Je sais bien que l’éducation sera la voie vers une meilleure intégration.
Ne croyez pas que je vous demande la charité, Papa me gronderai, il est si fier. Il est certain que la guerre finira bientôt et que nous rentrerons à la maison très vite, il prie pour ça tous les jours.
Ah oui je ne me suis pas présenté je m’appelle Bachir j’ai eu sept ans hier. Dans le camp on a fait la fête et j’ai pensé très fort à Papi et Mamie, ils me manquent très fort, ainsi que tous ceux de mon village les vivants comme aussi ceux qui sont morts quand les bombes ont tout fait sauter.
Aurélie notera son adresse sur l’enveloppe, ici pour le courrier ce n’est pas facile.
J’espère de tout cœur une réponse de votre part Monsieur le président bien que j’imagine qu’un petit réfugié ne fasse pas partie de vos priorités. Je vous remercie par avance.
Au nom de la liberté, de l’égalité et la fraternité.
Bachir
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Défi
Aller où les fleurs poussent !
Être l'une d'entre elles, si douces,
Sentir sur mes pétales le vent me caresser.
Entendre le chant des papillons, et me courber
Sous leur poids tendre et leurs chauds baisers.
Un instant sourire au soleil mon bel ami,
Afin d'oublier que demain je serai flétrie.
Sensuelle, je goûte à tout ce qui fait ma vie.
Belle aux yeux de ceux qui m'ont aimée,
Fragile aussi sous les coups de l'adversité.
Si vous me voyez, regardez mes couleurs,
Elles sont pour vous avant qu'elles ne meurent.
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Défi
Je suis là où le vent m'a menée
Grain de poussière, ballottée, malmenée
J'irai là où je n'aurai plus jamais peur
Car enfin je laisserai parler mon coeur
Je laisserai parler mon coeur, car enfin
Je n'aurai plus jamais peur, là où j'irai
Ballottée, malmenée, grain de poussière
Le vent m'a menée là où je suis.
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Défi
En quelques phrases
Je m'invente un monde,
Une rengaine, une ronde.
J'apprivoise mes peurs
Et je colle des images
Sur une page blanche.
Les formes et les couleurs
Prennent soudain vie.
Les lettres s'amoncellent,
C'est un mystère qui se forme,
Se matérialise petit à petit.
Un verbe et un sujet amplifient l'idée,
Et encore un adjectif
Pour que le feu s'attise.
C'est une belle aventure
Qui permet en mon esprit
D'envisager l'espace,
D'y trouver ma place.
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Ce ne sont que des mots,
Que le Poète concéde,
Avec un crayon et du papier,
Les uns derrière les autres
Enchevêtrés.
Ce ne sont que des mots,
Que le poète nous livre,
Pour exorciser ses démons.
De sa vie, de ses souvenirs,
Il devient spectateur.
Ce ne sont que des mots,
Qui ne sont pour le Poète, qu’oubli.
Toutefois ces mots, beaux certes,
Ne valent pas les actes, les sentiments,
Que son cœur d’enfant ne peut imaginer.
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Prologue. Ils arrivèrent après des mois de marche près d’un cours d’eau. Le sorcier avait dit vrai. Pour remercier le déesse, ils se mirent à plat ventre contre le sol et les bras écartés, la face sur la poussière pour une étreinte qui se voulait hommage. Une révérence en quelque sorte, un signe de reconnaissance à ce nouveau territoire de chasse. La sécheresse les avait fait fuir les terres d’avant. Ils ne pouvaient que les quitter pour subsister. Ensemble ils prirent la décision. Pour la survie des premiers hommes ils devaient partir, aller voir si ailleurs la déesse mère leur ferait un accueil chaleureux. Si ailleurs il y avait de l’eau et si là-bas plus loin ils trouveraient de quoi se nourrir. Les pertes furent sévères, le souvenir des temps heureux ne retenait personne. Les très anciens qui auraient pu les retenir reposaient sous des amas de roches à l’entrée des villages. Les sorciers avaient bien travaillé, pendant des jours et des nuits ils s’étaient réunis. Quand on passait près de l’arbre vénérable, on les voyait gesticulant ou assis contre le tronc, méditant sans doute. Un soir les guides firent comprendre qu’à la prochaine lune pleine, il serait temps de partir. Combien de temps, ils ne savaient pas mais ils étaient sûrs que la déesse savait où les mener.
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Défi
Comme un objet de décoration, je reste immobile, allongé là sur le rebord de la fenêtre. Je regarde un oiseau à travers les carreaux, il vient de se poser et semble me narguer.
- Ne te fie pas volatile à mon air assoupi, ma maîtresse m'a donné ma pâtée et je suis pour le moment repu et satisfait, mais dès potron-minet, je te réglerai ton affaire. Non pas que j'aurai faim, mais pour le plaisir, pour m'amuser de ta frayeur.
Et crois moi ce sang rouge dans ta gorge, ainsi que tes battements d'ailes furieux, seront pour moi des délices comme sucre d'orge.
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Défi
" Sourire aux anges "
Quelle jolie tournure pour expliquer ce sourire un peu niais,
Qui s'épanouit comme une fleur inattendue.
C'est un sourire qui s'inspire de quoi ? Qui s'adresse à qui ?
À l'air, au soleil, à la vie tout simplement,
Un hommage à l'instant où l'on se sent en paix.
Un rayon de soleil a caressé ma joue,
La promesse d'une belle journée, sans doute.
Quand ai-je souris ainsi pour la dernière fois
?
Ah oui je me souviens ...
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Un ancien texte retrouvé dans un vieux carnet, je l'ai relu avec plaisir et je l'ai remanié un peu.
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