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Laura Coquerel

Laura Coquerel


D'un déclin diurnal, Azeroth vêtue d'un voile nébuleux ne pouvait cependant se passer de ses deux astres. La dame blanche caressant les terres et l'enfant de ses rayons d'argent, personne ne semblait indifférent aux étoiles surplombant ces êtres aussi infimes faces à la voie lactée. Ô combien les loups pouvaient chanter en leurs mémoires, la nuit en paraissait presque éternelle. En Lune d'Argent, le crépuscule avait accompagné les elfes à se mouvoir auprès des auberges, ainsi qu'une place de convoitise.

Auprès de cette ruelle que l'on appelait, l'allée du meurtre, deux elfes semblables vivaient. Elles étaient toutes deux les enfants d'astres, d'une prophétie ou d'un ouvrage autrefois réalisée. Ylsia se présentait tel le soleil, à l'inverse de Märidah qui n'était que Lune. D'or et d'Argent, elles n'étaient cependant opposées, relevant l'une et l'autre d'un secret partagé.
Les rires transperçaient la ruelle d'homicide factice, attirant le regard de certains elfes à l'extérieur de l'Auberge de Lune d'Argent. D'une téléportation impromptue, Märidah et Ylsia l'une contre l'autre plus rien ne semblait pouvoir éteindre cette flamme de vêpres.
L'après-midi s'était amorcée d'un simple verre à l'Auberge du Voyageur puis... Assise sur ce banc auprès de la Fontaine, place du Bazar, Märidah aurait pu y laisser toute raison. Une bague passée à l'annulaire, tout n'avait semblé qu'être SuperNova à ses yeux, d'une explosion sanguine en son seint. Le soleil avait commencé à la consumer de cet amour partagé. C'était chaque seconde que la Lune observait cette étoile à son annulaire gauche, un sourire éternel gravé sur ses lèvres à tout jamais.
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Laura Coquerel

Le 11 mars de l'an 39 et les cris providentiels d'une Azeroth sauvée de la corruption. Le berceau de l'Hiver, accompagné d'un vent glacial et d'un voile neigeux, plongeant l'immensité d'un paradis blanc à plus de cinq mètres par delà les ténèbres. Le déchaînement frigorifiant déferlant contre les quatre murs de la demeure Dunerêve, la tempête ne semblait pas pour autant effrayer le coeur d'Irrÿs, bien que trop noyé d'inquiétude. Celesna, où es-tu... es-tu seulement encore en vie. J'aimerai le croire... j'ai envie d'y croire, avoir confiance... au delà de toute nos promesses, tu te devais de revenir auprès de moi. Son front contre le carreau, transformant un souffle chaud en condensation, la demi-elfe ne pouvait qu'espérer.

Une silhouette. Les branches des arbres dansant comme les feuilles au gré du vent. Dans la poitrine d'une bâtarde condamnée, naissait un fracas dément. Les paupières closes, l'obscurité la gagnait peu à peu. Bien pire que les souffrances que pouvais faire endurer les dieux très anciens, sont cœur était pris d'une ronce immortelle où chaque battement trop violent effleurait les épines empoisonnées de ce sentiment qu'on appelait ; aimer. Aimer, succomber sans jamais pouvoir se redresser. Pourquoi m'étais-je mise à t'aimer. Tu es ma faiblesse, ma seule faiblesse. Et bien que je n'eus jamais craint la mort, à tes côtés... Elle est devenue ma pire terreur. Les pas étaient lents mais lourds, comme peinant à avancer. C'était le frottement de vieilles chaussures sur les graviers du sentier, elles pouvaient se faire entendre au travers du fracas du vent.

_Celesna...

Une détonation pulmonaire, comme le fracas d'un tambour brutalisé depuis des années. Qui sait comment ses membres l'avaient menés jusqu'au froid de l'extérieur, Irrÿs en avait été capturé et frigorifié. De ses larmes glacées déferlant le long de ses pommettes marquées par le passé, la demi-elfe s'était ravisée. Un mirage, avait-elle pensé. Toutefois, à travers la tempête enneigée, son allure survint. Le visage pâle et dévêtu d'envie. Son pas frêle nuançant difficilement avec sa stature habituelle. Mais, c'est les yeux à peine ouverts qu'elle avançait d'une force venant sans doute d'un autre monde. Elle continuait, s'accrochait, jusqu'à s'abattre contre le tronc d'un arbre de pins. Comme un prédateur fondant sur sa proie, la demi-elfe avait rejoint ses côtés, elle était bel et bien là.

