LucLESIEUX
Les plus lues
de toujours
Je me souviens parfaitement à quel point j'eus ressenti de la frayeur quand I. vint m'annoncer que c'était "l'heure" pour tous de se faire couper les cheveux. Les seuls choses que je possédais à l'époque étaient mes vieux bouquins, mes clopes ; mon esprit, mon corps et mon coeur. De plus mes cheveux étaient longs, bouclés, beaux et blonds... Les premiers jours si je me souviens bien, je n'avais qu'un seul vêtement. Il était sale et ce fut uniquement quelques jours après que je reçus de nouveaux vêtements. Le simple fait de pouvoir porter un pantalon propre, un caleçon propre, une chemise et un pull propre, était comme un véritable don du ciel. Je devinais dans le ciel Dieu qui daignait me regarder de nouveau, et me tendre la main. Dans la chambre, je tentais de trouver refuge dans quelques bouquins compliqués ; sur des thématiques qui semblaient n'exister qu'au sein d'eux-mêmes, dans un univers totalement opposé à la réalité pure, réelle et brute de ce monde. Beaucoup plus tard après cet incident, un viel ami me demanda de lui écrire une sorte de prose, qui résumerait de manière très brève toute cette douloureuse expérience. Dans un excès de rage et de panique, je lui écrivis ceci
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Défi
Vincent n'était jamais allé très souvent à la plage. Pour la simple raison qu'il n'aimait pas son corps. Il le trouvait disgracieux, difforme ; et en aucun cas athlétique. De plus, la mer lui rappelait son enfance durant laquelle on l'avait obligé à apprendre de nager de façon dure, cruelle et brutale ; avec un maître nageur des plus sadiques. Il se souvenait de la peur profonde de se noyer, de ne plus parvenir à sortir de l'eau et de ne plus réussir à respirer. Il entend encore les brimades de ses camarades et les paroles culpabilisantes de son grand-père, du fait qu'il n'arrivait pas à nager. Par ailleurs, il trouvait sa vengeance dans l'athlétisme. Son seul souvenir heureux de la mer, était l'après-midi qu'il avait passé avec son amour de l'époque, Emma. C 'était la première fois qu'il montrait son corps devant une femme. Il se souviendra toujours des instants où ils plongeaient tous les deux dans l'eau, se battaient dans l'eau et se lançaient des jets d'eau pour éclabousser l'autre et "l'éblouir". Il se souvient quand ils s'embrassaient dans la mer. C 'était la première fois qu'il comprit ce qu'était l'amour et tous ses maux. Elle avait les cheveux noirs corbeau, des grains
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Défi
Je crois, au fond de mon être, que le bonheur n'existe pas. Pourtant, je puis vous l'assurer : je n'ai cessé de le chercher. J'ai tenté, de par toutes les manières, de le trouver. Lors de mes promenades nocturnes, j'ai essayé de le sentir, de le flairer et de le toucher. Je ne fais que cela! Et j'en meurs, j'en souffre, j'en délire! Qu'il n'ait daigné me rencontrer! De plus, je pense que le bonheur doit être un état de plaisir permanent, de façon constante et de manière éternelle. Or, il y a tant... Mais tant d'évènements désagréables, douloureux et imprévisibles qui viennent perturber cet état, parfois inatteignable... Et je pense que notre conception du bonheur ne cesse de varier tout au long de notre piteuse existence! Il varie d'années en années, de mois en mois, de semaines en semaines, de jours en jours, d'heures en heures... Oh, je ne fais que de me perdre dans ma pensée! Je vous en supplie de bien vouloir, en bon lecteurs que vous êtres, de me pardonner! L'élan lyrique m'a pris et je vais tenter de me raisonner et de résonner davantage. [ ... ] Faut-il être riche afin d'être heureux? Faudrait-il avoir un bon travail pour être heureux et faut-il être heureux en amours afin
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Défi
Nue La pression monte et ne cesse de croître Ma peine s'oubliera en posant ma tête contre tes seins Nous nous battrons, Oui! Nous ménerons une bataille des plus bestiales et des plus érotiques Nue Je te prends pleinement
