Il ne faut pas vendre la peau de mémé avant de l'avoir poussée dans les orties.
"il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué".
"Faut pas pousser mémé dans les orties".

Maman ! Maman !
Aujourd'hui, tu vas être fière de moi. À l'école, Hugo et Théo, et même la maîtresse, ils m'ont demandé ce que j'ai fait à mon œil. J'ai répondu ce que tu m'as dit : je me suis cogné contre la table, parce que je faisais des bêtises, comme toujours.
Tu vois maman, je t'ai bien écoutée. J'ai menti pour toi, pour te faire plaisir.
Aujourd'hui t'as pas besoin de me punir. J'ai été un gentil garçon.
Tu me pardonnes maman, d'avoir piqué un gâteau dans l'armoire sans te demander et de l'avoir caché dans ma chambre ?
Ça t'as mise très en colère. Quand tu cries ça me fait peur. J'aime pas quand tu cries. C'est pour ça que j'ai pleuré. Mais après t'étais encore plus en colère.
C'est parce que j'ai pleuré que tu m'as tapé si fort ? Ou à cause du gâteau ? Pardon maman de t'avoir fâchée. Je voulais pas. J'avais juste faim parce que tu m'avais privé de repas. Et de goûter. Pourquoi maman, je m'en souviens plus ?
Maman, si tu me tapes tout le temps ça veut dire que tu m'aimes pas ? À l'école, Quentin il a tapé Théo. Théo il lui a demandé pourquoi et il a dit : c'est parce que je t'aime pas. Alors ça veut dire que tu m'aimes pas ?
Regarde maman, pour que tu m'aimes et que tu vois que je suis un gentil garçon, je t'ai fait un beau dessin. Où tu es maman, je veux te donner mon dessin.
Je sais, tu m'as déjà dit de pas courir dans la maison mais je peux pas m'empêcher. Je suis trop pressé que tu le vois. Sur mon dessin tu me fais un gros câlin et plein de bisous. Et tu me dis que tu m'aimes.
Ohhh non maman, le vase. J'ai pas fait exprès, je te jure. Je l'avais pas vu. Il est nouveau. Il était pas là avant. C'est pour ça, j'ai pas fait attention. J'ai pas fait exprès de le renverser. Maintenant il est cassé. C'est pas ma faute, tu vois. Tu me pardonnes ?
Non maman ne crie pas s'il te plaît. J'aime pas quand tu cries. Maman où tu vas ? Oh non pitié pas la ceinture, ça fait trop mal ! Non ne me tapes pas avec ça...
Laisse-moi maman, arrête. Aïe. Non ! J'ai pas fait exprès, arrête, laisse-moi tranquille. Moi aussi je crie maintenant. Je continue à courir, je veux plus que tu me tapes. Je vais descendre les escaliers, tu pourras pas me rattraper, tu cours pas assez vite.
Aïe, tu m'as encore tapé. Pourquoi ? Aïe j'ai trébuché, j'ai mal au pied. Je tombe. Je me cogne partout. Ça fait vraiment très mal. Mais ça sert à rien de pleurer, tu le dis tout le temps. Tu vas encore me disputer et me dire que je l'ai bien mérité...
Maman qu'est ce qu'il se passe tout à coup ?
Pourquoi je peux plus bouger ? Pourquoi je suis couché par terre en bas de l'escalier ? Pourquoi tu pleures maman ? Je voulais pas te faire de la peine. Arrête de pleurer s'il te plaît. J'aime pas quand tu pleures.
Maman dit moi, pourquoi mes yeux ils restent fermés ? Je peux plus les ouvrir.
Je suis désolé maman. Moi je voulais juste t'offrir un beau dessin, pour que tu m'aimes. Je voulais juste être normal. Je voulais juste avoir une maman comme les autres. Une maman comme Théo et Hugo. Une maman qui leur fait plein de sourires et de bisous. Une maman qui ne crie pas. Et qui ne tape pas.
On dirait que je m'envole maman. C'est bizarre. Mais je dois partir, on m'appelle. Y'a plein de monde qui m'appelle. Ils me disent de venir. Je peux plus rester ici, avec toi.
Pardon de t'avoir mise en colère. Pardon de t'avoir fait pleurer. Pardon de pas avoir été un bon garçon comme tu voulais.
Moi je suis content, j'ai plus mal du tout.
Au revoir. Je t'aime ma petite maman.

Evènements du passé des deux personnages principaux et de deux autres personnages centraux de l'histoire.

Et le charme opéra.

Sur mon téléphone, une photo de moi prise la nuit dernière alors que je dormais la bouche ouverte et la bave coulant au bord de mes lèvres ; rigolo, sauf quand on vit seule et qu'on ne sait pas qui a pris la photo...

