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A. Mist

A. Mist
Je recommande de commencer la lecture par la fin.
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A. Mist
Ici je déposerais des textes au fil de l'inspiration.
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A. Mist
Un de mes premiers textes sur Scribay.
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Défi
A. Mist

Un bouquet posé sur ta tombe. Un adieu de plus en fleurs fanées, que mes larmes complètent. Mes yeux pleurent, le ciel pleure, et avec la pluie seule la tristesse me tient compagnie parmi les tombes, et la mélancolie d'un autre temps. Un temps passé, trop vite écoulé, où la joie dominait ceux à tes côtés, un temps où tu étais encore là, avec moi.
Je pense souvent à toi dans l'appartement vide. Dans le silence, mes souvenirs refont surface et si ton visage devient flou, j'entends encore ton rire et ta voix et je m'imagine tes yeux, si beaux, si bleus.
Tes yeux. Un rêve d'océan et de ciel pur. Je les revois encore, après tout ce temps. Je te disais souvent que ton regard survivrait à tout, et j'avais alors bien trop raison : malgré les années, ton regard revient me hanter depuis les cendres du passé, depuis mes rêves de folie, depuis mes souvenirs d'antan.
Je ne peux tourner la page alors que tous ceux autour de moi sont partis depuis longtemps, le sourire retrouvé sur leurs visages. Mais comment recommencer une nouvelle vie alors que celle que j'avais était presque parfaite? Comment tourner la page alors que culpabilité, chagrin et amour endeuillé se mélangent en moi jusqu'à me faire exploser? Non, je ne peux m'en aller.
Je me souviens donc, car c'est tout ce qui me reste, et je plonge mon regard dans tes yeux de fumée.
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Défi
A. Mist

《Tu te souviens de notre jeunesse ? Ah, c'était le bon temps, n'est-ce pas ?
Qu'on était joyeux comme gamins, à se courir après dans les ruelles, à discuter de nos prochains mauvais coups, à rêver de la ville, et de l'océan !
Et pis, tu te rappelles de La Pie Bavarde ? Ah ça, c'était quelque chose pour nous, hein ! Je me souviens de la première fois où on y est allé. On lorgnait sur cette auberge depuis plusieurs semaines sans oser en franchir le seuil, impressionnés par les voyageurs, et puis par la tavernière surtout ! Elle était immense, et costaude comme c'était pas permis ! Elle nous terrifiait !
Un jour, elle nous a surpris en train de vagabonder, l'œil brillant, devant son auberge, et elle t'as pris par le col, t'as secoué un peu en demandant :
- Qu'est-ce qu'y font, les loupiots ? Qu'est-ce qu'y veulent ?
Alors, tout tremblants, on a répondu en coeur :
- Ri... Rien du tout, madame !
Tant mieux, qu'elle a répondu. Et pis, tu te rappelles, elle nous a poussés à l'interieur !
Foutez pas le bazar, qu'elle nous a dit, avant de s'en aller. Alors nous, heureux mais secoués, on est resté là quelques minutes, la bouche ouverte, avant de regarder autour de nous.
Ah la la, c'était beau, hein ? Un vieux truc, chaleureux, avec des tables qui semblaient posées au hasard dans la salle, des gens de partout, de toutes origines, des rires, des chants... Tu te souviens ? Le plafond était bas, les poutres en bois visibles, et y'en a même quelques unes où on pouvait se suspendre ! Y'avait des cheminées dans trois des coins, un escalier dans le quatrième pour descendre à la cave et monter voir les chambres, et pi un comptoir au milieu.
Ah lala... Que de souvenirs! 》
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Défi
A. Mist
"- J'ai eu une nuit sombre...

- C'est-à-dire ?

- Une nuit sombre... Si sombre."
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Défi
A. Mist


Il y a une fleur sous mon pied,
D'un rouge éclatant, ses pétales me menacent
En un temps elle me remplace
Le sortilège est achevé.

Je disparais en fumée
Mon corps, mon esprit, ma vie s'effacent
C'est le prix de mon audace
Il y a une fleur à mes pieds.

Je sens son esprit érudit
S'emparer de mes biens
Il ne doit rester plus rien
Une fleur se fane et me maudit.

Toi, impétueuse jeunesse,
Toi, honneur trop prompt,
Misérables fanfarons,
C'est d'eux que me vient ma faiblesse
D'eux et d'une rose traitresse.

La sorcière avait parlé
Son souhait s'est réalisé
Car je me perds, car je me meure
Car à mes pieds repose une fleur.

Il y a une fleur à mes pieds,
Et dans ses pétales éparpillées
Je vois ma mort, et mon erreur
Et la plus grande de mes terreurs.
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Défi
A. Mist

J'ai froid. Trop froid. Autour de moi la foule s'épanouit en bavardages futiles, incessants, inutiles. Le bruit m'entoure et m'enserre, m'agace, vocifère. Ma tête commence à tourner, mon souffle à accélerer, mon coeur à battre si fort qu'un jour, c'est sûr, il me laissera tomber.
La glace, c'est comme les sons : au début c'est agréable, un peu de fraicheur dans la fournaise, un peu de mots dans le silence. Et puis très vite cela commence à te brûler. C'est tellement froid que ça te tue à petit feu, aussi sûrement que le bruit, et t'as plus qu'à te sauver, à fuir la nuit. Car dans le noir, personne ne t'endendra hurler, car dans le soir, personne ne viendra t'aider.
J'ai chaud. Trop chaud. Autour de moi se pressent des inconnus, tant de visages, tant de couleurs, tant de coeurs qui battent, à côté de moi. Si loin. Ailleurs. Mon visage se tourne, et tourne, cherchant le calme dans cette étendue mouvementée. Et puis j'arrête, j'abandonne, je me bouche les oreilles, je m'enferme dans ma bulle. Je fixe le vide, essayant de ne pas me laisser entraîner par toutes ses informations, ses signaux, qui me tirent vers le fond.
Le fond. Combien de fois l'ai-je touché, au juste, ce fond si redouté ? Cette nuit où tourbillonent tous les élements que mon cerveau à cru bon de garder, tous les détails de ma vie éclatée... Le noir commence à m'emporter. Vite ! Je dois m'en aller, trouver une sortie, du silence, m'en aller, oui, avant d'éclater.
La glace. Le feu. Tout se mélange et s'entremêle. Mes oreilles agressées ne veulent plus rien entendre, mes yeux fatigués ne plus rien voir. Mais mon voeu ne quitte pas mes lèvres, enmuré dans mes pensées. Ma vue se brouille, mes mains tremblent, les sons se confondent. Une passante me jette un regard, son visage feint l'inquiétude. Mais elle passe son chemin, comme tous les autres.
Le noir. Je m'écroule au sol. Je vois du bleu, et des grands oiseaux qui planent. Peut-être n'est-ce que des mouettes, après tout.
Et puis tout s'arrête.
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