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Tout n'est qu'une question d'instant... Et le temps d'un instant Nous étions dans la même pièce Nous étions en train de discuter Nos regards étaient croisés... Et tu as tenu ma main Et alors j'ai cru! Le temps d'un instant Que j'avais gagné ton cœur Mais en fait... ce n'était que du mauvais théâtre! Et de la fausse compassion! Et bien peu d'amour Et bien peu de considération Et le temps d'un instant... En quelques secondes ou en quelques minutes Tu n'étais plus là... Et le silence s'installa Et l'absence aussi Et tout le reste bien évidemment... II Hé !Vous, là-bas ! Regardez donc moi ces deux amoureux S'embrasser et se bécoter : comme c'est écœurant ! Serait-ce de la folie ou bien de l'ignorance ? Ne savent-ils pas Que l'amour n'est qu'une promesse vite oubliée Que l'amour n'est qu'un prétexte au laisser-aller Que bien souvent lorsque nous nous écorchons, Aie ! Avec le temps qui s'en va, nous nous délaissons Qu'au moment où je suis devenu laid Ton amour n'a aucunement chercher À rester, oh ! Et que l'amour autrefois semblable à un pont doré Ne résiste pas à la tombée des premières pluies Ne résiste pas à la tombée des premières larmes III Au loin résonne la prière de l'imam Le cie
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Défi
L'homme contemple la neige. La neige contemple l'homme. L'homme se demande si la cigarette qu'il a allumée contemple également la neige. La cigarette se demande par ailleurs si l'homme la contemple et si la neige aussi la contemple. Que faire ? Nous sommes dans un dialogue de sourds. L. LESIEUX
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Défi
Au coeur de la nuit Malgré les plaintes des êtres, les lueurs sourdes et la furie des bêtes Je prends mes lunettes et t'observe Ô nuit Ô mon bel amour!
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Défi
Tout semblait parfait ce jour-là. Il faisait beau temps... Oui, c'était une après-midi de grand clair beau temps. L'air était doux telle la bise d'une personne que l'on affectionne et que l'on a pas vu depuis si longtemps. Oui, tout semblait parfait ce jour-là... Emmanuel allait rejoindre sa conjointe, avec laquelle il espérait pouvoir entamer une réelle et longue relation de confiance. Ils se retrouvèrent au coin d'une rue, face à la façace d'un ancien bar, fermé depuis quelques temps. Il lui sourit et celle-ci fait de même. Mais il sentit qu'il y avait dans son regard, faussement joyeux, quelque chose qui "clochait". Mais quoi? Emmanuel avait déjà une douloureuse intuition. Elle fuyait son regard, son visage, ses yeux et son coeur. Le silence l'emportait sur la parole autrefois si présente. Pourtant il faisait si beau, l'air était pur et on pouvait entendre les oiseaux chanter les amours mortes et leurs espoirs déchus. Emmanuel décida de briser le silence : Que se passe-t-il ? Lança t-il avec sa belle voix suave. Une voix qu'on eût dit être celle d'un ange. Puis elle lui avoua le pire, l'impardonnable et l'inconcevable. Elle avait commis un acte qui contrairement à la situation
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Défi
Je me posai dans mon lit, un petit lit très simple décoré d'un drap blanc ; blanc comme la neige et blanc comme un nuage "pur", volant dans les ciels. Je songeais à mes rêves anciens, à mes rêves enfouis au fond de mon être et je songeais à Elle. J'étais si fatigué, l'oeil irrité et la prunelle de mes yeux pleines de larmes car oui! Je rêvais d'Elle. Je regardais le plafond et je commençai à prier Morphée afin que je puisse m'évanouir en cette rêverie et ne pas me réveiller tant que je ne serai pas avec Elle. Qui est Morphée? Je crains ne pas pouvoir vous aiguiller puisque les dieux et les déesses jouissent au fait d'être discrets. Le souci fut que je ne parvins pas à m'endormir! Alors j'appelai Hypnos mais je pense de façon ironique que celui-ci dormait. Je criai à l'aide auprès de Nyx mais celle-ci faisait de même. N'est-ce donc pas comique? Non, cela est d'une profonde tristesse... Je m'aperçus alors que je tomberais dans les mains de Morphée uniquement quand Elle sera là. Car dormir auprès d'elle ; c'est cela le vrai sommeil. Meilleur qu'un bon sommeil, ivre sur la grève. Tel un regard plongé dans la mer LucLesieux