Réveil brutal.
Les tranquillisants ont cessé de faire effet.
Des sons que je n'arrive pas à identifier m'enveloppent toute entière.
Je n'arrive plus à respirer. Je me sens oppressée, perdue au plein cœur d'un océan de bruits qui me terrifient.
Dans la plus totale insécurité et la plus absolue solitude.
Une peur incontrôlable s'empare de moi.
Des souvenirs récents et intolérables me submergent et me noient.
Des souvenirs de mots barbares. Décollement rétinien, cécité.
De mots inconcevables, inacceptables. Aveugle, irréversible.
Souvenir d'une voiture arrivant en sens inverse et d'un pare brise volant en de centaines de petits éclats scintillants.
La vision serait presque belle si ses conséquences n'étaient pas aussi tragiques.
Le tout dernier souvenir visuel de ma vie.
Face à cette douleur insoutenable me prend soudain l'envie irrépressible de quitter ce monde que mes yeux ne me permettront plus jamais de voir.
Je me sais condamnée à vivre entourée des ténèbres les plus profondes, plus noires que la plus sombre des nuits sans lune, sans la moindre petite lueur pour me guider.
Ma vie est fichue, mon avenir gâché.


Et après l'onde de choc et de douleur, une vague de questionnements me submerge.
Suis je défigurée ?
A quoi se résumera ma vie maintenant : braille, canne, chien d'aveugle et isolement ?
Comment continuer à vivre sans plus jamais pouvoir admirer un coucher de soleil, la beauté d'un paysage marin, la magie d'une nuit étoilée, la majesté des éclairs déchirant le ciel et, pire que tout, sans plus jamais avoir la chance de m'émerveiller devant le visage souriant de mon bébé ?
Cette pensée me plonge dans un profond désespoir.


Et puis, du fond de mon gouffre, je l'entends, ce son.
D'une d'innocence, d'une joie, d'une puissance telles qu'il était le seul à pouvoir me sortir de ma torpeur, à pouvoir me ramener à la vie.
Ce son. Un rire. Le rire de mon enfant.
Le plus magnifique son qu'il m'ait été donné d'entendre.
Il parvient à mes oreilles plus pur que jamais, perçu uniquement par mon ouïe, sans perturbation visuelle.
Et c'est là que je comprends que je me dois de continuer à vivre. Pour lui.
D'apprendre à vivre autrement.
Vivre sans la vue mais avec mes quatre autres sens.
Apprendre à apprécier plus intensément les plaisirs simples de la vie : la caresse du vent sur mon visage, la douceur de la peau de mon amoureux sous mes doigts, le bruit de la pluie frappant les carreaux, l'odeur du pain fraîchement cuit, le goût délicieux d'un morceau de chocolat.


La voilà, la lueur qui me permettra de continuer à avancer dans l’obscurité.

Je hais ton innocence et ta naïveté,

Ta foi inépuisable en les autres et en l'humanité.


Je hais ton inaptitude à dire aux gens leurs quatre vérités,
Ton incapacité à gérer les conflits et ton acharnement à les éviter.


Je hais cette peur panique,
Qui t'immobilise dès que je dois parler en public.

Je hais cette timidité qui ne te quitte jamais,


Le rouge qui te monte aux joues dès qu'un inconnu vient me parler.


Je hais ton manque de confiance en moi,


La facilité avec laquelle tu penses toujours aux autres avant de penser à moi.



Je hais d'être obligée de te supporter du matin au soir,

Je hais l'image que tu me renvoies dans le miroir.

Vous vous ennuyez dans votre petite vie paisible et sans heurts ?
La bonne étoile sous laquelle vous êtes né(e) brille trop fort et vous éblouit ?
Vos anges gardiens ont tendance à être trop efficaces et trop collants ?
Vous aimeriez un peu plus d'action et de problèmes à résoudre pour remplir vos journées ?

Je vous offre le moyen de pimenter un peu votre existence.

Avec ma malchance légendaire, vous ne vous ennuyerez plus jamais et aurez en permanence de superbes histoires à raconter.

Vous ferez ainsi pâlir de jalousie collègues, famille et amis qui seront incapables de rivaliser et n'auront d'autre choix que d'écouter vos péripéties.

Votre voiture, que vous trouvez terne, sans caractère et tellement banale, deviendra un aimant à accidents. Elle en ressortira pleine de belles cicatrices qui témoigneront de sa vie trépidante et la rendront unique, ou mieux, elle se retrouvera directement au cimetière des quatre roues, ce qui vous offrira une bonne raison d'en changer.

Vous avez l'impression de vous perdre dans une masse d'individus alors que vous avez toujours rêvé d'être, vous aussi, unique en votre genre ?
Ma poisse vous permettra de sortir du lot dans de nombreuses circonstances.
Vous pourrez ainsi par exemple devenir le seul patient de votre dentiste réputé à qui il oubliera de retirer un bout de dent de sagesse lors de l'opération (je suis désolé, en trente ans de carrière c'est la première fois que ça m'arrive...) ou le seul locataire pour qui l'on souscrira un abonnement d'électricité sur un logement qu'il n'habite plus (mais comment cela a-t-il pu se produire ?).

Bien évidemment, cette liste n'est pas exhaustive. Cette magnifiqsue déveine vous ouvrira un champ des possibles que vous n'oseriez imaginer dans vos rêves les plus fous.

