chapitre 3
Eros Lo Piccolo est le fils du chef d’une branche de la mafia sicilienne. Il a 22 ans et est en prison depuis 3 ans. A aucun endroit de son dossier il n’est spécifié qu’il a participé à un quelconque commerce de contrebande. Il n’a pas l’air d’avoir tué quelqu’un non plus. En réalité, il a plutôt l’air innocent et son dossier est propre. Je pense qu’il a été emprisonné pour que les autorités siciliennes aient un moyen de pression sur son père. A première vue, le procès me parait simple et rapidement bouclé, même si je pense que je serais pratiquement incapable de défendre un mafieux, et que ma grand-mère m’en voudra. J’espère que je me débrouillerai bien, mais qu’il sera malgré tout condamné pour plusieurs années encore. D’ailleurs, je trouve ça étrange qu’il soit en prison depuis 3 ans, et qu’on remette son procès.
***
Nous sommes le 20 décembre, et c’est enfin le jour des vacances.
- Vous savez où j’ai mis mon téléphone ? crie Sarah depuis sa chambre.
- Dans ta main peut-être ?
- Ah oui en effet. J’avais pas vu ahah.
Mon sac à dos est fait, je n’emporte que peu d’affaires. Je retourne 2 semaines chez ma mère et la plupart de mes affaires sont restées chez elle.
- C’est bon, je suis prête !
- T’es sûre de pas avoir oublié ton doudou ?
- Mince, je savais qu’il me manquait quelque chose.
Sarah retourne dans sa chambre et revient avec son ours en peluche. Elle le met dans son sac et nous regarde, tout sourire.
- C’est bon !
- Bon, eh bien, à bientôt les filles. dit Cléo.
- A dans 2 semaines.
Cléo ne rentre pas chez ses parents et ne va voir personne. Sa famille était contre l’idée qu’elle fasse des études de droit et lui a dit de ne jamais revenir. Alors elle n’est jamais revenue. Elle ne paye qu’une petite partie de l’argent de notre appartement car elle n’a la possibilité de travailler que pendant les vacances. Les études, ça prend beaucoup de temps.
***
Je descends de mon dernier RER et me retrouve dans ma petite banlieue. Je m’assoie à mon arrêt et attends mon bus. Encore une fois, il est en retard. Mais bon, au moins il est arrivé. Lorsque j’arrive chez moi, je n’ai même pas le temps de toquer que tante Marcia m’ouvre la porte et m’accueille à bras ouverts.
- Oh, tu n’as pas refait ta couleur !
- Eh non, j’aime bien le brun.
- Et moi j’aimais bien le blond !
Seule Tante Marcia est présente à la maison.
- Où sont les autres ?
- Ta sœur est dehors avec ses copines. Et toi alors, ça se passe bien avec tes copines ?
- Comme la semaine dernière Zia.
- Et les copains ? me dit-elle avec un regard enjoué.
- Encore une fois, comme la semaine dernière. Et d’ailleurs, si tu veux tout savoir, le jour où un garçon s’intéressera à moi, je pense que les poules auront des dents !
- Oh mais ne dis pas ça, tu es jolie comme un cœur.
J’ai toujours été proche de ma tante. Ma mère est rarement à la maison, alors c’est un peu elle qui a fait mon éducation.
- Quand est-ce que maman revient ?
- Je ne sais pas ma chérie. Je vais lui demander.
- Merci.
***
Les vacances sont passées assez vite. Ma mère a réussi à rentrer pour les fêtes et j’ai passé du temps avec ma sœur, Erica. Ma tante Marcia a finalement changé la couleur de ses cheveux, elle aussi. Elle a fait un rouge assez, comment dire, voyant. Mais bon, c’est tante Marcia.
Annotations
Versions