
Gini
Les plus lues
de toujours
Depuis tôt le matin, la neige tombe en abondance. Les rues et les trottoirs se parent d'un épais manteau blanc rendant la circulation difficile, les rares piétons peinent à se frayer un chemin.
Agrippée au combiné de son téléphone à cadran, Sybille essaie de contacter l'une ou l'autre personne pouvant l'emmener à l'hôpital. Elle vient de perdre les eaux avec huit jours d'avance et son mari, déjà parti au travail, est injoignable. Malheureusement les voisins sont absents, son médecin toujours aux sports d'hiver et les urgences surchargées, seule reste l'unique société de taxis encore en activité.
Une certaine angoisse monte en elle tandis que les contractions se rapprochent. Malgré la douleur persistante et sa difficulté à marcher, elle chausse ses bottes, enfile son manteau, prend son sac et sort de la maison.
Un vent froid balaye les cheveux sur son visage, impossible d'avancer dans les 50 cm de poudreuse, alors que l'hôpital se trouve à 800 m de là. Scrutant la rue des deux côtés, elle espère que le taxi ne tarde plus trop, frissonnant de partout; elle décide de rentrer.
A peine la porte refermée, une Mercedes 220 SE blanche arrive à faible allure, parvenant tant bien que mal à s'arrêter devant la maison, un homme en sort et sonne au numéro 5 de la rue.
Aidée du chauffeur de taxi, Sybille monte dans la voiture et ils prennent la direction de la clinique. Des gouttes de sueur perlent sur le front de la jeune femme, parfois la douleur est si intense qu'elle en a le souffle coupé. Nerveusement, elle tapote du bout des doigts sur son siège, le paysage défile à l'allure d'un escargot, à ce rythme, elle risque d'accoucher dans la voiture.
Une demi-heure plus tard, elle est enfin prise en charge par le personnel hospitalier qui l'emmène en salle d'accouchement et c'est seulement vers 19 h 00 que le travail commence.
Entre-temps, Max, rentré à la maison et la trouvant vide, en conclut que son épouse est partie pour l'hôpital. Il ressort aussitôt, parcourant péniblement à pied les 800 m qui le séparent de Sybille. C'est son premier enfant et il a hâte d'être présent pour sa venue.
26
20
23
9
A l’arrière d’un bâtiment austère, au bout d’un long couloir, dans un local faiblement éclairé, résonnent des gémissements.
Depuis deux jours, les contractions utérines ont commencé, Dolly se crispe, puis se relâche dès qu’elles sont passées, elle semble perturbée, voire même agitée. 48 heures plus tard, assise sur une épaisse couverture, elle tremble de tout son être, sa température est descendue d’un bon degré, malgré la surchauffe de la pièce. Elle fait de plus en plus d’efforts d’expulsion, puis d’un seul coup, s’allonge sur le côté.
Enfin, une boule de poils noire, pointe son joli museau, c’est une femelle, au bout de 20 minutes supplémentaires, une deuxième apparaît, suivie d'un mâle. C’est la première portée de Dolly, Yorkshire Terrier. La plus fluette du trio s’appelle Minimie, elle adore se blottir contre son frère et sa sœur pour se tenir bien au chaud, auprès de leur mère. Vers cinq semaines, Minimie est apte à soulever ses petites pattes et décide d’explorer son univers, malgré un équilibre instable et une vision pas très nette.
Ses premiers essais aboutissent inévitablement en chutes diverses, mais elle apprend vite au contact des siens. D’un tempérament curieux, elle aime tester ce qui traîne à terre en le mâchouillant. Jouette et pleine d’énergie, elle s’amuse de tout et adore taquiner son frère et sa sœur. Au fil des semaines, l’éducation de sa mère va la sociabiliser, néanmoins, rien ne la préparera à affronter sa future existence, faite de hauts et de bas.
8
7
8
14
Défi
Je rêve, que je suis un oiseau et que je vole parmi eux.
A leurs côtés, je sillonne le paysage d'un vol gracieux, cette légèreté me remplit d'allégresse.
Au travers des nuages, je fends ce voile d'aspect fibreux à toute vitesse, tel un oiseau de proie.
Avec agilité, je me faufile partout, prenant de plus en plus de risque car je n'ai peur de rien.
Ma vision extraordinaire, me permet de distinguer le moindre danger à l'horizon et de l'esquiver.
Mes ailes, couvertes de longues plumes irisées, affrontent le vent impétueux sans jamais ployer.
Mon audace, n'a d'égal que mon courage, et je m'aventure parfois sur le domaine des hommes.
Par curiosité, j'observe souvent un petit humain au manège bien étrange.
Périodiquement, il sort de sa maison, un bocal rempli d'eau à la main, qu'il déverse dans un abreuvoir.
