Sam Lombardo
Stockholm, Sweden
Bienvenus, intallez-vous, je vous attendais...
C'est depuis ma glaciale Suède, que je partage avec vous quelques extraits d'un roman en cours d'écriture : Sur les Rebords du Monde.
Après un Master d'Histoire, j'ai parcouru notre vaste monde pendant 7 ans, avant de déposer mes valises à Stockholm.... Le cœur a ses raisons que la raison......
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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus
Œuvres
Je m’attachais cependant à croire que l’on ne cesse d’aimer sous le coup de la trahison comme l’on cesse de vivre sous la lame du couteau. L’agonie des sentiments se lamente dans le temps long. C’est un lent processus de fermentation. L’amour se mord lui-même, se dénigre, se désagrège. Il raréfie l’air qui l’entoure puis s’en dégage en étroites particules d’indifférence ou de haine. L’amour prend le temps de mourir. Il n'y a de fulgurant que son apparition.
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Défi
Les songes sont l’expérience de la mort à bas prix. Ils associent la confusion à l’inintelligible pour transcrire la perfide beauté de l'inavouable. Ils sont l’instant volé à la conscience par l’esprit débridé. La caracolante chevauchée de l’impossible se mettant à la portée du soi endormi. Et l’on se prend alors à toucher de la main leurs cravaches absurdes et à saisir les rênes de ce dont on se croyait incapable. Les rêves trahissent la course de la réalité pour révéler à lui-même celui qu’ils entraînent. Ils inversent les sens de l’opprimé pour le pousser à se débattre, ils tordent la perception de l’obstiné pour qu’il se questionne. Ils rappellent à l’ordre ou au chaos, à la rébellion ou à la fuite. Ils sont les fantômes de la part de l’esprit que l’on réfrène qui, insaisissables et volages, s’adonnent à la frontière de nous-même dans l’espoir d’y être entendus. Ils sont les enlumineurs scandaleux de nos désirs, de nos remords et de nos peurs. Et je crois, qu’au fond, rien n’est plus dangereux ou plus salvateur qu’un esprit qui se laisse guider par l’encre de ses rêves. Ceux de Sarah hurlaient à la lune pleine. Ils étaient devenus les rôdeurs aux babines écumeuses qui, par leur
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J’avais muté. Je ne me fiais plus aux désordres des échecs de ma vie, que je prenais désormais comme un jeu auquel je n’avais plus rien à perdre. Un jeu blafard, sans limite et sans règle. Je voulais jouer au plus affreux avec le monde. Jouer au plus empressé avec le temps. Je voulais de la grandeur dans mes tourments, de la noblesse dans mes excès, de la volupté dans mes crimes. Je voulais corrompre la balance en misant sur la faiblesse de sa clarté. Car seuls, à l'intérieur de l’Être, valse l’ange dans la putréfaction, se repent le démon en fausses excuses, en louanges, en insinuations. La dualité supporte le monde, sur ses épaules agiles et tangentes : apportant assez d’eau pour ce qu’il y a de lumière, assez d’horreurs pour compenser la beauté, suffisamment d’espoir pour supporter l’anéantissement. Car l’un sans l’autre conduirait à l’ignominie ou au chaos. L’équilibre demande des cordes aux passions, de la noirceur aux exaltations, de la raison aux idéaux. Je voulais pervertir les détails. Tarir les certitudes. Tromper les spéculations. Et m’enfuir. Je voulais croire, toujours, à une échappatoire possible à ma nauséeuse dépréciation et à mon dissonant ennui. Je voulais pour to
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