Tous les défis littérairesDéfi : une page de pure angoisse !....
Alain Foucault vous lance un défi !
Le défi que je propose, est d'écrire une seule page de pure angoisse sans limites de longueur,... La page la plus terrifiante que vous puissiez imaginer !... Lieu, situation, personnage, sentiment,....à vous de jouer !
On peut donner une date butoir au 1er juin par exemple,... On pourra désigner la page la plus réussie par une note de 0 à 10 donnée via les commentaires,...
Le genre imposé est Horreur.
5 auteurs ont déjà relevé avec succès ce défi !
Défi
Je suis allongée, mon corps est engourdi, je ne peux pas bouger. Je voudrais ouvrir les yeux, mais ils sont encore remplis de sommeil. J'entends un bruit de scie. Que se passe-t-il ? Où suis-je ? C'est si proche de moi, cela devient même inquiétant. Je commence à sentir mon cœur se serrer, mes poils sur les bras se redressent comme des pics de glace. Le froid me transperce tout mon intérieur. J'étouffe, j'essaie de reprendre ma respiration. Je tente de bouger mes membres, je n'éprouve plus rien.
— C'est bientôt fini.
— Quoi donc ?
Ma mémoire me fait défaut, je lutte de toutes mes forces pour qu'un souvenir me revienne. Je suis dans un état de choc qui me paralyse toute faculté de pensée. C'est un trou noir. Je souhaite briser ce bloc, mais rien à faire. Vais- je succomber ? Suis-je entre les mains d'une personne qui va décider de ma vie ou de ma mort ? Je sens la transpiration m'envahir, une chaleur passe sur mon front et des gouttes de sueur ruissellent. Je ne veux pas découvrir la réalité.
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Défi
J’ai toujours été différent.
Depuis le début de mon existence, j’ai connu la Peur.
J’ai souvent joué avec et elle est devenue ma plus fidèle Amie.
Je la présentais à mes petits compagnons de classe et elle y trouva rapidement sa place tout en les martyrisant sans relâche et parfois, elle s’invitait même chez eux, dans leurs sommeils.
Des années folles inoubliables.
Un jour, mon Amie a décidé de faire l’école buissonnière et la Peur est partie, à la recherche de l’amour des autres, car elle sut rapidement que c’est dans leurs regards qu’elle trouverait son salut.
Je fus nullement attristé par son choix, mais heureux pour elle, car je sais que je la croiserai de temps en temps sur le chemin de la Vie.
Et je dois l’avouer, il fallait que je me construise, afin de réveiller ma vraie nature.
J’adore rester à l’écart des autres, ces crieurs qui ne cessent de gesticuler autour de mère convoitise.
Je les ai toujours trouvés ridicules.
Faibles et arrogants.
Alors je m’assois en haut de ma tour et les observe en souriant.
Moi, ce petit garçon aux yeux clairs.
Et j’attends que la partie commence.
En bas, il y a cet homme qui foule un parterre de cendre où tant de sang à coulé, les âmes ondulent sous ses pas, une marée de damnés qui hurlent et qui pleurent des larmes de feu qui creusent leurs joues dans d’atroces douleurs.
Il ne peut les voir, les mortels n’ont pas ce pouvoir.
Alors, je m’immisce dans son esprit, mes paroles sont des chants de sirènes, je me place devant sa conscience et peins en sombre le tableau flamboyant de sa Joie.
Mes chimères enflamment toute résistance comme de simples épouvantails, un brasier s’élevant vers le ciel sourd.
Je sens la peine étouffer son existence, je le possède, donc sans aucune hésitation, il traverse sans regarder.
Un véhicule s’apprête à le percuter de plein fouet.
Mais au dernier moment, le conducteur l’évite de justesse.
Je lève les yeux et lui adresse mon plus beau sourire.
Elle est assise en face de moi, sur sa tour.
Elle déploie ses ailes, Gabrielle, mon ange vient de jouer son pion.
L'échiquier des âmes.
Elle me dit :
« Bonjour Lucifer. »
Et la partie peut enfin commencer.
