Fils de P...
"Ne dites pas à ma mère que je travaille dans la pub, elle me croit pianiste dans un bordel !"
Jacques S.
Hier,
Pierre, Paul, Jacques, c’était du pareil au même.
Oui, enfin pas tout à fait.
C’est que, d'un ton pas vraiment bon enfant, Jacques a dit :
"Si à cinquante ans, on n'a pas de Rolex, on a quand même raté sa vie !"
Quand on pense qu’il y en a qui sont restés à l’heure des montres gousset à écran plat.
Jacques a dit tout plein d’autres arrogantes conneries.
Mais dans les agences qui tenaient le haut du pavé on se réclamait de sa veine, de sa verve et j’en passe.
C'était après que la jolie Eva demande à ce qu’on la regarde dans les yeux et que la non moins belle Myriam enlève le haut puis le bas dans un spectaculaire recto verso décliné en trois jours sur les murs de France (et de Navarre ?) pour un Avenir racoleur qui se voulait prometteur.
Demain,
Dans un EPHAD haut de gamme avec vue imprenable sur un ciel en bord de mer, Jacques ne sera vraisemblablement plus tout à fait le même.
Il aura perdu de sa superbe.
Sa montre poignet affichera encore l’heure mais, hélas, lui aura perdu la notion du temps.
Rassasié d’une bouchée de goûter marsien à lui donner un coup de fouet, il s'en ira jouer carte sur table et dira :
« Dans la famille Denis, je voudrais la Mère », la vedette d'une autre époque.
Ah, ce Jacques, c’était un curieux Fils de… Pub !
***
Pour ce qui est de mon rapport à pub, il est très simple : d'avoir baigné professionnellement dans ce milieu-là quelques années, je n'y prête plus la moindre attention.
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