Survivre a tout pris
Jour 1
Je me réveille lentement sentant une forte chaleur sur moi. Là, en ouvrant doucement les yeux, je me fais éblouir par le soleil qui éclaire l'horizon. Je me relève difficilement, je regarde autour de moi. La seule chose que je vois à l'horizon n'est autre qu'un sable noir.
Pourtant, dans mes souvenirs, je me rappelle être au milieu de la mer. Je venais de prendre un ferry qui devait me conduire à une île proche de là où j'habite. Oui, là où j'ai vécu pendant des années et des années. Là où se trouvent tous mes amis et ma famille. Il me manque déjà. J'habitais proche du port, et dans ce port se trouvait une compagnie de bateau, très connue pour ses longs voyages. Ils ont notamment parmi leurs nombreux trésors un navire de croisière qui fait des voyages entre l'Amérique et l'Égypte pour diverses raisons.
Un des voyages proposés par cette compagnie était de visiter une île pas très loin du port. Elle était tout de même à plus de 15 km de là. Mais ça ne m'a pas empêché d'y aller, alors j'ai réservé ma place et j'y suis monté avec quelques touristes.
Une fois le bateau parti je vis au loin mon port bien-aimé, ses commerce, et un sentiment étrange. Je dirais plus une impression. L'impression de ne jamais revenir de ce périple.
Mais alors que nous voyons de loin Lille apparaître sous nos yeux, je sentis le bateau tanguer de plus en plus. Les vagues devenaient beaucoup plus fortes, et l'eau éclaboussait les passagers beaucoup plus qu'habituellement. Je me trouvais alors à l'arrière du bateau, puis soudainement, le bateau commença à flancher sur le côté. C'est d'ailleurs à ce moment précis que j'ai compris que nous avions été aspirés dans une sorte de tourbillon aquatique.
Jour 2
Ça fait maintenant deux jours que je suis coincé ici. Je n'ai absolument rien trouvé pour ma survie. Je sais qu'un humain normal peut survivre des jours sans manger ; en revanche, il ne peut survivre que 3 jours sans boire.
Cette information, bien utile à savoir, ne me met que en difficulté. Pourtant, dans ce désert au sable noir et au ciel blanc, je rencontre quelquefois des lapins. Du moins une espèce de lapin plus petit que ces derniers. Mais pour autant, malgré ma faim, je refuse de manger ses créatures adorables. Je préfère être avec elle.
Jour 7
Petit à petit, plus j'avance dans ce désert, j'espère trouver l'épave du bateau où se trouvent les survivants ou, du moins, de la nourriture.
J'ai réussi tout de même, après de longues heures de marche sous un soleil presque éblouissant, à trouver une sorte d'oasis qui traînait par-ci par-là. Après en avoir vu deux où je me suis abreuvée et c'est décidé de continuer.
Jour 63
Je ne sais plus depuis combien de temps je tiens ce registre mental. Mais tous les jours j'ai pris la décision de me parler à moi-même pour me donner du courage. Tout en parlant de ma journée comme dans un journal de bord, un journal que personne ne pourra lire à part moi-même. J'écris sur des pages blanches comme ce ciel. Qui disparaîtra sûrement un jour ou l'autre, après que j'aurais quitté ce monde.
J'ai pris la décision au bout d'un long moment de chasser ses petits lapins. Comme il y avait rien pour faire du feu j'ai dû abandonner l'idée de me nourrir. Mais à la prochaine oasis que j'ai trouvé il restait un petit arbre. Assez pour faire du feu dans ce désert.
Jour 65
Il faut que je chasse à tout prix. Je n'ai pas mangé depuis un long moment. Ce périple m'a affaibli à bien des manières. Que ce soit mental ou juste physique.
Il faut à tout prix que je mange, mais heureusement un de ses lapins est apparu devant moi. Une chance incongrue. J'en profite donc pour le chasser sur quelques mètres, mais malheureusement, je n'y arrive pas : il m'échappe.
En s'échappant, il me griffe la main, me laissant une grosse marque. J’ai l’idée de déchirer un bout de vêtement et de le placer sur la plaie. Espérant que dans quelques centaines de mètres ou au kilomètre je trouverai une autre oasis pour me soigner.
Jour 70
Il me semble que cela fait plus de 1 mois que je suis coincé ici. Sans pouvoir échapper à ce triste sort. Je sais que je n'ai pas écrit dans ce journal intime, ce seul réconfort dans ce long périple depuis le jour 65. À vrai dire j'ai même arrêté de compter les jours, et je commence à avoir une sensation étrange. Cette sensation est typiquement le genre qui me fait frissonner. L'impression d'être suivi.
