Il neige depuis une semaine. Près de la fenêtre je regarde la nuit et j'écoute le froid. Je suis enfermée ici, et j'ai peur.
On m'a dit que le train s'arrêtait ici, que c'était son terminus. J'ai demandé où l'on se trouvait mais seul le bruit du vent m'a répondu. Tout le monde était parti aussi vite qu'il était apparu. J'avais alors trouvé un endroit où me cacher : une petite pièce avec une fenêtre à l'étage de la gare. Personne ne vient jamais, pas un seul bruit, seulement celui, lointain, d'un orgue, toutes les nuits. Je reste ici, sans savoir pour quelles raisons. Je n'ai pas de souvenirs, c'est effrayant. Parfois, je me sens submergée et je crie, je pleure, je hurle et tremble, mais personne ne vient.
Cette nuit, je suis collée à la vitre glacée, et la neige m'apaise. Je la vois bien grâce aux lampadaires éclairant les différents quais.
Je suis reconnaissante, je peux survivre grâce aux largesses d'une gare fantôme. Je cherche, nuit et jour, qui je suis, j'en viens souvent à la même conclusion. Quelque chose de très grave s'est passé et j'ai perdu la mémoire. Une épidémie qui aurait contaminé toute la population ? Je crois que c'est peu probable..
Je soupire et remets mes lunettes sur mon nez avant de me lever, ramasser mon livre. Je l'ai trouvé sur les rails, et il me tient compagnie.
Soudain, j'entends des pas, lourds, dans le hall, puis des cris. Dans l'air, je peux respirer une odeur flottante de sang. Je me mets à courir, le plus loin possible, dans le fond de la gare. Je suis vite essoufflée, je n'ai pas l'habitude. Ma respiration se fait difficile et j'ai du mal à discerner les formes devant moi, je sens mes jambes fléchir et mon champ de vision s'obscurcir...

La nuit tombe. Je viens de fermer le petit bar-restaurant dans lequel je travaille, je me dirige vers les vestiaires. Je constate que l'ampoule a grillé, une fois de plus. J'allume la lampe torche de mon portable et traverse le long couloir plongé dans l'obscurité. J'entre et retire mes vêtements puis me glisse sous l'eau tiède. Un frisson me parcourt l'échine lorsque j'entends chuchoter de façon presque inaudible. "Viens.. rejoins-moi ma belle..." Je me crispe déjà que je sens cette main sur mon corps qui m'attrape, me tire en arrière...

Les étoiles avaient brillé dans mon coeur aussi fort que l'amour que j'avais ressenti pour toi. Elles avaient scintillé si fort tu sais. Je me suis efforcée de les éteindre, comme j'ai pu. Quand toi, elles s'usaient pour finalement s'éteindre sans laisser une chance à mes étoiles de ranimer les tiennes. Sans laisser une chance à mon coeur de t'insuffler un souffle d'amour et de passion pour le mien. J'avais su qu'il fallait éteindre mes étoiles, sans quoi je te perdais toute entière. Je les avais alors éteintes mais j'en avais rallumé d'autres. Celles qui me permettent de vivre aujourd'hui.
Mes étoiles, elles me permettent de profiter de chaque instant. Elles me permettent de regarder le ciel et de sourire. Elles me permettent d'aimer et de pardonner.
Je ne l'ai pas fait seule tout ça, alors je ne remercierais jamais assez mes ami(e)s et ma famille. (Petite dédicace à ma voix de ma raison ici).
Il y a des étoiles que l'on peut laisser allumées éternellement, mais d'autres qu'on se doit d'éteindre. L'existence se compose d'étoiles, de larmes et de sourires.