Accident happens...
New York, milieu d'après-midi, la Grande Avenue d'habitude si bruyante et noire de monde est complètement vide... Pourtant le calme n'y règne pas pour autant... Une radio restée allumée diffuse un message d'information de dernière minute : « Nous apprenons à l'instant que le véhicule des individus masqués qui ont braqué la Banque Mondiale de New York vient d'être neutralisé ! Apparemment les braqueurs aur... ».
Le van bleu de l'équipe était effectivement planté dans un panneau de signalisation , inutilisable.
« -Putain de merde ! C'était quoi ça ?
- Wolf ! Baisse-toi nom de Dieu ! Tu veux te prendre une balle ? » , cria Dallas.
Wolf finit par se baisser juste avant qu'une salve de balles s'enfonce dans la portière au-dessus de sa tête et explose une des vitres du van, répandant des morceaux de verre sur lui et son compagnon.
« Bordel Wolf! Fais Gaffe!
Wolf l'ignora.
- T'as quelque chose à voir avec cette merde ? », dit-il en fixant l'homme à travers son masque.
- T'es sérieux ?!
- Simple question...
- Si vous me faites pas confiance me prenez pas dans l'équipe putain !
- Tu sais ce que t'as fait Wolf. Assume... Et si on te prenait pas tu serais mort.
- Bane a des doutes ?
- Non, Chain... vingt-deux millions ça s'oublie pas comme ça. On peut en parler plus tard ? C'est pas vraiment le moment là. C'est dégagé de l'autre côté ? »
Wolf leva la tête un instant au-dessus du capot défoncé et fumant du van pour jeter un coup d'œil sur le trottoir d'en face, déserté de tout civils.
« Un fourgon du SWAT vient d'arriver et il y a trois voitures de flics. Il y a un mec à la radio aussi », dit-il en se replaçant à côté de Dallas.
« Bon... Le van est mort... Plus la peine de s'en occuper. T'es comment niveau munitions ? » Rétorqua-t-il.
Ils vérifièrent tout les deux leurs équipements rapidement, Wolf avait un pan de manche ensanglanté tandis que Dallas avait deux balles explosées sur son gilet pare-balles.
«Ça va ton bras ? T'as pris une balle ? Tiens, fais un garrot. », lui dit-il en lançant un bandage de la trousse du véhicule.
« Merci, deux chargeurs d'AR-15 pleins plus celui chargé et quatre de Glock au total. C'est pas une balle, c'est le flic quand il a percuté le van. Et toi ? », répondit-il en fixant d'un air inquiet le gilet déformé de Dallas.
- T'en fais pas, ça coupe le souffle quand ça tape , mais c'est du petit calibre, elle a pas passé le gilet. Bo, il me reste un chargeur plein d'AK plus celui entamé et j'ai encore une dizaine de cartouches de 12. mais pas le fusil... Je l'ai bazardé pendant la poursuite.
- Chain aura sûrement le sien, si on le retrouve... Garde-les, on sait jamais... Le SWAT se prépare. » Dit-il après avoir jeté un coup d'œil furtif de l'autre coté de la rue.
- Ça nous laisse quarante secondes, une minute tout au plus. Équipe-toi, tu vas faire diversion. Finis ton chargeur sur le blindé et tire-en un de Glock au passage, moi je m'avance vers la Ford noire à gauche, à 35 mètres environ. Tu la vois? Une fois que j'y suis je prends le relais, toi tu sautes dans la voiture et tu trafiques les fils de contact. OK ?
- Compris. Répondit Wolf en commençant à se placer.
- Go!
Wolf se leva brusquement tandis que Dallas commença à courir vers la Ford. L'homme, fusil à l'épaule et l'œil droit planté dans le viseur holographique de son arme prit une longue inspiration qu'il bloqua comme pour une apnée. Il tira une rafale dans le fourgon laissant quatre traces de balles éclatées dans la peinture noire du blindé. Cela fit paniquer l'équipe d'assaut complètement désorganisée cachée derrière. Il tira ensuite avec précision dans les roues des différents véhicules qui explosèrent ou se dégonflèrent avec un bruit de sifflement strident, il tint aussi les forces policières et armées hors jeu. Aucun tir ne manqua sa cible, il tirait, balle après balle, mécaniquement, et ce, même malgré son masque qui réduisait son champ de vision. Il ne gaspilla aucune munition.
