Evolution ?
Dans la longue et si lente évolution du genre humain, il y eu un homme, un laborantin.
Rien de particulier en soi, l’homme avait déjà appris à manipuler la nature, d’abord en croisant des fleurs, des arbres fruitiers, de animaux, tout cela pour obtenir mieux, moins bien, différents, plus, plus,…
L’être humain a cloné, travaillé sur le génome, cultivé de la peau, créé des machines…
Avec tout cela, il a changé, il poursuit son évolution, envers et contre tout.
A l’échelle d’un être humain, c’est visible, mais à part les scientifiques, personne n’a envie de réellement le voir, s’en rendre compte. Un élément aussi anodin que les standards de taille du prêt-à-porter ont évolué, qui s’en est rendu compte, qui cela a choqué, personne.
Pourtant Jérôme, notre laborantin, allait donner un grand coup de pied, certes bien involontaire à cet immobilisme.
Il travaillait sur le génome des lapins et leur capacité à se reproduire (ndla : l’expression que vous avez en tête est la bonne). Il avait fini par trouver un enzyme qui, sans changer toutes les autres caractéristiques, inhibait le lagomorphe (animaux à longues oreilles) et mourrait avec lui. Il n’était donc pas transmissible à celui qui le mangerait. De plus, après différents essais de fécondation in vitro, il s’est avéré qu’il ne se transmettait pas à la génération suivante.
Le but de ces recherches, contrôler la population des nuisibles, tels les pigeons, les sangliers, les lapins… sans éradication, donc, de façon plus… « écologique ».
Notre laborantin fit donc évoluer sa découverte afin qu’elle puisse, avec des modifications mineures, cibler et s’adapter à tel ou tel animal.
Ce fut l’œuvre de sa vie. Jérôme prit une retraite bien mérité dans un lieu paisible où il s’éteignit bien des années plus tard. Il ne vit donc pas ce contre quoi il avait mis en garde ses supérieurs, ce que jamais il ne devait se produire. Car bien évidemment, avec la cupidité et la bêtise des hommes, ça ne pouvait que se produire.
Sur la création, et pour le dire de façon triviale, cet enzyme faisait cesser le besoin de copuler sans risque de propagation ni de transmission. Chez le genre humain, pour une raison que notre laborantin n’avait pu déterminer, il se propageait et se transmettait. Je vous laisse imaginer les applications dans de mauvaises mains.
Donc, quelques dizaines d’années plus tard, des personnes (ndla : j’ai modifié mon texte pour ne rien préciser, ni sur les personnes, ni sur les circonstances, et le laisse à votre imaginaire prolifique afin de n’alimenter aucune polémique) inoculèrent l’enzyme à plusieurs hommes et femmes. Dans la mesure où il se développait à la façon d’un simple virus, la transmission ne prit que quelques années pour infléchir la courbe des naissances.
Chez l’être humain, l’enzyme, en premier effet, réduisait la libido à zéro, voire même, si c’était possible, bien en dessous. Le deuxième effet, celui-ci identique aux animaux, et induit du premier, celui ne pas enfanter, de ne pas se reproduire, au point de ne même pas y penser, du moins de cette façon !
Tout naturellement, l’humain envisagea de se perpétuer autrement, non pas en donnant naissance à un nouvel être issu de d’un homme et d’une femme, mais en se donnant naissance à lui-même, la science du clonage ayant dans le même temps évolué de façon exponentielle.
Durant ces mêmes années, on peut également dire que l’évolution naturelle du genre humain cessa au profit de la manipulation du génome qui allait toujours plus loin sans se fixer de quelconques limites, alors qu’habituellement l’être humain excelle dans le normatif (effet résiduel de l’enzyme ?).
Cependant, tous les scientifiques s’accordèrent sur un point, puisqu’il n’y avait plus de sexe pour le sexe, ni d’enfantement, tout ce qui servait à la reproduction, au plaisir, à l’orgasme en point de mire fut éradiqué du génome tout comme les maladies qui allaient avec.
Dans les deux premières décennies, les femmes continuèrent à s’asseoir pour uriner, et les hommes restèrent debout.
Cependant, chassez la norme, elle reviendra au galop !
Il fut donc décidé que chacun devait élever et surtout, obligatoirement allaiter son prochain soi. Que pour couper avec les derniers errements du passé, il n’y aurait plus de genre.
Le pénis fut donc sacrifié sur l’autel du « tous égaux », et les lunettes des toilettes ne se levèrent plus que pour le nettoyage des sanitaires !
Cependant, dans un esprit de liberté et de fraternité, l’égalité ne se traduisit jamais en « tous identiques », car l’être humain aime par trop à se différencier.
La manipulation du génome permit ainsi de modifier son apparence, mais c’est une autre histoire qui appartient à votre imaginaire…
Annotations
Versions