Tous les défis littérairesCorrespondance scribayenne
Marquis de Corbeau-de-Vaulserre vous lance un défi !
Scribayens, scribayennes,
je vous propose séance tenante un défi à réaliser en duo : un échange de dix lettres. (pour chaque parti)
Pas facile, c'est un challenge que je vous propose là, je ne pense pas qu'un mois soit suffisant donc je renouvellerai le défi. Mais lisez donc :
L'un devra incarner le rôle du Maître et
L'autre devra jouer le rôle de l'Apprenti qui demande conseil à la suite de ses interrogations à un "Maître".
Donc sur ce fil échanges (https://www.scribay.com/talks/17885/dans-la-voie-vers-le-sensei--parfait-) vous pourrez vous proposer en tant que Maître ou Apprenti ou les deux, vous présenter, faire un peu comme pour la bourse aux relectures : dire quels sont vos genres de prédilection, vos préférences littéraires, vos auteurs phares, n'hésitez pas à rajouter des détails pour qu'on vous situe et qu'on s'intéresse à un échange par affinités.
Bien sûr le mieux pour rendre la correspondance plus agréable à lire, il faut une forme littéraire et pas académique ou utilitaire (je veux dire par là qu'il faut vous inventer un personnage (dans la peau du Sensei ou de l'apprenti), vos lettres doivent concerner plus le FOND que la FORME de l'apprenti, essayer de le débloquer, le motiver, l'encourager, lui conseiller des auteurs, relater des annecdotes (plus ou moins fictives)
Publiez simplement les réponses du Maître, et si vous voulez mettez un lien vers les questions de l'apprenti qui veut apprendre de l'expérience de l'autre qui est fictivement un auteur "admiré"
Je me base sur les réponses de Rilke à un jeune poète
Voici une citation de la première réponse de Rilke à ce jeune poète : (pour vous donner une idée de la forme que cela peut prendre
Paris, le 17 février 1903.
Cher Monsieur,
Votre lettre m'est parvenue il y a quelques jours seulement. Je vous remercie pour la grande et aimable confiance qu'elle manifeste. Je ne puis guère davantage. Je ne peux pas aborder la manière de vos vers ; toute intention critique est trop éloignée de moi. Rien ne permet aussi peu de toucher à une Œuvre d'Art que les mots de la critique : on aboutit presque toujours par là à des malentendus plus ou moins heureux.
Un exemple plus concret (pour vous inspirer, mais encore une fois vous êtes totalement libres d'adopter la forme qu'il vous convient)
Cher Maître/Tuteur/Auteur/...
[Présentation] sillonne les pays d'outre pages. Je parcoure les lignes de mondes fantastiques, tout en me disant : et si je tentais l'aventure : écrire ce que j'aimerais lire... des histoires... des enquêtes...
Il y a bien des fois où j'ai tenté, mais toujours j'ai abandonné....
Voyez-vous, j'ai grand mal à structurer mes chapitres. Mes idées s'entremêlent, je ne sais plus où je vais, impossible de reprendre où j'en suis. Comment faites-vous ?
Je rajoute un extrait BONUS, d'une réponse à un doute qui vous prendra forcément et férocement (que j'en ai les oreilles qui crissent quand certains en font des casseroles sous mes fenêtres à pas d'heure !) :
Et qu'ici, tout de suite, soit formulée cette prière : lisez le moins possible de choses d'ordre critique et esthétique — ce sont ou bien des vues partisanes, pétrifiées, et que leur durcissement sans vie a privées de sens, ou bien d'habiles jeux sur les mots où telle vue l'emporte aujourd'hui, et demain la vue opposée. Les Œuvres d'Art ont quelque chose d'infiniment solitaire, et rien n'est aussi peu capable de les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les saisir, les tenir, et peut être équitable envers elles.
C'est seulement 40 (30 dans l'édition GF) petites pages (le reste c'est du bonus) : https://monoskop.org/images/9/9a/Rilke_Rainer_Maria_Lettres_a_un_jeune_poete.pdf