Je ne sais pas si je dois me retourner ou non mais durant mes longue marche dans ce désert, j'ai l'impression d'être observé par quelque chose ou quelqu'un. Sans pouvoir réellement dire si il me veut du mal ou non. Malgré cela espérant être moins seul je me suis longtemps retournée cherchant à l'horizon une quelconque présence. Mais en vain
Jour 102
Il me semble que ça y est, c'est la fin. Je me suis évanoui de nombreuses fois à cause de la chaleur et du soleil tapant sur ma peau. Elle me déshydratait encore plus, mais heureusement, tous les 1000 km, je dirais environ, je trouvais une oasis où je pouvais m'abreuver. Bien sûr, pour y arriver, il me fallait plusieurs jours de marche. Mes vêtements étaient dans un bien trop mauvais état pour être appelés vêtements ». . Mais je faisais en sorte qu'il couvre toute partie indécente.
Je pense au loin, à l'horizon, voir une chose que je n'ai jamais vue jusqu'ici. Des fois, à cause de la chaleur, sur la route, il y a un drôle de phénomène qui fait qu'on a l'impression qu'il y a une sorte de flaque de chaleur. J'ai exactement la même impression, mais à l'horizon, or jusque-là, rien ne s'est produit de tel. Au début, je pensais à un mirage comme les oasis au début. Mais non, c'était bel et bien réel, j'avais même l'impression de reconnaître un paysage familier. Petit à petit, je passe de la marche lente à la course effrénée vers cette flaque de chaleur.
Je sais que ce n'est qu'une illusion, un faux espoir évident, mais il faut que je tente le coup, car je veux m'en sortir et ne plus repenser à tout ça.
Miracle, ou le destin cruel qui s'acharne sur moi, la flaque est bel et bien là. À mes pieds, mais contrairement à tout à l'heure où j'étais beaucoup plus loin, la flaque ressemble à une flaque d'eau sur du béton. Alors je ferme doucement les yeux et me laisse tomber dans cette flaque, heureux de la découvrir et de m'y plonger dedans.
Puis, en ouvrant les yeux, je me rends compte que je suis dans un lit d'hôpital. Soleil d'hôpital, je ne le reconnais pas. Je sais que je suis déjà allé à l'hôpital à côté de chez moi à de nombreuses reprises, car j'exerçais un sport dangereux. Mais au bout d'un moment, j'ai décidé de l'arrêter, car j'en avais marre. Alors je connaissais à peu près la structure de ce dernier, et il ne ressemble absolument pas à ça.
Une infirmière entra dans la chambre à ce moment précis. Me voyant réveillé elle sursauta.
Jour 107
J'ai appris toute l'histoire après m'être réveillé. Mon bateau a bel et bien été pris dans un tourbillon créé à cause de courants marins extrêmement forts. Heureusement, le bateau, on a vu d'autres. Alors, après avoir été absorbé,s tous les membres d'équipage et les secouristes qui sont intervenus un peu plus tard peuvent sauver tout le monde.
Mais une personne manquait à l'appel, moi. En fait, je m'étais noyé, car je me trouvais à l'arrière du bateau avec quelques passagers. C'est quelques passagers qui étaient avec moi ont pu être sauvés de justesse, mais il manquait de peu, car ce jour-là, je portais un t-shirt de la même couleur que les profondeurs de la mer. Cette couleur me porte judice,ice car les fonds marins proches de l'île étaient d'un sable noir.
Je suis resté à l'hôpital près de 2 semaines. Quelques passagers étant avec moi ont déposé des fleurs pour me soutenir, et d'autres ont laissé simplement une carte de bon rétablissement. La famille et mes amis sont venus tous les jours me rendre visite. Espérant mon retour et mon réveil.
Après être revenu chez moi, j'ai rapidement repris mon travail et mes activités quotidiennes. Mais malgré tout, je sais que ce que j'ai rêvé a bel et bien eu lieu. Car durant mon périple j'ai failli manger un de ses lapins, mais je n'ai pas réussi, car il m'a échappé en me griffant. Et cette marque de griffure est toujours sur mon corps malgré que je sois réveillé. Alors, je ne sais pas si un jour je publierai ce journal, ce journal mental que je me suis fait durant ce voyage dans un autre monde, dans une autre dimension, mais j'espère qu'il vous aidera.
Annotations
Versions