Issues l'une de l'autre, elles sont trois. Trois femmes, une dynastie. Ce n'est pas là le portrait de grands de ce monde, de visages qui ont fait l'Histoire. C'est une histoire plus simple, de petites gens promises au bonheur, à leur propre version de la grandeur, peut-être déjà un peu médiocre.

La Mertingelle a mal. Elle ne se sent pas unique, une, entière, mais l’addition de celles qui sont venues avant elle, des femmes qui lui ont donné le souffle. Des femmes fortes, intelligentes, promises à la grandeur par tous les présents que la vie leur a faits. La Mertingelle est la dernière de cette lignée, « une fin de race ». Et ses promesses sont arrivées à expiration. Il lui semble, que même dans ses erreurs et ses errements, ses certitudes et ses doutes, elle n’atteint pas le faste, le grandiose auxquels elle aurait aspiré.

A rebours, dans un désordre ordonné, peignons.

Le monde des Idées s'est dépeuplé : certaines d'entre elles, lassées de vivre à l'écart, d'être inaccessibles pour le plus grand nombre, se sont incarnées. Le Soleil brille toujours, l'Ombre et la Lumière cohabitent néanmoins, mais une part de ces concepts a été propulsée dans une enveloppe humaine, afin de se mêler au commun des mortels.

Emmanuel est un élève plutôt mature pour son âge, brillant, mais aux dehors timides. Élevé dans le respect de Dieu, baigné de culture et de littérature, il cède à l'impensable en confessant par lettre les ardents sentiments qu'il a conçus pour son professeur de théâtre, aussi séduit qu'il est par les charmes de son corps que par l'érudition de son esprit. Tentant d'égaler le style de ceux que sa bien-aimée étudie et révère, il lâche le frein et s'abandonne à sa passion... épistolaire, pour l'heure.

Petit exercice d'écriture autour d'un mot choisi au hasard. J'espère que le deviner ne sera pas une gageure !