- Wolf ! À toi ! Hurla Dallas pour passer le bruit des coups de feu.
Wolf sprinta vers la voiture, zigzaguant entre les poteaux et les autres véhicules tout en rechargeant son fusil d'assaut , couvert par Dallas qui avait pris le relais et commençait un tir de sommation. La portière conducteur de la voiture était ouverte, vitre brisée, Wolf se jeta sur le siège et arracha le panneau sous le volant pour accéder aux fils de démarrage.
Un homme du SWAT un peu trop téméraire essaya de courir sur le trottoir de leur coté pour prendre position. Il dépassa la ligne de signalisation au milieu de la route et il n'en fallait pas plus à Dallas. Il lui tira un seul coup dans la jambe et cessa le feu, le soldat s'écroula sur le bitume, incapable de bouger, cloué au sol par sa jambe estropiée.
-Wolf ! Flic au sol ! On se casse, dépêche ! On a quarante secondes, après je pourrai pas les tenir !
- Compris, je me bouge !
Il continua à bidouiller les fils pendant quelques instants tandis que Dallas rechargeait tous les fusils et pistolets. Profitant du cessez-le-feu , l'équipe en face récupéra le soldat étendu au milieu de la route. Un bruit de moteur se fit entendre, les huit cylindres de la voiture démarrée par Wolf ronronnaient bruyamment.
-C'est bon on dégage !
Dallas jeta les deux fusils d'assaut sur la banquette arrière et se retourna vers les véhicules des forces policières. Il dégoupilla une grenade qu'il lança en direction de ceux-ci, elle termina sa course entre le fourgon et une voiture de service qui faisait office d'abri au SWAT. Les hommes se mirent à fuir leurs positions avant l'explosion. La grenade, en une fraction de seconde, explosa, libérant une énorme boule de feu et une pluie de métal arrachant tout l'avant de la voiture et enflammat le moteur. Le fourgon, malgré son blindage et son poids, se souleva sous la force de l'explosif avant de retomber sur ses roues qui, freins hors service, roula lentement sur plusieurs mètres avant de finir sa course dans le trottoir. Dallas se jeta à son tour dans le siège en cuir de la voiture en ricanant.
- Haha ! On a une fenêtre d'au moins trente-cinq secondes ! Amateurs ! » Cria t-il en direction des véhicules incendiés.
Wolf démarra en trombe, faisant vibrer la carrosserie métallique sous la puissance du moteur de la Ford. Des coups de feu maladroits passèrent près de la voiture déjà partie.
- Pas mal pour un croulant...
-Tu te démerdes pas trop mal non plus Wolfie » s'esclaffa t-il. Wolf soupira avec un sourire dissimulé.
-Touché...
-Bon faut se planquer le temps que ça se tasse et se débarrasser de la bagnole et des armes, plus vite on parlera à Bane plus vite on saura où on en est... T'es sûr que t'as rien à voir avec ce merdier hein ?
-Tu serais pas sur ce siège si c'était le cas non ?
-Pas faux... Bon allez sors-nous de ce bordel ! ».
En guise de réponse Wolf accéléra en direction d'un barrage de voitures banalisées qui bloquait la rue. Il réussit à passer de force en montant à moitié sur le trottoir , mais percuta violemment l'un des véhicules-barrage. Apparemment le choc n'endommageât pas la mécanique de la Ford qui laissa seulement de la tôle froissée sur le bas-coté. Les quelques policiers affolés censés garder la rue infranchissable n'eurent même pas le temps de sortir leurs armes , étonnés et tétanisés par la peur de se faire percuter. La voiture s'enfonça alors dans le trafic New yorkais quelques rues plus loin , camouflée par les centaines d'autres voitures circulant dans l'immense ville.
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