Daniel Langer
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La statue de pierre dans le parc me sourit. Ses lèvres parfaitement ciselées s'étirent gracieusement. Elle est nue, exposant sa féminité et ses formes délicates aux passants, impudique. L'exhibition de ce corps dévoilé sans retenue à cet endroit me rend mal à l'aise. Tous ceux qui franchiront les grilles du parc la verront immanquablement. Suis-je le seul à ressentir ce malaise. Pourtant je m'arrête pour la contempler, interpeller par sa beauté, inquiet que l’on me surprenne face à cette anatomie exhibée sans pudeur. Elle semble me regarder. Qui était cette jeune fille qui a servi de modèle ? Le sculpteur l'a-t-il choisie parmi d'autres candidates ? Je frissonne devant l'indécence. L'émotion que me procure la vision de ce corps me trouble, cette attraction me dérange, je voudrais détourner les yeux, mais les formes parfaitement rendues par le burin de l'artiste m'attirent. Combien d'heures lui a-t-il fallu ? Combien de temps d'inconfort s'est-elle infligée pour garder la pose, offerte à son regard, scrutant chaque détail de son anatomie ? S’est-elle sentie gênée ? Elle est debout, ses bras croisés sur sa poitrine ne laissent voir que le bas de ses seins, comme deux bosses rondes.
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