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Œuvres
Défi
Je dors. Je le sais.
Mon doux chéri dort à mes côtés. Je le sens. On s’est endormis. Je le sais. Je l’entends ronfloter. C’est une certitude. La porte en face du lit est entrouverte. Exactement comme quand on s’est endormis. Je suis allongée sur le dos et je dors. Mes paupières s’ouvrent. Mais je dors… J’essaye alors de bouger. Rien ne se passe. Étrange. Je dois être trop fatiguée. Je referme mes yeux. Non ils ne veulent pas se fermer. Ils restent grands ouverts. Que se passe-t-il ? Suis-je coincée ? Vais-je me réveillée ? Est-ce que je dors vraiment ? Est-ce que je suis réveillée ? Pourquoi je ne bouge pas ? Rien de grave. Je respire. Je vais me calmer. Je vais réussir à bouger.
Soudain quelqu’un s’approche de la porte, elle s’ouvre. Une silhouette angoissante se dessine. Je la connais.
Celle de mon père.
Je dors et je rêve. Je le sais maintenant. Mon père est à Biarritz, depuis le divorce il y a 3 mois de cela. C’est une certitude. Il ne peut pas se trouver là. Mon cerveau bouillonne d’interrogations.
Une illumination. Je dois réveiller mon chéri. Mon corps ne réagit pas à mes volontés. Aucun son, aucun mouvement ne se crée venant de moi. Je panique. Il va sûrement bouger, lui, dans son sommeil, cela me réveillera peut-être. Mais je suis réveillée, j’ai les yeux ouverts ! Je le sais. Ou peut-être que je dors, que l’homme à côté de moi n’est pas le mien. Que faire ? J’angoisse. Des sueurs froides parcours mon corps. Ahhh enfin une sensation. Désagréable mais c’en est une !
Mon père s’approche. Je le sens. Il se met à flotter au-dessus de moi avec le regard qu’il avait lors de ses colères. Un regard vide, des pupilles dilatées, les veines du front gonflées, les lèvres pincées et resserrées. Je rêve, je dors. Je le sais. J’en suis sûre maintenant. Je vais me réveiller. Rien ne se passe.
Je veux pleurer. J’ai peur. Mon corps reste inerte. Ma tête ne s’arrête pas. Réflexions, questions, affirmations… Je suis entre le rêve et la réalité. J’angoisse encore.
Le corps flottant de mon père s’approche encore de moi. Des mains s’approchent maintenant de mon visage. Ses mains me terrifient, celles qui ont tant de fois abimés mon corps, mon cœur… L’air se fait rare, je suffoque et ne parvient toujours pas à bouger. Mon père parait plus vrai que jamais, est-il réel ? Non. Les gens ne peuvent pas flotter. Il est à Biarritz, il n’est pas là. Tu le sais, réveille toi. Je me donne des ordres. J’hurle seule dans ma tête. « FLORIAN REVEILLE TOI !!! » Mon chéri ne m’entend pas.
J’ai de plus en plus de mal à respirer. Les mains de mon père se trouvent sur mon cou. J’essaye de bouger. Rien. Et je suffoque, mais ne bougent pas. Je m’étouffe intérieurement. C’est impossible, je vais me réveiller. Je n’ai plus d’air. Les mains se resserrent encore autour de mon cou. Mon père ne décolère pas. Il sourit. Me voir souffrir le fait sourire. Un sourire vil, démoniaque. Je le sens heureux de me torturer. Comme autrefois. Je n’arrive que très peu à respirer et toujours rien ne se passe. Je vais mourir. Je le sais. Il va me tuer. Il l’a tant de fois rêvé. Moi aussi je rêve.
Soudain, le pied de Florian frôle le mien. Mon sauveur. Je me relève d’un coup avec une profonde inspiration qui ressemble à celles que l’on laisse échapper après une apnée trop longue. Je tousse. Florian se réveille en sursaut. Il me prend dans ses bras. Me serre fort. « Tout va bien ma petite chérie, qu’est-ce qu’il t’arrive ? » J’éclate en sanglot. « Mon père… Mon père m’étranglait. » Je tousse encore. La douleur était réelle, la peur aussi. « Allez, viens dans mes bras rendors toi chérie. » Si seulement…
Je n’ai pas tout à fait rêvé. Je le sais.
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Défi
Pour tout ce qu'il peut se passer dans une tête... :)
(Texte cité "La vie d'une autre" - Frédérique Deghelt)
(Texte cité "La vie d'une autre" - Frédérique Deghelt)
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
Pourquoi écrivez-vous ?
J'écris parce que ça me fait du bien. Rien ne peut m'atteindre quand j'écris.