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Brioche  vous lance un défi !

Racontez-nous des anecdotes survenues (ou envisageables) en covoiturage, ou encore dans d'autres transports en commun (mais j'aimerais insister sur le covoiturage si vous avez de l'expérience). Une petite contrainte : faire intervenir une odeur et une vision au travers de la fenêtre.

Ce défi est actuellement indisponible.

4 auteurs ont déjà relevé avec succès ce défi !

Défi
MaxineA
Une histoire vraie... ( la mère qui se gare au fond du parking parce qu’elle manœuvre mal c’est moi !:)
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Défi
Dahina J-A
C'est le jour de la sortie annuelle à la plage avec toute la famille, quel univers chaotique est-ce. Les préparatifs de dernière minutes, les derniers plats fourrés dans la vielle voiture de ma mère tandis que celle, plus robuste, de mon grand-père comprend tables et chaises pliantes. Je suis aux côtés de ma mère comme d'habitude. Mais grand-mère s'incruste un moment. Je grimaçe à la famillière odeur de vieux. Peut-être est-ce mon expression, elle décide de rejoindre la voiture de mon grand-père. Nous habitons en Martinique, il fait toujours chaud, alors j'insiste auprès de ma mère pour allumer la climatisation de la voiture alors que nous partons. Le coût de l'essence m'importe peu à cette époque, et encore moins le jour de la plage familliale. Mon corps frissonne de plaisir à l'idée même de retrouver mes cousines et les amis de la famille. Je suis à droite de ma mère, je lui offre un sourire béat qu'elle ne voit pas, trop concentrée sur la route. Agacée par l'odeur de la nourriture qui embaume la voiture à me faire avoir la nausée, bien qu'elle soit délicieuse, j'éteins la clim et ouvre la fenêtre. La flagrance immonde du crotin de vache me fait imédiatement regretter ma décision
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Défi
Shaneleï

 Manon venait de passer ses examens de fin d'année. Elle avait désormais les trois mois de la saison estivale devant elle. Ayant trouvé un petit job d'été dans sa ville natale, elle décida de réserver un covoiturage plutôt que de prendre un billet de train. C'était bien plus avantageux pour son porte monnaie. Elle nettoya son studio de fond en comble, prévint sa propriétaire de son absence, alla boire un dernier coup avec ses amis et rentra préparer sa valise. Le voyage était pour demain, à 9h30, sur le parking d'un centre commercial.

 Patrice était un sexagénaire aux cheveux blancs sur les côtés et au crâne luisant sur le dessus. Il portait une chemise ocre à manches courtes mal boutonnée où l'on pouvait apercevoir des auréoles de transpiration. Il avait un short gris qui laissait apercevoir des jambes fluettes et des tongs en caoutchouc qui devaient avoir été blanches dans une autre vie. Patrice était donc le pilote de cette magnifique Fiat Punto phase II, d'un vert à la nuance indéterminée et où un collier de fleurs était accroché autour du rétroviseur.

 Manon salua ce personnage à l'air affable mais un peu excentrique. Il avait déjà récupéré deux demoiselles. Celles-ci, bouclées à l'arrière, fenêtres grandes ouvertes, n'étaient pas sorties et on pouvait les voir scruter l'écran de leur téléphone portable. Patrice ouvrit le coffre où se trouvaient les bagages des filles, des caisses avec plusieurs cubis de rosé et un grand sac en plastique plein à craquer de vêtements d'homme. Manon réussit à caler sa petite valise ; heureusement qu'elle avait pris l'habitude de voyager léger.

 Elle s'installa donc à la place passager. Elle salua gentiment ses deux comparses qui lui répondirent vaguement. Manon sentit que ce n'était pas avec elles que de grandes discussions allaient pouvoir s'enclencher. Patrice se remit en selle, sortit ses solaires aux verres rouges et le convoi démarra pour 4 heures de route.

 Une fois arrivé à l'autoroute et lancé à pleine vitesse, l'équipage ferma les fenêtres. C'est au bout de quelques minutes seulement que Manon respira une odeur à faire pâlir les morts. Elle se demanda si quelqu'un dans l'habitacle ne s'était pas oublié une seconde. Or, sentant que l'effluve persistait, elle se dit que l'origine devait être tout autre. Elle observa dans le rétroviseur que les deux jeunes filles avaient leurs genoux remontés près de leur visage, les yeux toujours sur le téléphone mais avec un mouchoir sous le nez. Il ne restait ainsi que peu de coupables dans cette Punto. Avec les fenêtres fermées, et le soleil qui brillait joyeusement, l'odeur redoubla d'intensité. « C'est les tongs » se disait Manon. L'odeur était typiquement celle d'une personne qui suait des pieds. Moite et âcre. « Il reste 3 heures à faire, je ne vais pas tenir » pensa Manon.

