chapitre 6
La nuit a été courte. Je n’ai pas vraiment réussi à dormir tellement j’étais stressée. A mon téléphone, il est 7h. Je me lève, prends mon petit déjeuner, et m’habille. Le procès est à 13h. J’ai donc toute la matinée pour m’occuper l’esprit comme je peux. Je décide alors de relire le dossier du prisonnier que je vais devoir défendre même si je le connais déjà par cœur. Pour moi, le procès sera simple mais pas rapide. Eros Lo Piccolo, dans les faits, est innocent. Mais la justice peut avoir une chance d’attraper son père ou d’autres membres de son groupe grâce à lui, alors il sera sûrement difficile de lui rendre sa liberté. Une partie au fond de moi espère que ce fils de criminel sera relâché et pourra vivre sa vie tranquillement. Mais l’autre partie revoit ma grand-mère et le moment où j’ai appris comment elle était décédée. J’avoue que je suis assez perdue en ce moment. Mais je n’ai qu’un procès à tenir. Tout va bien se passer.
***
Il est 12h passée et je finis de manger. Encore des pâtes, ce que mes talents de cuisinière me permettent de préparer. Mais je n’ai pas à me plaindre, les pâtes italiennes sont délicieuses. Je rassemble quelques affaires dans mon sac à dos. Le nécessaire : dossier, papier, stylo, papiers d’identité. J’enfile mes chaussures et une veste, comme l’a prédit la météo, aujourd’hui, il pleut. Je sors donc munie d’un imperméable et d’un parapluie et affronte les éléments (et c’est peu dire il pleuvait réellement des cordes) pour rejoindre le bâtiment où aura lieu le procès. Le hall d’entrée est immense et rempli de personnes bien habillées. Je m’annonce à un comptoir qui semble être l’accueil et on m’indique le grand escalier puis le couloir à droite. Quelqu’un m’attend dans une pièce au fond de ce couloir apparemment.
***
Je suis devant la porte 128, celle qu’on m’a indiquée. Je m’avance pour toquer mais un homme sort de la pièce au même moment. Il me salut rapidement et s’en va à l’autre bout du couloir. Un autre homme, plus jeune, la trentaine je dirais, me sourit et m’invite à entrer. J’avance à petits pas et le stress monte encore plus. L’homme m’invite à m’assoir sur le canapé et se place sur un des fauteuils en face de moi.
- Bonjour, je m’appelle Joseph Russo, je serais avocat à vos côtés.
- Bonjour, enchantée, je m’appelle Sienna Colombo.
- Nous allons accueillir Eros Lo Piccolo dans quelques minutes. Nous aurons donc 30mn pour échanger avec lui.
- Pouvez-vous m’éclairer sur le but de cet échange ? j’avoue être assez mal à l’aise à ce moment-là.
- Bien sûr. Nous allons revoir avec lui son dossier, lui dire de quoi il est accusé, et lui expliquer ce que nous allons négocier devant la Cour.
- D’accord.
- Vous êtes stressée ?
- Légèrement. C’est mon premier véritable procès alors…
- Je comprends parfaitement ce que vous ressentez. Je n’ai pas pu tenir en place lors de mon premier procès.
A ce moment, nous entendons quelqu’un toquer à notre porte.
- Entrez. dit m. Russo.
Un policier ainsi qu’un jeune homme, environ mon âge, entrent dans la pièce. Il est menotté et il est facile de comprendre qu’il s’agit d’Eros Lo Piccolo. Il est assez grand, a les cheveux sombres, des épaules larges et garde la tête baissée, ce qui m’empêche de voir son visage. Je n’ai pas pu avoir de photo de lui, alors c’est la première fois que je le découvre. M. Russo s’installe sur le canapé à côté de moi et le policier indique un fauteuil à Eros Lo Piccolo, qui s’y assoit, sans dévoiler son visage plus qu’avant. Le policier part s’installer au fond de la salle, prêt à intervenir mais nous laissant l’espace pour parler en toute intimité.
- Bonjour m. Lo Piccolo, je suis Joseph Russo et voici mlle Sienna Colombo, nous serons vos avocats.
A cette annonce, Eros Lo Piccolo relève la tête et j’ai la nette impression qu’il scrute mon visage. Je découvre alors des yeux noirs et des sourcils froncés. Son visage entier parait crispé et il se mord la lèvre inférieure. Je suppose qu’il est stressé, lui aussi, mais je le suis encore plus. J’avoue avoir senti mon cœur s’accélérer à la vue de ce jeune homme, plus séduisant que je ne le pensais. Mais je ne peux pas me permettre ce genre de pensées. Mon seul but aujourd’hui est de le défendre de mon mieux.
Lorsque je reprends mes esprits, m. Russo est déjà en train d’énoncer les faits à son interlocuteur, qui me regarde toujours dans les yeux. C’est assez déstabilisant. Il est assez déstabilisant. M. Russo continue, au bout de 10mn, avec les arrangements que nous pourrons demander au juge. J’ai déjà étudié le dossier dans les détails, nous devrions demander une rémission de peine et une sortie sous condition. Pour faire simple, nous devrions demander au juge de le rendre innocent et de lui rendre sa liberté, qui pourra néanmoins être reprise s’il travaille pour sa famille.
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