Perché sur un arbre, j'avise, de mon oeil perçant, un morceau d'orange entouré de biscuits, posé sur une souche, à mon intention.
J'apprécie ce geste, même si mon régime alimentaire ne le tolère pas.
17
17
7
1
Défi
Depuis des millénaires je voyage dans le temps.
Du présent je navigue vers le passé.
Le tracé du chemin est fondamental même si la vie est banale.
Le futur reste une aventure même si l'avenir est incertain car je garde l'espoir de vivre demain sans broyer du noir.
6
6
1
0
Défi
Je suis nerveuse, c'est mon premier jour, comme encodeuse au service exportation dans une entreprise de papiers. Nous sommes 6 personnes à y travailler. Quatre hommes et deux femmes. Je remplace l'une d'elles, qui ne sera pas restée plus de 3 semaines, pour raison médicale.
Lors de mon entretien d'embauche, on m'a expressément demandé si je résistais bien au stress. J'ai répondu par la positvie tout en me demandant de quel genre de stress il s'agissait.
Dès le début, je recois les confidences de la personne que je remplace et qui me forme avant son départ. D'après ses dires, l'ambiance n'est pas bonne et je suis la cinquième femme à occuper ce poste en peu de temps. Trois d'entre elles sont parties en dépression.
Au fur et à mesure des jours, je m'aperçois que deux de "ses messieurs" les plus âgés du service, ont un comportement extrêmement autoritaire et très macho, un troisième "laron" les imite bêtement. Mon chef de service, un homme d'une quarantaine d'années, termine le quatuor masculin.
Au fil du temps, Je constate, que "ses messieurs" , ne supportent pas d'être dirigés par une personne plus jeune qu'eux, ayant une méthode de travail plus moderne. Occupant le même emploi depuis 25 ans, ils connaissent mieux que quiconque leur boulot et le font à leur manière.
Petit à petit, l'ambiance dégénère, Je ne reçois pas certains rapports et fiches à encoder qui me sont fournis par "ses agitateurs". Je m'en inquiète et l'on m'informe que les documents ont été déposés sur mon bureau. J'ai beau chercher partout, mais je ne trouve rien. Par miracle ! En fin de journée, ils réapparaissent dans un de mes tiroirs. Puisque j'accuse un certain retard, j'essaie de le combler, en restant sur le temps de midi au bureau.
Lorsque j'en parle à ma collègue, elle dit, me comprendre, mais n'ose pas m'aider, car elle aussi, a subi ce genre de fourberie. Elle tient à sa place et n'ose rien dire, elle en a peur et cela se voit.
Certains jours, "ses agitateurs" prennent congés du jour au lendemain, à cause d'un match de foot à la télé et je suis incapable de poursuivre correctement mon travail; puisque je dépends d'eux en partie. Mais la situation s'aggrave, je reçois des fiches avec des chiffres erronés, ou alors d'anciens rapports, le tout remis en fin de journée, de manière à ce que je ne sache plus faire la moindre correction le jour même, ainsi ils peuvent allègrement se plaindre à mon chef de service ( qui à ce moment-là est bien utile ) et signaler mes retards ainsi que mon inaptitude au travail.
Heureusement, celui-ci n'est pas dupe. Malheureusement "ses agitateurs" n'en restent pas là et font tout pour me décontenancer, comme je ne suis pas du genre à me laisser faire, je me rebife, ils passent alors à la vitesse supérieur et se mettent aux injures et grossièretés en tous genres. Ma collègue est prise à parti, sans trop savoir pourquoi, quand au chef, son autorité n'a aucun impact sur eux.
Après deux mois dans une telle ambiance, Je ne peux plus tolérer leurs comportements et je me décide d'en réferrer au directeur principal de l'entreprise. Bien sûr, il est au courant, mais jamais personne n'a osé se plaindre de "ses agitateurs". Il est donc content que quelqu'un le fasse. L'on me transfère dans un autre service pendant que certaines preuves sont récoltées, ma collègue est convoquée ainsi que mon chef. A la suite de tout cela une procédure de licenciement est engagée contre les "deux agitateurs principaux".
Ils n'auront pas le temps d'être renvoyés, car l'entreprise tombe en faillite le mois suivant et peu de temps après, elle fermera définitivement ses portes.
Je peux vous dire, que plus d'une fois, j'ai eu envie de les homicider, en leur envoyant leur machine à écrire à la tête. Ils ne prétendaient pas se servir de l'ordinateur dans leur travail.
1
1
3
3
Quand le soleil brille
C'est la terre qui rayonne
Quand le vent souffle
C'est la terre qui soupire
Quand la pluie tombe
C'est la terre qui pleure
Quand l'orage menace
C'est la terre qui gronde
5
6
0
0
Vous êtes arrivé à la fin