_Laissez-moi ! avait-elle protesté d'une main balayant violament l'air, empêchant la demi-elfe de l'approcher. Les yeux froncés, l'elfe sénile s'était pourtant laissée couler contre l'arbre, bien que trop frêle pour réellement contester... En proie à ses tourments, qui sait à quoi elle pensait. Je n'en peu plus... De ses courtes oreilles abbaissées, Irrÿs ne comptait cependant pas abbandonner... pas maintenant et jamais face à celle qu'elle aimait.


_Ce' ... c'est moi... Prononça la demi-elfe d'une voix tremblante, à la fois rassurée et apeurée. Elle ne pouvait voir Celesna dans un tel état, si frêle et en proie à on ne sait quoi, de pourtant puissant. C'est moi... C'était elle, une jeune elfe prise de mille et un tourments, retrouvant la seule étoile brillant dans son ciel obscurci par la perversité d'une tutrice insensée. Mon amour... je t'ai enfin retrouvée...

_Ils me disent tous ça ... Tous ... Souffla la vieille elfe, ses paupières s'abattant doucement sous la faiblesse de son esprit. La tête reposant bientôt sur la surface âpre du pin, Celesna s'abandonnait, réalité ou encore prise dans le piège de sa santé mentale, elle abandonnait. Abandonner... Ça ne te ressemble pas...

_C'est terminé C'est dans ce moment de tendresse que la demi-elfe s'approcha enfin, se laissant tomber à genoux face à l'Arcaniste fanée. De ses bras la capturant avec dévotion, Irrÿs espérait être pluie et beau-temps... Elle ne pouvait croire que cette vieille fleur ternisse maintenant. Ton combat est terminé, je suis là maintenant... Là, de ses yeux bientôt noyés, s'écoulant comme le temps qu'elle aurait voulu arrêter. L'avoir retrouver, l'aimer... La demi-elfe aura dès lors glissé une main dans le dos de son aimée, une autre s'imposant sur sa joue glacée. Je suis heureuse de te voir... tellement... D'un lourd soupir de soulagement, et comme pour se rassurer que cet instant n'était pas une illusion, la demi-elfe imposa son front contre celui de Celesna, soufflant une dernière fois Rentrons...

De ses dernières paroles, la demi-elfe l'avait aidée, guidée jusqu'à la couche qui lui appartenait. L'effluve de son parfum ravivant son esprit... Une certaine lumière s'était dégagée de l'Arcaniste, balayant toutes ténèbres coexistant encore dans le cœur pourtant aimant de la bâtarde.

Désormais alitée, la vieille elfe pouvait se reposer, mais, d'une main redressée, la demi-elfe s'était abaissée. De l'éclat de ses yeux violacés en partie évaporé, Celesna l'avisait. Tu ... vas ... bien ... La main de la demi-elfe capturant celle de la vielle elfe, elle pouvait prouver qu'elle existait et qu'à jamais, elle serait à ses côtés. Je vais bien... maintenant que tu es là. Souffla t-elle avec tendresse, ses paroles suivies de ses gestes, une main reposant d'une douce caresse sur la joue de cette elfe qu'elle ne pouvait voir s'éclipser. Je vais m'occuper de toi.

De ses mains glissant sur un corps humidifié, c'est sans un râle que la faiblesse et la fatigue de l'elfe avait permis à Irrÿs de la déshabiller. Égoïste, elle l'avait été à cet instant. Profitant du repos d'un être aimé, elle l'avait observé... Se révélant la beauté qu'elle n'avait jamais touché. Celesna... Comment puis-je t'aimer... si seulement... tu pouvais m'aimer de cette manière, sans doute, serais-je libérée... Le cœur arraché, toujours lui avait-on susurré : « les sentiments sont une faiblesse... » Pourquoi n'avait t-elle tout simplement pas écouté celle qui l'avait pourtant abandonnée ? Expirant difficilement, le regard balayant sur le corps dénudé de la vieille elfe, Irrÿs pouvais désormais s'imaginer... Bien plus qu'à ses côtés. Mais cet instant ne pouvait durer, elle en était consciente et... qu'importait ce bonheur qu'elle pouvait ressentir, elle avait fait une promesse à Celesna .