 C'est au moment où elle se disait cela que Patrice pila sur l'autoroute. Les filles derrière, devant la violence de l'à-coup, lâchèrent leurs téléphones. Manon ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte et s'était agrippée instinctivement à la poignée du plafond. Les lunettes de Patrice avaient fichu le camp et il avait poussé un juron carabiné avant de reprendre le contrôle de son bolide.

 - Merde ! Ça va les miss ? J'ai glissé dans ma tong. Il fait tellement chaud que j'en transpire des pieds et …

 Manon était blanche. Tout en tenant fermement la poignée, elle assurait que ça allait, qu'il y avait eu plus de peur que de mal. Les filles à l'arrière ne faisaient pas les fières. Elles marmonnèrent qu'elles allaient bien puis se replongèrent dans leur mutisme. Patrice se lança dans des explications farfelues pour broder et faire passer l'événement plus vite. Manon ne l'écoutait qu'à moitié, répondant par monosyllabes. Le trajet se poursuivit ensuite silencieusement.

 Patrice loupa la sortie où il devait déposer les deux jeunes. N'ayant pas le choix, il continua jusqu'à la destination de Manon. Une fois arrivée sur un petit parking en sortant de l'autoroute, elle s'échappa bien vite, lança un regard de soutien aux filles qui allaient devoir supporter encore un peu plus l'odeur des pieds de Patrice et remercia ce dernier pour le voyage.

 La maman de Manon l'attendait. Après s'être dit bonjour et embrassées, elles pénétrèrent dans la voiture familiale. La mère demanda si elle avait fait un bon voyage. Elle lui répondit que la prochaine fois, elle prendra le train.
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Défi
jules27400
Vous faites quoi dans la vie ? Moi ? Je vends des voitures, répondit mon voisin. Et vous n'avez pas de voitures à vous ! s'exclama le conducteur.
Leur échange me fatiguait. Cela faisait déjà 27 minutes. Accolé à la vitre, je ne semblais plus respirer. Tu pues, mec ! râlait mon esprit à l'encontre du gars sanglé à mes côtés. Et vous ? me demandait-on. Moi ? Moi, vous savez... répondis-je en leur faisant comprendre que je ne travaillais plus par un geste leste de la main. Encore un qui vit sur le dos des contribuables, grogna l'antipathique personnage à ma droite, qui empestait le rat mort et dont la dernière douche devait remonter à l'an mil, lorsque justement, les douches n'existaient pas, faute d'une tuyauterie fantôme et d'une circumfusa douteuse.
Je scrutais mon reflet qui miroitait sur la glace, imberbe, hâlé sans être parti nulle part, ni inutilement beau ni ennuyeusement laid pour quelqu'un dans ma situation que la vie n'avait guère gâté, un reflet qui se troublait à chaque cahot, me rappelant combien ce voyage était long.
Le chauffeur, un cinquantenaire grisonnant esquissa un rire gêné et changea de sujet : Et moi, je suis maître des écoles... Oh, vraiment ? C'est un métier magnifique ! affirma sans savoir mon voisin. Oui, un métier magnifique... mais qu'est-ce que c'est fatiguant !
Leur échange m'ennuyait. Vivement ma destination, La Rue-Saint-Pierre, un patelin du 76 dans une observance si triste de la déperdition des campagnes françaises qu'il avait fallu décider, pour obtenir plus de subventions de la part du département, de ne plus compter en nombre d'habitants, mais en nombre d'âmes. Ordre fut ainsi donné de recenser les vaches, les poules et les mouches, et je devais faire le trajet depuis Paris pour aider, à la demande de ma mère, une grande-tante presque inconnue, une Alice dont je n'avais qu'un vague souvenir d'enfance, à remplir cette tâche ingrate et avilissante. Pardonnez l'ironie. Mon imagination est fertile quand il s'agit de rejoindre les provinces extra-franciliennes, ces territoires sauvages, ces anciens pays grossiers qui avaient jadis appartenu aux loups, aux chouans et aux sorcières. Loudun et Louviers n'ont qu'à bien se tenir. Monsieur ? demandait Aldrich, le conducteur.
Monsieur, c'était mon prénom, un prénom impersonnel, un ersatz de l'étiquette nobiliaire dont l'on vous gratifie en espérant paraître poli, mais que l'on vous rabâche à longueur de journée au point qu'il devient vôtre. Oui ?
J'avais dû m'assoupir. Nous étions arrivés.
Par la vitre, une vision chimérique d'un monde en flammes s'abattait devant moi par ce soleil orangé qui tombait et flirtait avec la nuit naissante. J'avais maintenant pénétré la campagne profonde dont il ne ressortait que deux choses pour mes yeux de Parisien infatué de lui-même : le manque de connexion internet et la consanguinité. Une vision effroyable se déroulait par la vitre à la manière d'un diorama, tellement effroyable qu'elle rendait presque la puanteur affolante de mon voisin agréable. J'étais coincé entre deux enfers. Où dois-je vous déposer ? Où vous voulez...
Où vous voulez, mais laissez-moi sortir. Où vous voulez, mais laissez-moi m'enfuir...






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