Elle vous permettra également de vous plonger dans les méandres des compagnies d'assurance et des adminsitrations et de vous immerger dans les profondeurs des plates-formes téléphoniques, voire même de contacter des associations de protection des consommateurs. Leur organisation n'aura plus de secrets pour vous et vous serez ensuite à même de prodiguer de précieux conseils à votre entourage non initié.

Enfin, pour ceux qui aiment vivre dangereusement, il me reste en stock une magnifique maladresse à toute épreuve qui pourra compléter votre malchance et lui venir en aide pour faire de votre vie une suite d'épreuves à surmonter. Vous pourrez ainsi tester vos limites, votre niveau de tolérance à la douleur et à l'injustice et votre capacité d'adaptation.

Les économies que vous me ferez réaliser en me débarrassant de ces deux énergumènes me permettent de vous les céder gracieusement avec, en cadeau, un lot de constats d'accidents et de dégâts des eaux, de pansements, bandages et autres crèmes cicatrisantes.

Le premier arrivé sera le premier servi alors ne laissez pas passer votre chance !

1. Après de longues nuits sans sommeil et d'interminables journées passées à réfléchir, Anya avait pris sa décision : elle accomplirait sa destinée, quoi qu'il lui en coûte.


2. Elle aimait la vie, il adorait la mort. Il aimait la nuit et ses mystères, elle adorait le jour et ses merveilles. Ils étaient nés pour se rencontrer. Ils étaient faits pour s'aimer.


3. Après plusieurs tentatives déjouées, et aussi brutalement que sournoisement, la mort avait fini par me rattraper.


4. Quoi qu'on en dise, être le petit dernier dans une famille, c'est compliqué. Etre le petit dernier d'une famille de psychopathes menteurs, calculateurs, manipulateurs et meurtriers à leurs heures perdues, je vous laisse imaginer.


5. Le chirurgien avait tenu sa promesse : le visage que Stephan contemplait dans le miroir n'avait plus aucun trait en commun avec celui qui avait été le sien pendant vingt-cinq ans.


6. La maison de leurs rêves se dressait là, devant eux, fière malgré ses poutres effritées, ses marches branlantes et sa peinture écaillée ; pourtant, depuis qu'ils avaient formalisé leur acquisition, Evangéline ne pouvait se défaire de ce mauvais pressentiment qui s'était soudainement emparé d'elle et lui gâchait terriblement son plaisir.


7. Partir avant d'avoir quelque chose à perdre, telle avait toujours été sa devise, et il l'avait suivie une fois de plus.


8. Alors que depuis le début de la nouvelle ère le monde semblait s'être détaché de toute logique, que le soleil était devenu rouge, l'herbe noire, l'air toxique pour quiconque osait le respirer et la pluie mortelle en cas d'exposition prolongée, une chose restait immuable : l'humanité ne s'était pas départie de son penchant pour la haine et la violence.


9. A quoi bon lutter quand la partie est perdue d'avance ?


10. Depuis la mort de sa mère, Ambre s'était souvent interrogée sur la marque en forme de croix qui était étrangement apparue à l'avant de son épaule gauche, mais son père, jusqu'à aujourd'hui, n'avait jamais voulu répondre à ses questions, restant évasif et mystérieux.

J'ai finalement choisi mon incipit n° 10.
Dans le registre young adult
"Depuis la mort de sa mère, Ambre s'était souvent interrogée sur la marque en forme de croix qui était étrangement apparue à l'avant de son épaule gauche, mais son père, jusqu'à aujourd'hui, n'avait jamais voulu répondre à ses questions, restant évasif et mystérieux."

Ils ne nous entendent pas, pourtant nous, nous les entendons tous.
La nature ne nous a pas tous dotés de véritables oreilles ni même d'un visage ou d'un corps, cependant nous percevons chacun des sons qu'émettent ces petits êtres.
Nous les qualifions de plusieurs manières : nos maîtres, nos parents, nos amis, nos frères, tantôt nos protecteurs ou nos protégés.
Nous les haïssons pour tout ce qu'ils nous font subir au quotidien : coups, morsures, étranglements, chutes.
Mais nous les aimons plus que tout pour ce qu'ils nous apportent : un foyer, de l'attention, de la joie, de l'amour, une raison d'exister.
Entre leurs mains, nous ne sommes plus de simples objets comme les autres, mais des êtres à part entière, avec une âme et un cœur.
Nous ressentons leurs peines et leurs douleurs, nous subissons leurs cris de colère et leurs pleurs.
Mais nous nous nourrissons de leur bonheur et leur gaieté, de leurs mots doux, de leurs cris de joie, de leurs rires.
Nous vivons à travers eux et leur amour inconditionnel. Nous sommes les témoins privilégiés et silencieux de l'aube de leur vie.
Ils ne nous entendent pas, pourtant nous, nous les entendons tous.
Et ce que nous préférons par dessus tout, c'est quand ils nous regardent avec leurs yeux émerveillés, qu'ils nous serrent dans leurs petits bras potelés en une tendre étreinte et nous glissent à l'oreille : "mon doudou...".

Bon d'accord j'ai un peu triché vu qu'il y a trois phrases.
Mais c'est la première qui est censée donner froid dans le dos.
Les autres ne sont là que pour donner une explication :)