« Faire de tes derniers instants, tes derniers souvenirs, un bonheur sans pareil... »

Un sourire naissant sur ses lèvres, la demi-elfe l'avait finalement recouvert d'une couverture et la nuit durante, elle avait veillé sur les tourments de Celesna, une main reposant à jamais dans la sienne, une compresse sur son front, elle continuait de répéter : Tu n'as plus rien à craindre... car je t'aime.
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Laura Coquerel


 Ce matin je m'étais réveillé seule, seule avec mes tourments et les actes de la veille qui s'étaient transformés en d'horribles cauchemars. En sueur, mes vêtements me collais à la peau et instinctivement ma main gauche était parti à la recherche de Celesna, un besoin indescriptibles de réconfort m’ayant pris dans sa tourmente.

Toutefois, elle n'était pas là et seule ma présence parcourais les draps. Mes yeux étaient collés, sans doute m’étais-je mise à pleurer dans la matinée... C'était impressionnant, jamais en 24 année d'existence, je n’avais autant souffert. Les tortures de Lah’saa dès mon plus jeune âge n'avait été que “picotements” à l'égard de ce cœur au bord de l'explosion à la vue de celle que j'aimais, morte.

Le soleil était haut dans le ciel marquant un après-midi ensoleillé mais quand bien même la lumière pouvait pénétrer la maison, mon univers en était d'autant plus sombre.Je continuais de penser à elle, les échos de son jugement m'extirpant des nausées, elles qui m'avaient forcés à quitter la maison, pied nue, dans la neige, pour pouvoir rendre le maigre morceau de pain que j'avais eu le courage de manger... L'amour celui qui me rongeais désormais de l'Intérieur, pourquoi m'étais-je mise à l'aimer.

L'aimer mais la décevoir en retour. Cela avait été comme réellement la perdre à l'aube. Comment pouvait-elle me pardonner désormais, moi qui ne chérissait qu'un désir de crime, tout cela par pure satisfaction. J'étais seule et je n'avais qu'elle... m'avait-elle ordonné de vivre une fois son âme évanoui mais... Peu à peu le chagrin me rongeait comme un parasite dévorant ma chaire de l'intérieur.

Comment pourrais-je vivre sans elle ? obéir à cet ordre, en savant pertinemment que la souffrance en serait trop grande, trop grande pour continuer d'alimenter mes organes en sang. Ma main contre le tronc d'arbre je m'étais finalement essuyée les lèvres, la mauvaise sensation du goût de la bile en bouche.

Ne plus tuer sans raison, c'est ce que je m'étais mise à lui promettre à mon tour. Cependant, la restriction au meurtre n'empêchait pas la torture physique ou psychologique. Cela me rendais presque mélancolique... Ne plus pouvoir jouer du nectar chaud et vermeil d'un être vivant, tout cela pour me rabattre sur de vulgaire lièvre.

Après le chagrin venait la colère et cela m'avait poussé a attrapé mon arc une fois à l'intérieur. Un acte où les minutes semblaient n'avoir été que des secondes, un véritable trou noir, pour finalement me retrouver avec un lapin blanc, gémissant d'une flèche lui transperçant le flanc. Retenu par les oreilles, mon regard d'or l’avisant sans cesse. Ses gémissements ne raisonnant que d'une note de "plaisir" à mes oreilles... Un monstre ne pouvait changer.

Une main autour de son cou, la pression d'autant plus forte, les craquements de ses os retentissant sous l’accoue de mes doigts, c'est bientôt que la mélodie cessa. La tête de l'animal basculante mes doigts continuant de le serrer, mes ongles pénétrant sa chaire, ses yeux presque exorbités.

Mes mains étaient tremblantes, prise dans l'ouragan de la colère et du chagrin. L’abdomen de l'animal sans vie à mes lèvres, je m'étais mise à le mordre avec frénésie, chaque pulsion entachant d’autant plus ce visage qui était le mien. Oui je le reconnaissais, ce goût métallique sur mon palais, ressentant encore les picotements de la bile en gorge. Le sang, le nectar de vie, ce liquide qui quand il s'échappait se transformais telle une drogue à mes veines. Folle… ? Je n'étais que ça.

