Tous les défis littérairesDéfi multiplumes hommage à Samuel Paty
Florian Pierrel Officiel vous lance un défi !
Bonjour,
Défi unique et efficace chacun devra rédiger un chapitre, on passe qu'une fois
Chapitre 1 moi
Chapitre 2 un autre
Puis chapitre 3 un autre
Vous aurez ci-dessous le lien de l'histoire et le dernier chapitre rédigé
Merci à ceux qui participeront
https://www.scribay.com/text/1788219894/ce-que-l-histoire-nous-enseigne---defi-multiplumes--
Ce que l’Histoire nous enseigne
Auteurs : Florian Pierrel et d’autres plumes
Chapitre Six : Et si écrit par Bea Praiss
Comme j’aurais aimé, tout comme Ben Kemoun le racontait dans son très beau livre Si…, vous raconter une histoire d’amour et de tendresse.
Hélas…
Et si des gamins n’avaient pas répandu des rumeurs sur leur prof…
Et si une gamine n’avait pas menti…
Et si un père de famille ne s’était pas monté le bourrichon tout seul, obnubilé par une idée, allant jusqu’à répandre des mensonges sur Internet…
Et si un individu peu scrupuleux n’avait pas trouvé là l’occasion de répandre son idée, persuadé que c’est la bonne, et créé une autre vidéo, afin de faire suivre le fil de la malveillance…
Et si les autres utilisateurs d’Internet n’accordaient pas foi à ce genre de vidéo et, au lieu de la liker et de la répandre, encore et encore, n’estimaient pas absolument interdit et injustifiable de diffuser des informations d’ordre personnel dans l’objectif d’aller « punir » une cible…
Et si un jeune, à l’âme si troublée que l’idée qui l’obsède lui a fait perdre le sens des réalités, n’était pas tombé sur ces vidéo…
Et si une femme, elle aussi obnubilée par une idée, n’avait pas transmise ces informations…
Et si des gamins n’avaient pas trouvé normal de guider un type vers un prof en échange d’un peu d’argent, que ce soit pour le « punir » ou non…
Et si…
Hélas, on aboutit à un être humain qui a tué en pleine rue un autre être humain.
Juste pour une idée…
C’est vachement dangereux le métier de prof, dites donc ! Comment on est passé du type qui vous foutait des coups de règles sur le bout des doigts ou les fesses à une personne en permanence sur le qui-vive et qui se fait lyncher par ses élèves et leurs parents ?
Sérieusement, est-ce que vous allez baffer ou tabasser la caissière du coin si votre enfant chope la colique après avoir mangé un yaourt passé avant la date ? Ou le boulanger parce que sa tarte au fromage était toute sèche ?
Remettons les choses à leur juste place.
On a juste un prof qui a montré des dessins.
Un prof qui voulait aider les jeunes à réfléchir.
Il a pas été joué à tourne-stouquette devant une cours de maternelle, non plus !!!
Et même pour ça, est-ce que cela mérite la décapitation ? (celui-là on veut lui réserver d’autres joyeusetés, mais ne nous éparpillons pas)
Sans rire, quelle est cette humanité qui a oublié le vrai danger ?
Qui est prêt à laisser ses enfants vivre dans la peur ?
La peur de ne pas correspondre à un moule imaginaire.
La peur de mourir pour avoir tiré quelques traits avec un crayon ou avoir écouté de la musique.
La peur d’avoir un cerveau et de l’utiliser.
Et si nous, humains, étions capables d’aller discuter avec la personne concernée quand on pense qu’il y a un problème…
Et si les utilisateurs d’Internet, un bel outil de communication au départ, ne s’en servaient pas pour répandre bêtise, calomnie et haine…
Et si nous n’avions pas des hommes élevés comme le sexe fort qui doit tout dominer, donc qui a toujours raison même quand il a tort, incapable de se remettre en question ou d’avouer qu’il est dans l’erreur…
Et si nous n’avions pas des fous de dieu, persuadés que leurs divinités sont si faibles qu’elles ont besoin d’eux pour faire appliquer leur loi…
Et si nous n’avons pas des individus persuadés que les huit milliards d’autres êtres humains sur terre doivent penser et agir exactement comme eux…
Triste à dire, mais malgré son niveau d’intelligence, l’être humain est le primate qui applique le plus de coercition, et de très très loin, sur ses propres congénères… Cherchez l’erreur !
« Nous ne réalisons pas que nos idées – qui sont désormais nos intermédiaires nécessaires pour communiquer avec la réalité – vont aussi masquer la réalité et nous faire prendre l’idée pour le réel. Ce rapport barbare avec les idées est l’une des plus atroces choses qui soient arrivées à l’humanité. Pourquoi ? Parce que, de même que les communautés humaines ont suscité des dieux souvent terribles, exigeant des sacrifices humains innombrables, on donne aujourd’hui une existence, une transcendance à ns idées. On est capable de tuer ou de mourir pour une idée. »
Boris Cyrulnik dans Dialogue sur notre humanité / B. Cyrulnik et E. Morin