Nous sommes en juin. Les partiels sont passés, et je viens de recevoir les résultats. Je passe en master. Enfin. Et Cléo et Sarah aussi. Toutes les deux de justesse, mais elles passent.

Mon été se résume aux soirées. Je suis vraiment beaucoup sortie. Après tout, il faut profiter des vacances. Pendant l’année scolaire, je n’ai pas vraiment le temps pour ça. La première année de master est assez spéciale. Le premier semestre, les cours se passent comme pendant la licence, mais le deuxième semestre on part étudier à l’étranger. C’est à nous de faire les demandes d’université. Mon choix préféré est l’Université de Boston, mais j’aimerais être prise à Yale. J’ai aussi demandé l’Université de Palerme sur un coup de tête. Mon dossier est plutôt bon, alors je ne me fais pas de soucis.

Cet été, j’ai revu le garçon avec qui j’étais sortie au lycée. On a fait la paix, si je peux dire, et on a beaucoup parlé. Il m’a invité à sortir et je n’ai pas eu la force de refuser. Mais je ne ressens plus rien pour lui, et j’ai peur qu’il se fasse des films. Alors j’ai tout simplement arrêté d’engager la conversation.

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Nous sommes le 12 septembre. C’est la rentrée. J’ai retrouvé Sarah et Cléo il y a quelques jours. Ça m’a fait du bien car je ne les avais pas vues depuis mi-juillet. Cette année, nos profs ont pratiquement tous changé, sauf m. Triod, mon professeur de droit qui m’a mis une très bonne note au procès l’année dernière.

Après m’être préparée, je me rends en cours avec mes amies. On y retrouve Dimitri et Eloïse. Dès le premier jour de cours, nos conversations portent sur le lieu où nous allons partir au deuxième semestre. Nous n’aurons les résultats qu’en novembre donc il nous reste encore du temps à attendre.

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Septembre. Octobre. Puis novembre.

- J’ai hâte de voir où je vais partir !

- J’espère vraiment être prise en Egypte pour aller chez mes grands-parents.

- Et toi Sienna ?

- Boston serait mon but ultime, mais je sais que c’est très demandé.

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Novembre. 24 Novembre. Nos propositions d’admission arrivent. Mes notes ont chuté cette année, mais c’est principalement celles de l’année dernière qui comptent. Alors je me dis que tout va bien.

J’allume mon ordinateur, vais sur le site internet, me connecte et croise les doigts. Je suis avec mes amis. On a préféré regarder ensemble. En fait, chacun regarde l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Cléo me passe donc son compte et je regarde ses résultats. Dimitri regarde les miens. Lorsque je fais charger la page de Cléo, je vois qu’elle n’a été prise nulle part. Comment lui annoncer ?

- T’es prise qu’à Palerme, me dit Dimitri.

- Bien, c’est donc le début des mauvaises nouvelles pour tout le monde. je réponds.

- Dis-moi.

- Cléo, ma chère Cléo, t’as été prise nulle part… je suis désolée…

- Je m’en doutais. Mais bon, j’irais juste à un endroit qui voudra bien de moi, peut-être que je découvrirai des endroits sympas.

- Voilà, il faut positiver !

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Palerme. Bien entendu, je retourne là-bas. J’avoue ne jamais avoir vraiment réussi à oublier Eros. C’est sûrement pour cette raison que j’ai refusé de sortir avec mon ex. Peut-être aussi un peu parce que ce n’était qu’un débile qui avait préféré aller voir ailleurs une fois qu’il a eu ce qu’il voulait. Mais bon, ce n’est qu’un détail. Je ne reviendrais pas sur cette histoire. Ou en tout cas pas tout de suite.

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Pour mes 21 ans, je me suis contentée d’un après-midi goûté avec mes amis. C’est la dernière fois avant un bon moment qu’on se voit tous alors je voulais quelque chose de simple. Plus le temps passe, plus mon stress monte. Je pars à Palerme. Est-ce que je dois recontacter Eros ? Je pense. Mais je le ferais directement là-bas.

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Ça y est. C’est le grand jour. J’ai pris l’avion à 15 heures et j’ai atterri sur le sol italien vers 18 heures. Lorsque je sors de l’aéroport, il fait beau. Le soleil est vraiment radieux et il m’éblouit, si bien que je ne remarque pas tout de suite ce qu’il se passe en face de moi. Ou plutôt, ce qui m’attend en face de moi.

- Tu aurais pu me dire que tu venais.

- Eros ? Qu’est-ce que…

- Moi aussi je suis heureux de te revoir.

Je ne sais pas si je dois être heureuse de le voir, ou si je dois fuir à l’idée qu’il savait déjà à l’avance que je venais.

- Alors, comme ça, tu vas rester un semestre entier cette fois ?

- Comment tu sais tout ça ?

- Tu n’es pas la seule à savoir te renseigner sur les gens.

- Ah oui parfois j’oublie à qui je m’adresse.

Il a beaucoup changé. Mais en mieux. Il est plus radieux et affiche un sourire impeccable. Et il s’habille mieux aussi. Pantalon noir, chemise noire (ouverte, je rougis), chaussures basiques mais très belles, et une chaîne autour du cou.

- Sinon tu fais quoi ce soir ?

Je suis assez surprise par sa question. C’était assez rapide.

- Eh bien je pensais juste m’installer dans mon studio et peut-être regarder une série.

- Est-ce que ça te dirait de venir manger chez moi ? Après tout j’ai mangé chez toi la dernière fois.

- Oui bien sûr, quelle heure ?

- Dès que tu es prête. Je t’envoie l’adresse par message.

Il se retourne, marche vers sa voiture (une belle berline noire), et s’en va, me laissant ainsi seule devant l’aéroport.

J’appelle un taxi qui m’emmène directement chez moi. Je pense que je peux utiliser cette expression parce que je vais rester en Sicile six mois. Le studio est plutôt grand, lumineux et confortable. Je m’installe relativement rapidement, malgré mes nombreux bagages. J’enfile une tenue pratique après avoir pris une douche et je me maquille. Je veux quand même paraitre potable devant Eros même si il m’a vu complètement laide tout à l’heure. Je me regarde une dernière fois dans la glace avant de partir. Je suis plutôt satisfaite de mon apparence.