Vecteur cupidon

Certains diront que l'amour n'est pas tangible. C'est une émotion que personne ne peut toucher. Elle ne se comprend qu'après son extinction.

On pleure d'avoir aimé car le cœur est en peine, la vie se vide et la tête ne suit plus.

Quand tout n'est plus réflexions mathématiques, on devient aussitôt poète et on tique sur toutes les madeleines sonores. Ces mélodies qui nous touchent au point de nous percer le myocarde d'une pointe de compas.

Ma pensée réfute alors toute thèse, se joue des antithèses et fuit la synthèse. Car plus que tout, il faut rester dans cet état d'amour sans fin. Le deuil ne franchira pas mon Seuil.

Je suis une loque humaine, cachée aux autres loques de peur d'être jugée. Je mets mon masque zen à chaque sortie. La cour applaudit mes vertus et moi, me pavane. Ma queue ne passe plus les portes de mon égo.

Je me perds dans les méandres de cette puissance feinte. Je suis surhumain car ne mouille plus mes draps, mes taies ou je ne sais quoi...

Cupidon ne passera plus par moi.

Son vecteur ne trouvera plus mon cœur. Le point d'application sera ailleurs. Sa direction, je m'en fiche. Je ne serai plus un des extrema du segment passion.

Son sens m'intéresse encore moins et la norme, n'en parlons même pas...

Cupidon ne m'aura plus.

J'ai donné beaucoup trop par le passé. Je me suis blindé d'une carapace à la Ninja Warrior. Je n'ai qu'un maître, moi.

Alors je me blottis dans mon lit au brouillard infini. Je ne rêve plus, ne pleure plus et n'aime plus.

Que le brouillard dans ses bras me prenne. Je ne veux même plus me voir de peur d'apprendre à m'aimer aussi. Me laisser émouvoir par moi-même c'est ouvrir la porte à Cupidon encore.

Alors je ferme à l'heure des poules, me lève avec les coqs. N'en parlons plus. Rien à voir...

©Wafa

De l'absurde ou de la raison en amour 21/01/22

_______*****______

J'ai commencé avec l'utilisation du féminin et j'ai fini avec le masculin.

C'est sans doute déroutant mais totalement intentionnel.

Je voulais par là montrer le ying et le yang dans nos sentiments.

Nous ne sommes jamais l'un, jamais l'autre mais traversons ces moments tant bien que mal.

Chacun avec les larmes et les armes qu'il a appris à fabriquer.

Bon courage à tous ceux qui traversent ce vide.