Histoire écrite en duo, où des amis se retrouvent pour combattre le Chaos.

(Illustration de 3mmi - Pierre Alain D. : http://www.3mmi.org/)

La chambre blanche, lieu imaginaire et entité douée d’une conscience qui lui est propre. Une âme y est enfermée pour des raisons qui demeurent un mystère. D’abord seule, son univers opaque se mit peu à peu à changer, à évoluer ; des visages apparurent, et plus particulièrement celui d’un homme : Trévor.
Qui-est-il ? Comment est-il entré dans cette chambre dépourvue de porte ? Est-il seulement vraiment là ?

Dans les ténèbres de la nuit parisienne, un artiste finalise son oeuvre...

 “Pfff, je suis bien mieux sans ce connard de toute façon”, lança Fiona d’un air dédaigneux, levant son verre de margarita vers nous pour appuyer ses mots, avant de le porter délicatement à ses lèvres et d’en avaler une gorgée. Ashley acquiesça d’un signe de tête, faisant ondoyer ses boucles brunes, puis se délecta à son tour de sa boisson ; ce que je fis également. Une soirée entre filles classique, à parler mecs - de leur comportement macho et immature - et à se demander si on en trouverait enfin un, un jour, qui vaille vraiment la peine. Cela constituait notre rituel habituel du vendredi soir : se rejoindre toutes les trois à notre QG - le bar à cocktail le plus coté de la ville, fréquenté majoritairement par une clientèle assez huppée, loin des pubs et bistrots où traînaient les alcolos et les étudiants n’ayant toujours pas trouvé de meilleure façon de fêter le week-end qu’en se mettant totalement minables - et y savourer nos cocktails en se racontant nos vies respectives. Nous avions instauré cette routine quand nous étions toutes trois au lycée, et elle avait perduré depuis, malgré que nos vies aient évolué différemment.
 Je reposai mon verre, savourant le goût mentholé de mon mojito glisser chaudement au fond de ma gorge, quand un homme poussa la porte du bar. Il y pénétra en se déplaçant avec une aisance féline, dégageant une force et une assurance incroyables, envahissant l’endroit par son charisme. Mes amies suivirent mon regard, se demandant ce qui attirait tant mon attention et nous le regardâmes passer toutes trois tandis qu’il allait s’installer au bar, où il commanda visiblement un whiskey sec.
 - Hmmm, je veux bien lui laisser sa chance à celui-là par contre, lança Fiona en se mordant légèrement la lèvre inférieure.
 Je continuai de le regarder, admirant son maintien impeccable dans son costard qui semblait avoir été fait sur mesure tant il le ceintrait si bien, quand il se tourna légèrement dans notre direction. Ses gestes étaient mesurés, assurés, dénotant un contrôle certain. Ses yeux se posèrent sur moi, et je me sentis totalement mise à nue. Son regard était si intense, si perçant, j’eus l’impression d’être une frêle biche qu’un loup majestueux venait de débusquer. Je détournai promptement le visage, persuadée d’être devenue écarlate, et me concentrai sur la contemplation de mon verre.
 Après quelques minutes à écouter glousser mes amies à son propos, je le vis du coin de l’oeil se lever, et s’éloigner du bar, mais plutôt que d’aller vers la porte d’entrée il se dirigea droit vers nous, sans une once d’hésitation. Il s'arrêta juste à côté de moi, tout en gardant une distance respectueuse, et attendit. Je n’osais le regarder, mais après une brève hésitation, je levai la tête vers lui, curieuse. Ses yeux me traversèrent, comme s’il envahissait tout mon corps par son simple regard.
 - Bonsoir, dit-il d’une voix posée au ton ténébreux. Son visage était assez dur, brute, comme taillé dans du marbre mais arborait un très léger sourire bienveillant, presque taquin. Il inspirait une certaine crainte, enfin plutôt une aura autoritaire, stricte, tout en donnant envie de lui faire confiance, de lui céder, voir de s’abandonner totalement à lui...
 - J’aimerais beaucoup vous revoir, ajouta-t-il sans attendre que je puisse balbutier quoi que ce soit, et sans un regard à mes amies qui suivaient la scène interloquées. Si cela vous intéresse, transmettez-moi votre approbation à ce numéro.
 Il me tendit une carte, que je saisis fébrilement sans savoir quoi répondre. Ma main effleura la sienne, et son contact fit frémir tout mon corps, en une décharge des plus agréables.
 - En vous souhaitant une belle soirée, conclut-il d’un signe de tête cérémonial, avant de s’éloigner de sa démarche assurée, qui avait quelque chose d’hypnotique à observer.

Les derniers instants d'un condamné...

Histoire d'un homme au crépuscule de sa vie.

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