L'esprit à peine apaisé, les flash de la veille surmontais en mon esprit, me faisant basculer dans la douleur de voir l'illusion de Celena, là, morte dans ce parterre de neige immaculée de sang. Oui peu à peu je m'étais mise à comprendre ses paroles. Je comprenais désormais ce qu’était la souffrance, celle de perdre un être aimé. Moi qui n'avais fait que ça… tué, mère et enfant, tout cela pour me rassasier du chagrin. Mes rires transperçant chaque scène d'horreur qui m'était toujours apparu comme un bonheur démesuré, Comment en étais-je arrivé là… ?

Le corps du lièvre sans vie recouvrant la neige, teintant bientôt cette dernière d'une couleur vermeil, mon pied l'avait écraser une ultime fois. De la flèche retirer de ses chaires gisant de son nectar de vie, cette dernière avait finalement rejoint mes lèvres, ma langue se gorgeant de la sève grenat... Un voile noir traversant mon champ de vision, tout était devenu obscur et froid...
Mourir était mon seul souhait. Les chaînes fictives autour de ma gorge se rompais peu à peu, leurs éclats métalliques transpercent mes tympans, le poids de vingt-quatre années d’existence s'envolant. Comme la poussière, de toutes ses promesses devenue désormais futile. Plus rien ne me retenait à elle... à la vie, à qui que ce soit... La pointe de la flèche entaillant mon avant-bras gauche, les goûte de sang perlant jusqu'à retrouver les terres du berceau de l'hiver.

Ma main prenant possession de ma gorge, serrant de plus en plus, l’instinct de survie m'avait poussé à lâcher prise, mes larmes coulant à flots sans qu'aucun bruit s'échappe de mes lèvres. C'est finalement de mes doigts descendant le long de mon cou que ceux-ci rencontrèrent mon collier... Ou cette pierre de communication me liant à Celesna. Un présent que j'avais désiré plus que n'importe quoi, pouvoir être avec elle malgré la distance qui nous séparaient, chaque jour... Comment m'étais-je mise a aimer cette elfe...
_Rester auprès de toi... et faire des tes derniers instant de vie un bonheur... est-ce cela que je t'avais promis Celesna... Marmonnais-je, la pierre de communication étouffée sous la pression de ma main. Sans doute aurais-je du simplement te considérer comme la mère que je n'ai jamais eu... Devenir quelqu'un ! Ou simplement cette "Irrÿs Dunerêve" dont je rêve tant...
Les joues mordues à sang, un ultime crie s'échappant à en anéantir mes cordes vocales, la pierre de communication autour de mon cou fut sauvagement arrachée, et jetée... Quelle que soit la direction, qu'elle ai prise, mon corps avait trouvé réconfort auprès de la neige... éteignant le feu qui brûlait encore sous le nom de "l'espoir".
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Laura Coquerel


Cinq mots dans un carnet ainsi qu’un foulard avait suffit à faire s’écrouler le dessein de vie que je m’étais édifié à tes côtés. Comment pouvais-je croire qu’après cela, tout serait pareil ? Aurora, comment pouvais-je ignorer la réalité, mes nuits blanches, mes insomnies, chaque jour blotti contre toi. Tu avais été l’objet d’une perversion abjecte, défragmentant chaque parcelle de ton être. Aurora, comment étais-je censée ignorer la vérité ? Je te l’avais juré ; je t’aiderai quel que soit le prix, mais cela signifiait il d'abandonner les quatres autres au prix d’un bonheur jamais acquis. Un corps, cinq esprits… Pourquoi fallait-il que cela soit aussi difficile ?