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Défi
Cela faisait de nombreux jours que je ne sortais plus Cela faisait plusieurs jours que je ne dormais plus Cela faisait plusieurs mois que je ne rêvais plus Cela faisait plusieurs semaines que je n'espérais plus Cela faisait des années que je cessais de croire en l'avenir : " De toute façon... Tout est foutu! " J'étais devenu une sorte de fantôme laiteux, au visage abîmé, aux rides plus qu'apparentes, aux traits défigurés ; une sorte de brute. Je ne faisais que boire, dû à un immense et terrible désespoir Mon visage était caché par une barbe abondante, fournie et jaunie par le tabac brun. Un soir, songeant à ma fin prochaine et fumant dans mon jardin. Je pris quelques rasoirs déjà usagés et ; m'observant dans un miroir de poche, je décidai de tout raser. Etant dans un état des plus secondaires je commençai puis me coupai de partout ; provoquant des saignements sur les deux joues. Rampant jusque la salle de bain et n'ayant plus rien nettoyé depuis des semaines, je pris une éponge et tentai de remettre au propre tout cela. Les poils languissaient dans l'évier. Le poil de l'homme étant pourtant son meilleur ami, je le débarassai à coup d'éponge. LucLesieux
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Défi
Je suis un être faible. Faible tel un petit éclat de neige contre les pavés d'une rue affaiblie. Je suis un peureux blafard mais courageux ... ? Oui, je suis tout le temps dans la contradiction. Au fond je suis un paradoxe total. Un paradoxe sans queue ni tête. Je sais écrire de belles choses quand l'inspiration divine et astrale me vient ; mais je ne sais pas dire aux personnes qui m'entourent comment je perçois la vie, comment je les perçois, eux-aussi! Et ce que je ressens pour ceux-là. Oui je suis un paradoxe délabré. Je peux aimer une personne éperdument puis l'oublier pour une autre le lendemain même. J'aime bien dire que je tombe amoureux comme je change de chemise. Sais-je vraiment aimer et ce qu'est l'amour véritable ? Je crains que non. Je suis fort quand d'autres ne le sont habituellement pas et je suis craintif quand ceux-là ne le sont pas. Je n'aime pas la pluie mais j'apprécie son chant. Je n'aime pas le soleil mais j'apprécie son rayonnement. Je fuis les femmes mais ne puis m'empêcher de les regarder... Je cherche le bonheur mais je n'y crois en aucun cas. Oui, je suis un homme jeune et perdu.
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Défi
Il cherchait depuis une éternité à trouver la vérité absolue et le pardon. Il n'espérait que cela. Cet homme était perdu. Il tournait en rond dans son triste appartement. Il attendait quelque chose : une parole, un signe, des explications, un câlin... Voire un dernier baiser. Ainsi il tournait en rond. Il posait sa tête à la cordée de sa fenêtre ; et regardait les oiseaux voler et les nuages flâner. Tous les jours, il ne faisait qu'attendre. Mille et une questions ne cessaient d'envahir son esprit. Son âme et son coeur, en délires, étaient dans une lutte perpétuelle. Cet homme revivait tout le temps les souvenirs passés avec elle et cela devenait insupportable. Pourtant, il se faisait du café, tentait de lire et tentait de danser comme aux temps anciens. Un jour, il osa sortir de son appartement, et tomba sur une petite boîte en bois, et magnifiquement bâtie. Il l'ouvrit et de là sortirent toutes les vérités par le biais d'une multitude de voix. Et c'est ainsi qu'il s'autorisa une esquisse du pardon. LESIEUX
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