
Mlle.Delh
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J’ai passé l’après-midi à pleurer, à laisser aller ma tristesse. Les infirmières sont ensuite passées dans les chambres avec les médicaments. J’en ai eu quatre. J’ai l’impression d’être malade. En même temps, c’est peut-être le cas avec mon obsession du suicide, les voix, mes grosses difficultés sociales. Je suis terrorisée par le monde extérieur, par les gens, par les lieux hors de ma bulle, par l’inconnu. Je suis peut-être trop fragile et petite pour ce monde dur et impitoyable. Je voudrais m’en échapper, le quitter sans douleur. Mon corps m’emprisonne, car il est trop étroit, il est trop petit, mon âme est gigantesque… Mon chéri est passé me voir en fin d’après-midi. Il avait l’air si inquiet, ses yeux emplis de peur m’ont déchiré le cœur. J’aurais aimé lui donner tout l’amour et toute la joie que pourrait donner une compagne disons normale. Nous avons un peu discuté, à travers la vitre, je lui ai dit que le traitement fonctionne déjà, que la voix a disparu. Je lui dit que je suis en sécurité ici, que mon ancien psychologue ne franchira jamais les portes. Je pense que les calmants aident aussi, je dors tout le temps. Il m’a envoyé un baiser grâce à sa main, puis à du repartir.
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