Que faire ? Si ce n’est contenir mon désir… Je n’ose lui parler de ce drôle d’effet qui me fabrique toutes ces rêveries. Je n’ose la regarder dans les yeux, de peur qu’elle puisse y contempler ces fantasmes curieux… Oh, maudis-moi ! Je t’en prie ma mie, maudis-moi et enfin, j’avouerai tous mes émois. Je me mettrai à nu et à genoux, j’honorerai tes vertus !

Père ? Pourquoi avons-nous conscience du temps passé ? …
Père ! Lorsque je m’amuse, le temps passe plus vite. Est-ce pour cela que tu ne t'amuses plus ? Afin de vivre plus longtemps ? ...

" Hé bééé ! J'ai bien cru qu'on n'allait jamais y arriver ! La course à l'horloge a été rude, mais on a réussi. Margot, Coco, Rosa et Mathi ont tout changé dans ma vie... Et là, elles s'en vont... Jamais j'aurais pensé que des extraterrestres pourraient ressembler à des vaches. Ça! Saloperie... elles me manqueront ... "

La vie d’un enfant n’est pas si simple, malgré ce que l’on pourrait croire. En les entourant de limites bienveillantes, l’enfant doit s’adapter à son milieu. Lui qui arrive de l'infiniment petit, il fait alors une expérience unique pour devenir un homme ou une femme. Plus il grandit, plus on le tient responsable. L’enfant prend conscience de son milieu. La sécurité avant tout : savoir que l’on peut évoluer dans son milieu sans y risquer sa peau, permet de prendre encore plus de place dans le monde. Mais bien souvent, une bulle intérieure se forme, dans laquelle toutes ces croyances prendront toute la place qu’elles peuvent. Au risque qu’un de ces jours, cette bulle…

Je suis de retour. Il est là, il attend. Le passeur m’accorde enfin le voyage. Je ne peux m’empêcher de le regarder dans les yeux, depuis l’enclave rocheuse où j’ai atterri. Je ne sais pas si je dois avoir peur ou avoir confiance. C’est un mélange des deux : se trouver face à une chose inconnue, mais dont on connaissait l’existence au plus profond de soi.

“ Bonjour Professeur ! Aujourd’hui, nous assistons à une révolution : la communication inter-espèce vient d’être prouvée et acceptée par le consortium scientifique. Vous, qui êtes expert dans ce domaine, que pouvez-vous dire à nos téléspectateurs ?
- Voyez-vous, la communication est un élément essentiel de la vie, qui nous relie à tous les autres organismes vivants. Il n’y a pas si longtemps, nous considérions la langue maternelle comme le langage de travail du cerveau. Or, depuis la découverte de la PNL et de la NLP, il nous paraît logique d’approuver le fait qu’il existe un langage universel. En cela, je dirais à tous ceux qui dédaignent la paix, et pour qui tout ceci est affaire de risée, qu’apprendre permet de comprendre et ainsi de pouvoir communiquer. Et que si les intérêts sont fort mal placés, je ne donne pas cher de votre lignée. “

Le voyage fut long. Nous avons traversé plusieurs paysages et saisons. Bientôt, nous arriverons à destination. Je ne sais pas comment il va réagir, lorsque je lui dirai que son fils est venu le découvrir. Dois-je le lui dire ? Peut-être devrais-je d’abord connaître l’homme, pour savoir s’il est aussi victime. Et s’il n’est pas chez lui ? À vrai dire, ce n’est peut-être que le début d’un long voyage que j'écris…

“ Que dites-vous ??
- Un homme, Monsieur, échoué sur la plage…"
Monsieur s’en alla repérer l’infortuné, mais lorsqu’il arriva, il ne vit que le flot des vagues s’échouer sur le sable. Alors, il continua sa recherche plus loin. Il dévia dans la forêt qui bordait la rive. Quand un bruit le fit sursauter. Une ombre le suivait, c’était sûr ! Il courut vers la lumière dans l’espoir d’en sortir sain et sauf, mais il déboucha sur un rocher nu, à 30 mètres au-dessus de la mer. L’ombre s’approchait et allait sortir d’entre la fournaise. Il avait trop peur, il sauta.

“ À l’aide ! “
La foule n'est qu'un banc de poissons acharnés.
“ Madame ! s’il vous plaît “
On la bouscule.
“ Monsieur, aidez-moi je vous en supplie “
Un homme la rattrape mais elle finit par tomber au sol et sa voix n'est plus qu'un murmure.
“ De l’air… une bouffée d’air, s'il-vous-plaît “
Quelqu'un s’approche d’elle.
“ Mademoiselle, une cigarette ? “

Juliette ne peut s’empêcher de penser à la manière dont la professeure débite ces paroles au lieu d’écouter ce qu’elle dit. Ses respirations lui font penser à l’air inspiré entre deux brassées de nage. Elle s’imagine alors que les fenêtres donnent directement dans l'océan. Elle y observerait des nageurs et des poissons. Elle s'imagine ensuite faire classe suspendue dans les arbres, ou alors dans des grottes immenses… Oh, le cours est fini, enfin !

“ Vous savez, je n’ai pas vraiment à me plaindre docteur. Accepter, c’est d’abord comprendre, n'est-ce pas ? Cette fois, j’ai compris : peu importe l’énergie que je pouvais dépenser à crier comme un lion, seul et perdu. Peu importe la douleur que je pouvais m’infliger en tapant ma tête contre ce mur qui me résistait encore. Ou bien quels que soient tous les mots que je pourrais utiliser pour dire mon amour. La vie n’a pas de sens n'est-ce pas ? Tout ce qui compte, c’est la perception que l'on choisit de garder d’une expérience. C’est le libre arbitre. "

“ De t’es croyances…je garderai…l’esp..rit…ouvert et affûté,... car chacun…est libre de…construire sa…propre carte…de…la…ré..a..li..té ! Ayé Maman ! “