Tous les défis littérairesEsquiver la balle
Jine vous lance un défi !
Quand j'étais petite, il y avait un portail au fond de la cour de récréation qui donnait sur la rue passante. Un homme venait souvent se présenter devant ce portail. Il observait des enfants jouer et il tentait régulièrement de nous faire approcher jusqu'à lui. Je me souviens de cet instant où nous l'avons rapporté à nos maitresses. Peu de temps après ça, le portail a été remplacé par une porte opaque, épaisse et très haute.
Quinze ans plus tard, un mercredi après-midi, j'ai séché les cours. Ce jour-là, un jeune adolescent a été agressé à l'arrêt de bus en face de la fac, un arrêt où je me présentais tous les jours pour rentrer des cours... Sauf ce jour-là. J'en ai perdu le sommeil pendant quatre nuits, à me demander ce qui aurait pu se passer si j'avais été là. Peut-être aurais-je pu protéger le petit garçon ? Peut-être que ce qui lui était arrivé à lui aurait pu m'arriver à moi ?...
La plupart du temps, on n'a pas conscience de ce qui aurait pu dégénérer jusqu'à ce qu'on se rende compte rétrospectivement qu'on a sans doute réussi, par chance ou coïncidence, à esquiver la balle, parfois au détriment de quelqu'un d'autre.
Racontez-nous ce moment où le drame aurait pu vous arriver. Il doit s'agir d'un récit factuel à la troisième personne entrecoupé d'assertions à première personne notées en italique qui correspondront à vos pensées en tant qu'examinateur objectif, conscient de ce à quoi vous avez échappé.
Exemple : L'homme qui se tenait devant le portail de la cour de récréation venait souvent se présenter avec un paquet de gâteau, qu'il nous tendait à bout de bras à travers les barreaux pour nous attirer. J'aurais pu être tentée par ces gâteaux, mais ma mère avait passé des années à me répéter de me méfier des inconnus qui offrent des sucreries aux enfants, et elle continuerait ses mises en garde encore bien des années après cet incident. L'homme finissait toujours par partir, et un jour, le portail a été remplacé par une lourde porte qui ne permettait plus à quiconque de nous observer depuis la rue. A peu près à la même époque, j'entendrais parler de cette rumeur disant que le gardien du parc pour enfant, près de la pinède jouxtant notre école, séquestrait des enfants dans la remise du parc. Une rumeur qui alimenterait mes cauchemars les plus sordides... Pendant des mois, nos parents allaient nous conseiller de ne pas nous approcher de cette remise.
Style autobiographique