Nous sommes des enfants gâtés, prêts à casser nos jouets, entremêlant nos pantins afin de satisfaire notre égo.
Chut, entendez-vous le chant des sirènes ?
Car vous marchez sur les cases de l'échiquier...
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Défi
Tous les soirs je luttais contre le sommeil.
J'étais un enfant qui redoutait la nuit, je m'accrochais aux rayons du soleil à m'en couper la paume des mains.
Car une fois plongé dans le monde de l'obscurité, je voyais des choses étranges...
Lorsque mes parents dormaient et que le silence régnait dans la maison, de longs doigts hideux et ridés bougeaient mes rideaux.
A chaque fois, j'étais terrifié, souffle coupé, yeux exorbités et le corps frigorifié.
Cette chose m'épiait avec ce regard blanchâtre, un aveugle démoniaque qui avait trouvé refuge dans ma chambre.
Elle s'était invitée depuis de nombreuses années et avaient croqué mes rêves.
Lorsque je m'endormais noyé par la fatigue, elle me propulsait dans les abysses de cauchemars dans un ballet horrifiques de créatures sanguinaires.
Elles se dévoraient dans une dévotion malsaine.
Je ne comprenais pas pourquoi elle m'avait choisi, moi, ce petit garçon chétif et craintif...
Alors comme elle voyait qu'aucune réponse ne venait, la Chose me sussura aux oreilles qu'elle venait pour torturer les rêveurs aux âmes artistiques...
Alors vous mes amis auteurs, ne pivotez pas la tête vers votre fenêtre, il se pourrait que la Croqueuse de rêve s'y cache...
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Défi
Sauver ou périr, telle est leur devise. Une devise appliquée à la lettre. Pour Michel, on ne devient pas pompier, on l'est déjà dès le berceau. Cet esprit de sacrifice est un don insufflé dès la naissance.
Tel petit garçon veut être policier, tel autre gendarme. Cette vocation enfantine pleine d'abnégation précoce aura fait long feu jusqu'à ce qu'elle soit mise au rencart, éclipsée par celle de footballeur, les sirènes de l'argent ayant été fatales aux oreilles juvéniles déjà façonnées par la société mercantile.
J'ai pensé à Rémy, un jeune pompier de Paris en congé chez lui en Lozère et qui a sauvé des flammes une femme non moins âgée que lui. Oui, dans l'anonymat. Ce n'est pas un migrant ni un footballeur, Rémy, mais un gars bien de chez nous. Il n'a pas eu les faveurs des médias nationaux ni un tête à tête sympa avec le président avec son sourire content. Non, juste la reconnaissance de la feuille locale. Cependant c'était une pure production française. Un acte qui sentait bon la bravoure et le désintérêt, le pur sens chevaleresque des héros de livres poussiéreux dont ils ont gardé l'esprit. Le panache discret du chevalier sauvant du péril sa belle. Sans cabotinage et sans tricherie.
A quoi pense un soldat du feu lorsqu'il est en face de l'enfer, au milieu d'une fournaise?
A quoi pensait Michel dans la chaleur des flammes appelant de toutes ses forces que l'on vienne le sauver. Pour Michel, c'était plutôt être sauvé ou périr. Par chance, sa mère n'était pas loin.
On a tous devant les yeux ces images des tours jumelles, des corps tombant dans le vide que même un photographe a réussi à figer pour l'éternité. On imagine ces corps que personne n'est venu secourir. Des banquiers... qui sait? Ces corps deux fois abandonnés. Devant la tragique verticalité qui allait les engloutir, les mains encore odorantes des derniers dollars. Ont-ils crié maman ?
C'était la cruelle alternative, l'insupportable dilemme qui se présentait à Christelle. Allait elle perdre son fils? Elle avait bravé les flammes comme elle avait plusieurs fois bravé le destin. Le destin qui s'était maintes fois acharné sur son fils. Mais toujours là. Toujours présente à la minute même où il fallait qu'elle soit là.
