16 - Le grand sorcier

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Nénette venait d'accoster sur la terre ferme avec les ours hybrides, quand elle s'aperçut que son rêve était devenu réalité.

Elle tourna la tête pour voir ses deux compagnons de voyage, qui avaient dû suivre la même voie qu'elle.

Il y avait au-dessus d'elle un bateau noir, à voiles blanches, qu'elle ne connaissait pas. Il était en partance pour un voyage inconnu. Elle l'entendit appeler : « Nénette! Nénette! »

Les paroles lui vinrent de nulle part. Elle ne les comprenait pas. Mais elle n'avait qu'à se lever et à marcher vers la barque pour obtenir les explications qu'elle cherchait.

Elle monta. C'était un bateau plus grand que celui qu'elle connaissait, un bateau de guerre. Elle regarda autour d'elle et vit que tous les passagers étaient en armes. Ils portaient des capotes de toile et des bonnets de laine.

« Qui sont-ils? demanda-t-elle.

– Des guerriers, répondit le capitaine.

– Qui vous a apporté sur cette terre?

– Notre vieux père, le grand sorcier.

– Est-ce bien le bon sorcier?

– Oh! il est très bon.

- Mais est-ce bien CE sorcier qui a créé les ours hybrides ? s'assura Nénette auprès du capitaine.

– Lesquelles?

– Ces ours enfants.

– Ce sont les enfants de l'ours blanc. Ceux que nous allons voir.

– Non, ce sont des ours hybrides.

– Je vais voir.

– C'est à l'extérieur de la ville, dans le mont.

– Comment fait-il pour sortir?

– Il fait beaucoup de bruit. »

Nénette, le capitaine te tous les autres ours firent donc beaucoup de bruit, puisque c'était là le moyen le plus sûr de réveiller ce grand sorcier, l'ours blanc. Mais comme il n'avait pas entendu la conversation, et que les cinq nains étaient si vite arrivés, il ne l'entendit pas et ne le vit pas.

« Nénette, dit le capitaine, ne fais pas tant de bruit. Il se réveillera bien vite, et il t'est absolument impossible de te mettre en route sans lui. »

Le capitaine avait parlé sérieusement, et Nénette s'excusa. Quand le grand sorcier fut réveillé, il se mit à rire de bon cœur, et tout à coup il se mit à parler avec son caporal comme si de rien n'était.

« Eh bien! là, je crois que ce n'est pas mal! dit-il. Le capitaine te prend pour lui et te donne à manger. Eh! là, je ne l'ai pas cru, je ne m'en doutais pas! »

Le capitaine était encore heureux. Il allait toujours faire ses marchandises, et il apercevait des jours où il serait au point de n'en plus avoir besoin de personne pour se débrouiller. Cependant, il n'était pas si sûr que le grand sorcier n'allât pas encore le trouver. Il fit donc, à tout hasard, des félicitations à Nénette, et dit :

« Je vous remercie, monsieur, pour votre bonne grâce. Je ne vous disais pas que je vous donnais à manger, mais qu'on vous donnerait. »

Et le grand sorcier dit :

« Si c'était là le moyen de te rendre maître de moi, je vous donnerais à manger avec plaisir.

– Vous vous moquez de moi? dit le capitaine.

– Non, je ne me moque pas.

– Eh bien! vous pouvez vous asseoir sur ma poitrine, mon ours, et manger avec plaisir.

– J'ai faim, dit Nénette, et c'est le plus grand bonheur de ma vie. »

Il mangea avec beaucoup de plaisir, et l'our rencontra son capitaine avec des plaisirs encore plus grands.

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