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Camille Marin

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Œuvres

Camille Marin

                       Bordeaux, le 26 mars 2023
                       A toi, Guizmo

 Tu es grise, comme l'oubli.
C'est ainsi que tu apparais dorénavant dans mes pensées, comme un matin difficile, sans soleil et pluvieux.
J'ai oublié ton visage, je l'ai perdu dans la brume.
Sur le chemin j'ai semé nos souvenirs, qui se sont envolés.
Les vents ont emporté les battements de mon coeurs, et les frissons sous ma peau.
Ton image a été arrachée de la page. Ni ton sourire, ni la lueur dans ton regard, ni la courbe de tes hanches, ni la douceur de tes mains n'ont resisté à l'érosion.
La pluie, depuis, n'a cessé de tomber. Le déluge a noyé les beaux paysages où nous chantions, où nous nous aimions. Tout est délavé, mon coeur est nauffragé...

J'ai du sable plein la bouche, et du plomb dans le corps.
J'attends que le jour se lève, je reste alitée dans un coma étrange : les yeux grands ouverts, à la vue de tous, mais je me cache, je me terre, je m'efface et je disparais.
A quoi bon sortir ? Je ne te retrouverai pas dehors.
Ma peau se flétrit dans l'air humide et nauséabond qui flotte à présent. Et la moisissure me ronge.
Je me tais, je garde le silence et le secret. Je n'ai rien à dire qui mériterait davantage d'être prononcé que ces ultimes mots qui chancellent au bout de mes lèvres : je t'aime.

Je t'aimais ; que ces mots sont fades ! ils ont la saveur imparfaite du temps passé !
Il faudrait seulement que je t'oublie...
Déjà, ton parfum, et ton sourire aussi, m'ont quittée. Ils ont disparu plus vite que la neige en été, plus vite encore que l'odeur des bouquets de fleurs séchées que je garde dans les greniers de ma mémoire.
Toutes les fleurs que tu étais ont fané.
Il suffirait que je griffe assez fort la toile et le marbre à ton effigie pour laisser une chance à de nouvelles couleurs de percer la l'écran du souvenir et de l'illusion que tu a été...
Il faudrait seulement que je t'oublie...
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