La vie de Christelle tourne autour de ses trois enfants depuis que son compagnon l'a abandonnée en pleine bataille. Le destin en aurait fait de même si elle ne l'avait pris en main comme on prend un taureau par les cornes pour l’empêcher de vous écrabouiller. Le destin prend parfois un malin plaisir à vous écrabouiller. Il choisit au hasard. Peu importe qu'il s'agisse d'un enfant ou d'un adulte. Le sort ne fait aucune différence, ne fait pas de sentiment. Le destin n'a pas de cœur, n'a pas d’âme. Le destin, c'est comme un banquier. Il frappe les yeux fermés sur les plus faibles. Il les ouvre quand il a accompli son méfait.
Souvent, le destin a ses complices réels ou supposés. Dès qu'un enfant souffre, il y a toujours un salaud qui rôde. Il suffit de le débusquer et de le mettre devant ses responsabilités.
On dit que le diable est dans les détails. Cette nuit là le détail avait l'apparence d'une chambre d'enfant situé au deuxième étage d'un immeuble qui venait d’être restauré selon les dires de la propriétaire. Oui, il venait d'être refait à neuf.
Il n'empêche qu'au beau milieu de la nuit, le feu s'est déclaré dans la chambre du petit Michel ,cinq ans.
Un problème électrique comme souvent.
Le petit garçon dormait, se laissant bruler. Comme la grenouille de la parabole s'était laissé cuire dans la marmite. Michel s'est laissé brûler, tétanisé par ce qui se passait dans cette chambre. Un enfant ça reste un enfant.
Peu à peu une fumée noire, dense et âcre avait envahi l'espace, pénétrant par tous les interstices du meublé pour enfin alerter la mère qui dormait dans le canapé du salon. Une mère harassé par la fatigue sans doute, qui n'a rien vu venir et qui s'est glissée confiante dans les bras de Morphée, vaincue.
Les bombes au phosphore tombant sur Dresde et Cologne générant une chaleur atomique qui fit fondre le corps des enfants sur l'asphalte me vinrent à l'esprit. Que peut faire un enfant face aux flammes sinon se laisser mourir en criant maman? Oui, Michel criait:"maman , vient à mon secours!"
Guidé par son instinct maternel, la mère s'élança à corps perdu dans le couloir menant à la chambre, les bras tendus, heurtant les murs de cet interminable, de ce satané couloir,présageant le pire, la fumée âcre commençait à lui piquer les yeux et à lui ronger les poumons. Mais qu'importe, son fils brûlait sur son lit. Les draps, la couette étaient consumés. Le corps du garçon restait collé au sommier par le dos. Le lit superposé avait brûlé, ne laissait apparaitre que la structure en ferraille. La chaleur avait entamé la chair. Bien qu'il fit un noir d'encre elle distingua les bouts de peau qui se détachaient de ce corps devenu flasque et mou. Néanmoins, avec l’énergie d'une mère au désespoir, elle réussit à extirper ce petit corps de la fournaise, une fournaise qui était à l’œuvre. Tout fondait, les carreaux de la chambre claquaient, le plâtre du plafond cassait, laissant apparaître la brique rouge, une suie noirâtre tombait en goutte de chaleur sur le corps et sur la tête de la jeune femme,les pieds nus, insensible aux morsures du carrelage brulant.
Malgré le malheur et le désarroi qui s'abattaient d'un coup d'un seul, la jeune mère eut la force et la présence d'esprit de garder son petit d'homme par devers elle et ainsi l'arracher aux griffes de l'enfer. Non, cette chose lui paraissait impossible. Ce qui lui arrivait était du domaine de l'impensable. Une pareille catastrophe ne pouvait arriver. Un cauchemar dont elle se sortirait vainqueure et tout redeviendrait comme avant.
Ceux qui n'ont pas d'enfant ne peuvent comprendre.
Un pauvre gamin de cinq ans qui n'a pas ému ces monstres froids que sont les assureurs qui fleurtent avec des pratiques barbares. Qu'importe la vie d'un petit d'homme?
