19 - Retour chez François

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Dans le même temps, chez François, qui se tordait de douleur sur son couvre-lit, Opale eut le sentiment soudain qu'il se tramait quelque chose. Nénette tardait à revenir de son expédition, il n'avait pas encore eu le temps de se décider. Elle se glissa hors de la pièce, le souffle coupé, et se cacha dans le salon, toute droite, nue, en équilibre précaire sur une chaise. La porte qui l'entourait était bien ouverte, ils n'étaient pas là, l'un et l'autre.

Elle s'allongea sur le lit, ouvrit les cuisses, le visage dans les mains, et elle lui donna une gifle.

Il se réveilla, et elle se jeta sur lui.

– Tu veux qu'on t'envoie en prison?

Il ne l'écoutait plus. Elle se dressa sur le lit, se mit à le battre de ses mains, toute son corps tremblait.

– Qu'est-ce que tu fais là?

– Je veux te faire pleurer.



- François, avoue-nous ton crime ! s'écria Opale en assénant une nouvelle gifle à l'intéressé.

Celui-ci n'avait pas cessé de gémir sur le couvre-lit. D'autres crièrent qu'il était fou.

Opale en voulut à deux reprises à l'autre :

– Tu veux m'humilier?

– J'y vais!

– Tu veux me faire peur?

– J'y vais!

Opale se mit à pleurer.

– Je vais te tuer!


« S'il m'égorge, ce sera l'étincelle qui me ranimera, lui répondit François en lui faisant boire un chocolat chaud. Je m'en vais.


Oui, il était fou. Il se jugeait le chef de la bande. Ses ennemis l'étaient depuis des années, et ceux-ci lui avaient pris son frère.


Opale fut convaincu de faire une dernière tentative de meurtre, pour qu'il ne puisse plus jamais se venger.


Avant de commettre l'irréparable, Opale entraîna Laurent dans la cuisine, à l'écart, et lui chuchota :

— Tu ne m'en voudras pas, Lolo, si j'assassine ton frère ?

Laurent se retourna et se mit à rire.

— C'est justement ce que j'ai voulu te dire.

— Non, vraiment.

— Je te dis que je n'ai pas l'intention de tuer ton frère.

— Je te dis que j'ai peur.

— Ne t'inquiète pas.

— Et si tu me casse le crâne?

— Tu ne m'as pas parlé de ton crâne, d'accord?

— Non.

— Alors, je ne m'inquiète pas.

— Tu as peur de quelque chose, c'est tout.

— Non, je ne me fais pas d'illusions.

— Tu es un bon copain, Lolo.

— Ça m'est égal.

— Tu t'en fais pas de me faire le coup de l'aiguille.

— J'y pensais, je te l'avoue.

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