Merle Bleu
Bienvenue dans mon humble grotte d'ermite ! Entrez donc, venez vous réchauffer.
Alors, qu'est ce qui vous amène dans ces contrées reculées ?
Ah, vous cherchez des histoires... Je dois vous avouer, ma muse est un peu fugueuse : elle part souvent en vadrouille et ne laisse qu'une feuille blanche en guise d'explication. Rassurez-vous, elle finit toujours par revenir, quand elle en a assez de courir le monde. Mais je crains qu'il ne faille attendre son retour... Laissez-moi un instant pour regarder, je dois avoir quelques chapitres en réserve pour patienter.
Auteur débutant, j'ai commencé à écrire Khidoris, une histoire de science-fiction, il y a quelques années. Je ne parviens pas à être régulier, et je suis rarement satisfait de ce que j'ecris en premier jet. J'avance donc très lentement dans ce projet, mais je n'y ai jamais renoncé.
Comme j'avais la sensation d'être bloqué, j'ai voulu essayer autre chose et je me suis mis à écrire une petite histoire érotique : Emportés par le Flot. Il se trouve que je me suis pris au jeu, et c'est devenu la première histoire que j'ai jamais finie ! Déduisez-en ce que vous voulez...
C'est donc également la première que je publie, en deux chapitres espacés d'une semaine. À l'avenir, je compte publier progressivement les chapitres déjà écrits de Khidoris, ainsi que ceux à venir, je l'espère. J'ai beaucoup aimé écrire Emportés par le flot, aussi je publierais sans doute d'autres histoires de ce genre en parallèle.
Œuvres
La tempête est sur moi. Sombre nuée parcourue de terribles décharges, bête aveugle qui emporte tout sur son passage. Les sages se sont préparés. Ils ont fait des offrandes, se sont barricadés derrière leurs murs, ou ont fui vers des contrées plus clémentes. Et moi… Moi, je me tiens immobile, démuni devant l’orage.
Tout ce qui me reste est ma rage, mon angoisse, mon amertume. Je maudis la tempête, les sages, le monde… Je me maudis moi-même ! Je voudrais me cacher, mais à quoi bon ? C’est trop tard maintenant, tout va être emporté. Le vent hurle autour de moi, la pluie fouette mon visage. Je plonge une dernière fois les yeux dans la gueule du monstre et crois reconnaître un visage familier.
Alors que la tourmente m’enveloppe, contre toute attente je me tiens debout, face à la mer. Les éléments se déchaînent avec une joie d’enfant. Ma colère se fait tonnerre, ma tristesse devient ondée ! Je ne fais qu’un avec la tempête et l’évidence s’impose. Mon cœur est l’œil du cyclone.
Alors d’un coup, les bourrasques se calment et la quiétude revient. La tempête est passée. Le ciel est clair, lavé de tout ce qui le troublait. Je reste seul sur la grève, en paix avec moi-même, à contempler la beauté aride du monde. Je me dis que la sagesse, c'est peut être d'accepter sa tempête. J’ai bien fait de rester dehors finalement...
L’abysse m’enveloppe dans un silence oppressant. Je dois garder la lumière. Coûte que coûte. Ou ils vont revenir. Je les sens autour de moi, jamais loin. Ne pas penser à la lumière, juste la maintenir. D’où vient cette lumière, au fait ? Non… Non ! Ne me laisse pas !
Obscurité.