Pour ces types l'argent est un métier pas un sacerdoce. Pourtant, un assureur est mandaté par ses clients souscripteurs pour couvrir les risques de la vie en cas de besoin. Dans le cas de Christelle ce n'était pas un besoin mais une nécessité absolue, une bouffée d'oxygène. Mais les sirènes du destin ont fait dire au banquier que celui-ci n'était que l'auxiliaire d'une fatalité dont il ne pouvait entraver la marche impitoyable.
L'établissement bancaire où Christelle avait souscrit une assurance sur les risques quotidiens lui avait opposé une fin de non-recevoir. Le banquier, un homme gros et gras au visage rond et joufflu, suant à grosses gouttes derrière un ventilateur qui brassait de l'air chaud, il parlait en fixant ses clients par dessus ses lunettes rondes, affirmant de manière péremptoire que la jeune femme ne possédait pas de contrat d'assurance, ce qui n'était pas la vérité aux dires de la jeune femme. Christelle était persuadé d'avoir conclu avec la banque une assurance qui la protégerait, elle et ses enfants des risques de l’existence. Mais comme chacun sait, les banquiers joufflus vous imposent un parapluie les jours de canicule et vous le reprennent quand il pleut des cordes.
Pourtant, la situation devint intenable pour la mère de famille et elle n'avait que son assureur vers qui se tourner. Il lui fallait juste un filet de sécurité, ne serait ce que pour pallier aux soins annexes de son garçon, ceux qui ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale, des soins parfois couteux qui étaient hors de portée de son portemonnaie.
Non, l'homme d'argent persistait dans son refus de lui accorder un premier secours.
Il n'y avait aucune trace de son contrat d'assurance.
Que faire?
Lorsque Christelle reprit connaissance, elle était dans un lit d'hôpital sans savoir encore qu'elle venait de tutoyer le pire. Des hommes en blouses blanches étaient à son chevet. Des hommes bienveillants. Une bienveillance qui n’était pas de nature rassurante. Christelle avait la phobie de la blouse blanche. La première pensée fut pour ses enfants.
La psychologue lui avait dit:
-Ne craignez rien, vos enfants sont entre de bonnes mains!
Les psychologues, ces artilleurs que l'on envoie en première ligne sur le front d'une catastrophe pour adoucir une âme meurtrie quand on peine à soigner le corps.
Alors elle se remit en mémoires la scène terrible de l'incendie de cette nuit là.
La pensée qu'il y avait encore deux autres enfants à sauver la plongea dans une terrible angoisse. L'idée qu'elle pourrait les perdre à jamais la rendait folle de désespoir. C'était une course panique contre la montre. Il fallait faire vite. Le feu se propageait. L'épaisse fumée noire devenait dangereuse et pour elle et pour ses enfants. Par chance, la chambre de la fillette située en face de celle des garçons où le feu s'était déclaré était encore épargnée. Damien avait réussi du haut de ses huit ans à mettre Émilie sur la fenêtre et criait au dehors en donnant l'alerte. Voyant ses enfants au bord de l'abîme, instinctivement et sans penser à rien, guidée par une puissante volonté de protéger sa chair, la jeune femme prit la main des enfants puis les poussa vers la porte au milieu d'une fumée qui devenait de plus plus noire, mortelle.
Elle se mit à chercher ses dernières paroles adressées à ses enfants, ses derniers souvenirs alors qu'elle était dans le couloir de l'appartement en feu. Elle se souvient du salon être à son tour dévoré par le feu de l'enfer, sans doute après un appel d'air lorsqu'elle a ouvert précipitamment la chambre de la fillette. Elle se souvient d'avoir mis ses enfants hors d'atteinte des fumées toxiques près de la porte d'entrée restée ouverte par précaution. Seul, Michel a eu moins de chance.
Sentant ses forces l'abandonner, le corps las de respirer une fumée qui lui brûlait la gorge et les poumons, elle s'était effondrée. Évanouie.
Adrien de saint-Alban
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Commentaires (1)
Alain Foucault
A vous de jouer!....
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