J'ai mal au coeur

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Ce métro à 11 heures du matin, le lendemain.

J'ai appelé l'école pour annuler, je ne me sentais pas bien. C'était la vérité. Aucune force pour faire la classe. Par le plus merveilleux des hasards, ma meilleure amie, Léa, était sur Paris, pour un rapide saut avant de retourner à ses études sur le continent asiatique. C’était une magnifique journée, oh depuis combien de temps ne l’avais-je pas vue !! On aurait pu penser, à nous voir, qu’on était heureuses. On était belles, je pense, les rues du onzième étaient belles…

J'ai même fait l'erreur de rencontrer une autre amie qui se balladait avec son père dans le métro. Au moment où ils descendent sur le quai, son papa se retourne, et me souhaite de rencontrer bientôt mon destiné. Oh le pincement qui m'a retourné le coeur!

Et pourtant, à voir Léa, je ne me suis pas retenue une seconde. J'ai tout craché, passé le premier enlacement! Elle tombait à pic. J'étais comme une âme en peine, mal. Plus que de dire, j’avais besoin qu’on me dise quoi faire, le poids était trop lourd…

Je devais enchainer l'après midi sur le lieu de mon stage, elle m'a écoutée déverser mon dilemme.

"Regarde le lui tout seul et toi toute seule. Regarde comment vous êtes ensemble. Si vous aimez le temps passé ensemble, c'est bien mais ce n'est pas tout! Si tu sens que de ton coté, il n'est pas celui que tu désires pour la vie, oublie le!"

Alors que nous contournions des travaux sur le trottoir, je remuais ce qu'elle me disait dans ma tête.

L'oublier? Impossible... La situation était insoluble.

"Si tu savais comment je me sentirais lâche! Une pure trahison!

-Moi aussi j'avais ce sentiment. Mais il faut dire les choses, et les dire clairement. Les garçons ne vont pas chercher ce que tu as dérrière la tête, ils prennent tout au premier degré."

Elle avait raison. Je m'étais engagée dans une situation impossible où, sans le vouloir, j'avais trompé. S'il s'était senti prêt à faire sa demande en mariage si rapidement, c'est qu'il m'avait crue pleinement quand je lui disais qu'il était merveilleux. Et il l'était! Mais bon sang, pourquoi ne me laissait-on le temps de rien? Il devait voyager, et avait déjà repoussé son billet...

Contrairement aux jours précédents, le soleil irradiait sur les rues. Nous avons longé le boulevard Voltaire jusqu'à République, avant de se quitter.

"Prends soin de toi, et surtout, prend ton temps! Personne ne te reprochera de vouloir prendre ton temps, on n'est jamais obligé de foncer!" Je l'ai enlacée avant de redescendre les marches qui s'enfonçaient sous la terre.

Oui, jamais obligé de foncer quand tout va bien. Là, son billet l'attendait, il devait retourner à ses études, il l'avait déjà repoussé par deux fois.

Mon téléphone vibra, et son numéro s'afficha sur l'écran.

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