À errer dans les rues, ignorant ta présence pour qu’enfin le bonheur soit tiens, je l’ai aperçu et tu as souri. Ce sourire… Sincère et heureux, celui que tu ne m’avais jamais adressé, étais-tu réellement amoureuse, pensais-tu réellement tomber amoureuse ? Ses lèvres contre les tiennes, vos mains enlaçant vos deux corps aussi semblables, pourquoi mon cœur était ainsi déchiré à cette vision ? Etais-tu enfin heureuse, a en oublier l’envie de nous quitter ? A côté de cette sang-mêlée, arrivais-tu a oublier l’horreur de ton passé. Égoïstement, une question dans ma tête se répétait dans une boucle infinie; Ou avais-je échoué et ou avait-elle réussi ? Comme Issia, n’avais-je pas été à la hauteur. Ne t’avais-je pas assez écouté ? T’avais-je saouler a un point de non-retour, un coma éthylique éphémère. Avais-je été encore trop fière et égoïste, à ne penser qu’à moi. Pourquoi ai-je réussi avec elles et non avec toi, Aurora, la véritable Aurora.

Dalaran, la citadelle pourpre. Je descendais les marches d’escalier quand celle-ci m’est apparue. Était-ce le destin, las et pris d’ennui qui avait décidé d’ entremêler son chemin vers toi ? Moi qui ne l’avait aperçu qu’une ou deux fois, hors de ton atteinte, cette … Jaera. Cela aurait été mentir de dire que d'apercevoir son minois m'était indifférent, oui, j’étais prise d’une jalousie et d’une rancœur sans nom. Mais qui étais-je pour te privé d’une sang mêlée qui arrivait à faire de toi une femme en vie, mon Aurora.

_Hé, toi ! Ces mots étaient sortis de mes lèvres comme un Javelot de glace, transperçant celle que tu aimais réellement.

Celle que tu aimais et qui, s'était retournée face à moi. Une jeune femme sans nul doute d’une beauté prenante … était-ce de cette beauté que tu étais tombé amoureuse ou, de la douceur qui se lisait sur l’expression de son visage. Pourquoi cela faisait-il autant mal … ?

_Oui, bonsoir ? La sang-mêlée à la chevelure d’or me détaillent alors de ses pupilles d’un faible éclat, m’avait-elle reconnue. Allait-elle rire du dessein du destin, las et pris d’ennui. Vous êtes … celle qui donnait les chatons, je vous reconnais ! Son sourire était aussi éblouissant que la beauté dont elle avait hérité, pourquoi l’a détestais-je sans connaître la personne qu’elle était, celle que tu aimais.
_Oui, c’est bien moi. Je m’étais rapproché à sa hauteur, que pouvait-elle être petite, égale à toi. J'aimerais m’entretenir avec toi à propos d’Aurora ou Céleste, si cela te convient. Chacun de mes mots résonnait comme un coup amener à mon être tout entier. Aurora, tu ne pouvais imaginer tous les sacrifices que j’étais prête à faire pour toi.

La sang-mêlée s’était alors mise à m’aviser avec incompréhension puis surprise, avait-elle enfin réaliser la triste vérité ? A en croire la décomposition de ses traits, j’aurai vendu mon âme au démon pour répondre ces simples mots; oui.
_Tu es la fameuse petite amie des quatres autres. Annonça-t-elle, un nouveau javelot de glace me transperçant le dos.

La petite amie des quatres autres, était-ce ainsi que tu parlais de moi Aurora? Qu’avais-je fais au ciel pour mériter cela. Un jour ton esprit s’était défragmenté sous la douleur, au jour d'aujourd'hui, mon cœur se défragmente à cause de toi.

_Oui et j’ai réellement besoin de parler avec toi, as-tu quelques minutes à m’accorder ?

Pas deux, ni une … Elle avait simplement acquiescé d’un mouvement de crâne et, nous nous dirigeâmes vers l’Abracadabar, silencieuses. Ce silence glacial que même Nebula ne possédait. Le sang ruisselait à l'intérieur de moi, les morceaux se détachaient et nombreux étaient les javelots à pénétrer la chair de mon dos, sans que je ne puisse incanter quoi que ce soit.. tout cela, pour toi Aurora.

_Je ne vais pas tourner autour du pot, Céleste pense être amoureuse de toi. Je lui avais envoyé ces paroles comme un coup de poignard à mon tour, voulais-je honteusement la faire culpabiliser, souffrir … ? A quelle point pouvais-je devenir mauvaise par jalousie.


