Te recevoir
On a dit qu'on allait attendre. Enfin, on m'a clairement fait savoir que je pouvais prendre mon temps et réfléchir à mon rythme. L'entremetteur a laissé tomber. Il avait fait sa part des choses, vu que la demande avait déjà été faite. Je n'ai pas compris pourquoi tu voulais raconterà tous tes amis notre histoire, pour moi elle restait le grand secret. Car je n'étais pas sure...
Pendant un jour je n'ai pas eu de nouvelles. J'ai cru que tu avais voyagé, et j'ai respiré.
Je t'ai imaginé loin, ce qui m'a fait te languir.
Vendredi matin, notre troisième vendredi. Ma grand mère m'a offert un parfum, et en le vaporisant sur moi, j'ai eu l'impression de te voir. Je sentais toi, et cela m'était agréable. Je l'ai gardé.
J'ai fait la classe la tête ailleurs. C'était une belle journée de mai, un mois de mai si poétique. Les élèves étaient turbulents, je les ai descedus en récréatiuon avant la fin, et j'ai pris le soleil en les surveilllant. Je parlais de mon stage à ma collègue, et puis j'ai allumé mon téléphone à la fin de l'heure.
Je suis tombée sur ton message. Non, tu n'étais pas parti. Tu étais seulement à quelques kilomètres de là. Tu avais encore repoussé ton billet, tu ne pouvais partir comme ça pour une durée indéterminée. Tu voulais qu'on voit tous les points ensemble. Tu m'attendrais sagement.
Je t'ai rappelé, et j'ai suggéré cette rencontre des parents. Je me sentais les épaules trop petites, j'étais peut-être puérile, je voulais que nos parents fassent connaissance. On vous a invités pour dimanche.
On ne comprenait rien ce dimanche après midi, quand tu étais venu avec tes parents. Le bouquet que vous aviez apporté était chatoyant, et je l'admirais alors que tu pénétrais our la première fois chez moi. Tu étais géné, comment aurait-il pu être autrement.
Les six autour de la table, c’était comment dire ? On nageait dans le vide. Me retrouver ensuite dans la cuisine, à te faire un café. Tes yeux brillaient plus que des projecteurs bleus fluo. J’avais serré ma taille, mais j’étais sotte. D’un coup j’avais envie de te rendre heureux, de t’appartenir…
Oui, je sais je suis complexe. Comment comprendre ce qu’il y a au fond de chacun ? Je crois que je suis celle que je comprends le moins. « Quand tu seras à mes cotés… », tu te projetais librement. Et moi, j’avais peur de refaire demi tour, car je me disais que comment tourner la page après tant de rebondissements ?
Tu m'as raconté ton permis manqué alors que je versais l'eau chaude dans ta tasse. Tu regardais par la fenêtre le paysage de banlieue, et tu prenais des macarons, alors que moi j'étais complètement nouée. J'essayais de croiser le regard de ta maman, mais peine perdu. Elle semblait douce, mais surement m'en vouloir pour ce que je te causais avant même que nous commencions.
J'avais la main tremblante alors que je déposais une tranche de brioche dans ton assiète. A la fois, je détournais ton regard et je l'accrochais, comme un symbole de la dualité qui m'enveloppait.
Alors, pour me convaincre, et me rendre romantique, je te laissais entendre l’écho de ce que tu m’avais laissée entendre. Je te disais que tu avais tant de valeur, je pensais qu’en le disant je le croirais… Je te disais que je voulais t’entendre au téléphone, et naïve, j’essayais de me dire que j’allais moi-même former la réalité. Pourtant, je trouvais d’un coup la conversation plus molle. Je n’avais plus la tête, je voulais réduire, tu voulais encore plus.
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