Un poème en prose sur un date faussement antipodique qui en cache un de latinoamérique

Recueil de poèmes pornographiques

- Mes très chers et chères résineux, permettez-moi par ce bref bruissement de ma cime de vous adresser mes préoccupations. L’orée de la forêt semble avoir reculé dangereusement ces derniers temps… - Te casse pas le tronc, on est au courant. - Mes conifères dans cette galère ! - Silence, l'arbre de l'hêtre ! - Ne vous laissez pas abattre ! Ils veulent surtout du boulot, ils les découpent à la chêne, putain de de racinistes. - Arrête de débiter des absurdités, moi je dis qu'on se casse, on part comme des petits pins ! - N’oubliez pas vos racines ! - Les conifères, c’est les autres.

Encore quelques soleils est un roman de science-fiction polyphonique. Dans un monde surchauffé, des tribus primitives tentent de survivre aux climats extremes. Iyoah et Leiotogi, deux chasseuses de deux clans nomades matriarcaux différents, content leur errance de la fin des temps.

Un matin sans heure. Je te regarde qui dort, nue. Comme tu dors, mon amour, bouche entrouverte, sourcils –si joliment dessinés– froncés. Les soucis te poursuivent jusque dans ton sommeil. Ils ont la finesse d’une peinture, tes sourcils blonds à la courbe si furieusement érotique, celle qu’ont habituellement les reins, les seins ou les fesses. C’est la première chose qui m’a captivée chez toi, avant même que mon regard ne se pose sur ton ventre découvert et ton nombril exposé. Il est là, ton ventre, sous mes yeux, il se soulève avec ton souffle. D’un blanc laiteux, constellé de grains de beauté, il est tendu entre les deux cimes de ton bassin. En dessous, il y a ta toison dorée, tes poils amalgamés par ce qui reste de nos derniers ébats. J’ai l’envie de m’y enfouir, d’y plonger mon nez, ma bouche, ma langue, de m'enivrer encore et encore de tes parfums, de tes goûts, de mordre tes cuisses fines, de marquer la peau de mes dents ; de marquer ta chair fragile de l’empreinte de mes dents. Tu dors. Toujours tu dors et, je ne sais pas, il y a cette angoisse sourde, ce malaise de sentir que bientôt tu ne seras plus là. Que c’est inexorable, inévitable. Plus exactement : tu seras là mais mo

Long poème sur un concert de Beethoven à la Philharmonie de Paris auquel j'ai eu le privilège d'assister

Un soir, malade, je discute avec une fille sur Tinder qui s'appelle Aria. une brune aux cheveux courts qui fixe l’objectif, peut-être pour le séduire. Ou bien pour le mettre en garde, genre ne me prends pas en photo ou tu vas fondre de capter mon charme ! Mon nom est Méduse, je suis un basilic, ne t’avance pas ! ou bien si, approche toi. Elle est malade elle aussi, clouée au lit, le corps secoué de toux, les deux narines bouchées en même temps. Phénomène rare, m’apprend-elle. En général, elles se constrictent plutôt en alternance, lui offrant un modeste confort de respiration. Mais là, niet. Elle suffoque, elle blémit, elle pleure. Cette meuf se trouve être fascinée par tout ce qui constitue l’univers des miasmes et des sécrétions. Avec un petit faible pour la morve, surtout celle très jaune, en toute fin de rhume, quand elle remplit le mouchoir entièrement, dégouline sur les mains et qu’on la produit dans des quantités astronomiques. Qu’on a beau l’évacuer toutes les trente secondes, elle se masse tout de suite derrière le nez, visqueuse. La fièvre la rend nymphomane, elle mouille tellement qu’elle doit boire des litres d'eau pour ne pas se dessécher par la chatte. Elle ne cesse d

Deux heures dans la vie d'un vigile de bibliothèque

Issu des décombres du monde au jour polaire et périlleux l’armécanique marche à contrebours des dieux passe à tremblemurs foule et piétine yeux rouges visée laser et muscles platines Issus des décombres patrie des têtes de mille ans depuis les fronts de glaces défilent au cri du loup hanté de folie dans son antre de courroux étale la poussière sur cinq continents Issu des décombres d'Atlantique le chant cétacé gagne ton sonar tends l'oreille soldat l’ennemi se cache dans ces rumeurs passées armer tube 2 azimut 1 branle bas de combat Issue des décombres de la planète l’ire des damnés module au décollage de la fusée gagne les nuages tête séparée course interrompue retombe vite au monde petit missile fourbu Issus des décombres de Terre l’humanité lambeau sous la lune divorcée veuve désormais Entre les quatre ciels de son tombeau Crève sa solitude dans l'atmosphère égarée