Jaera avait dès lors redressé le regard vers moi, désemparé et pris par le doute. Était-ce aussi aisé de lire en elle ? A quoi pensait-elle … Mon regard sur ses lèvres, je n’attendais qu’une chose, ses paroles. Des paroles qui se languissaient doucement de moi. J’arrivai à tenir comme le pilier fissuré d’un édifice, soutenant le poid, sans jamais me rompre face à elle. Aurora, si savait à cette instant comme l’attente était pesante et odieuse.

_Je … Elle baisse ses oreilles, une nouvelle fois prise d’expression qu’on pouvait aisément déceler le sens, la douleur. Après un silence glacial, elle redressera le regard vers moi. Je veux que Céleste soit heureuse, elle a besoin de quelqu’un qui … comprenne ce qu’elle a vécu !

_Et pourquoi tu comprendrais et moi, non ?! Je baisse à mon tour les oreilles, les sourcils froncés, les poings serrés sur la table. Elle t’a raconté ce qu’elle a vécu, c’est ça … elle te donne ce qu’elle ne m’a jamais donné … c’est ça ?!

_Oui. Elle inspire, gardant la tête haute, elle semblait avoir un certain courage. Si ça a été aussi facile pour moi, c’est parce que j’ai vécu un peu la même chose à quelque détail près. J’ai aussi connu l’obscurité, les liens et les viols. J’ai également été soignée d’une maladie mentale qui a détruit une partie de ma vie, elle est moi nous ressemblons plus que tu ne l’imagines. La souffrance continue, l’envie de suicide …

Je m’étais mise à l’observer, désemparée. Comment pouvais-je en vouloir à cette sang-mêlée ? Quel monstre deviendrait-je à ne pas comprendre ce qu’elle avait enduré, ce que tu avais enduré Aurora ? Face à Jaera, j’étais devenue bien moins agressive, mes expressions trahissant la honte qui m’habitais. Si tu l’aimais … c’était pour une très bonne raison, comment ne pouvais-je pas comprendre cela ? Le visage crispé, un nouveau javelot me transperce la poitrine. Le pilier s’écroule avec son édifice et les larmes apparaissent … et je pleure. Jaera m’avise et prise de honte, ma fierté balayez, je détourne le regard face à elle.

Elle se redresse, la chaise grinçant contre le sol. Etais-ce terminé … ? Que dois-je faire désormais. Baissant le visage, les yeux clos, les larmes rejoignant mes cuisses, un vent glacial me frigorifie. Puis sans que je ne comprenne le sens de ses gestes, la bâtarde m’avait capturé d’une étreinte, si réconfortante. J’ouvre les yeux, ma vision brouillée par l’humidité, que faisait-elle …


_Je te comprends, toi aussi … Ne t’en fais pas … Elle avait soufflé ses paroles à mon oreille, m’arrachant un désagréable frisson. Elle était gentille, bien trop gentille… Était-ce de cette gentillesse dont tu étais tombé amoureuse Aurora ? Elle ignorait les regards tournés vers nous, se contentant de me bercer dans ses bras, ceux qui ressemblaient tant au tien.

_Je t'interdis de lui faire du mal, tu entends… Céleste a déjà beaucoup trop souffert. Elle ne m’a jamais dit ce qu’il s’était passé, mais … j’ai enquêté et j’ai engagé ton ex-petite amie pour connaître toute la vérité. Si tu n’as pas les épaules laisse-là. Et au contraire, si tu penses les avoir, je - étais-je finalement une bonne personne finalement… ? bien trop bonne pour continuer la phrase dont les mots commençaient déjà à me déchirer. Je veux qu’elle soit heureuse, enfin heureuse … je l’aime. Même si cela ressemblera à un couple à trois, je l’accepterai pour elle, en oubliant les quatres autres, rien que pour elle, son bonheur. Qu’elle soit enfin heureuse.

C’est en redressant le regard que ses larmes s’étaient mises à accompagner les miennes, elle… Pleurait ? Était-ce de bonheur ou de tristesse ? Je n’arrivais pas à le déceler, ma vision bien trop troublée. L’une de ses mains glissant sur ma joue, elle s’était alors mise à me parler… et nous avions parlé, des secondes, des minutes, des heures entières… Combien de temps cela avait duré ? Je n’en ai aucune idée, mais la balle était désormais dans nos deux camps, nous n’étions plus ennemis, mais, des alliées.
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