Salve n°3
1) Je vous jure que c’est bien. Allez, j’y ai mis tout mon cœur. C’est beau, c’est joli, c’est agréable. Non mais restez ! Restez ! Je dois manger moi aussi. Restez ! Pitié.
2) Un jour, j’ai vu un merle au monocle orange. Au départ, je me suis dit que ça devait coûter une fortune en vers. Maintenant, je pense que c’est une bonne affaire puisque c’est moitié prix par rapport à des lunettes. Voyez, même les oiseaux ont le sens de la richesse.
3) Il commençait toujours sa journée ainsi. D’abord, il prenait son café. Ensuite, il lisait son livre favori. Enfin, il appelait la présidente de la République pour savoir sur quelle ville fallait-il envoyer du napalm.
4) « Allez tous vous faire foutre ! Signé, Dieu.
— Cela nous apprendra à lire les signes dans des abattis de mouettes engluées dans les marées noires. »
5) L’amour devient technologie. C’est pourtant logique, on a instrumentalisé la peur, on a dopé notre confiance, alors pourquoi ne pas mécaniser les pauvres cœurs ? Et pourtant, la seule chose que cette technologie apporte, c’est la mort.
6) Il regardait une girafe empaillée à travers la vitre. Il se demanda combien ça pesait une girafe quand elle était vivante. Il se ravisa ensuite en pensant que c’est plus important de sortir de sa cellule que de s’interroger sur la masse d’un truc mort.
7) « Commissaire ! On a un problème !
— Qu’est-ce qui se passe encore ?
— Deux de nos androïdes sont tombés en rade.
— Comment est-ce possible ?
— Ils faisaient leur patrouille quotidienne, lorsqu’ils sont tombés sur ce graff. »
Le policier montrait une photo à sa supérieure. Marquée dessus : il y a des mots qui ne devraient pas être lus. Elle ne pipa mot.
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