Chapitre 34 - Partie 4
Quatre jours plus tard, les gems les déposèrent devant un refuge le long de la grande route de l’est. Les six gems qui avaient gardé leurs affaires pendant ces quelques jours, accompagnés des deux humains, en sortirent. Le groupe s’envola vers leur lointain repaire.
Saalyn fit quelques pas et tomba assise par terre. Inquiet, Öta la rejoignit.
— Ça va ? demanda-t-il.
— Non, répondit-elle.
Il s’assit à côté d’elle et la prit dans ses bras. Elle tremblait, en proie à une crise de nerf. Elle était en train de craquer. Il la serra fort jusqu’à ce qu’elle se calme. Au bout d’un moment, elle sembla se reprendre. Elle prit plusieurs profondes inspirations.
— Merci, dit-elle.
— On rentre ?
— Pas de suite, on est bien là.
Ils se turent. Au bout d’un moment, Saalyn reprit la discussion.
— Les hauts-gems de l’ouest sont plus civilisés. Je suis désolée de t’avoir entraîné là-dedans. Je trouvais Panation hautaine. Je dois revoir mes idées sur elle. En fait elle est remarquablement conviviale.
L’apprenti sourit en imaginant la belle gems qui vivait à la Résidence. Conviviale n’était pas le mot qui la décrivait le mieux. Mais comparée à ces deux-là, elle était un modèle d’humanité.
— Je n’ai pas compris tout ce qui s’est passé, reprit Öta.
— Que veux-tu savoir ?
— Pourquoi est-on est vivant ? Ces deux gems n’ont pas l’air porté à la générosité.
— Parce qu’ils ont plus peur de Wotan que moi d’eux.
— Tu penses que les gems le craignent ?
— Tous ceux qui l’ont affronté face à face ont perdu. Mais il n’a pas besoin d’intervenir directement. Panation est aussi une haut gems. Elle avait plus de trois mille six cents ans quand les feythas ont vaporisé son domaine. Elle doit posséder dans son petit doigt plus de pouvoir que ces deux-là réunis.
— Et ça suffit ?
Saalyn ne répondit pas. Au lieu de cela, elle se blottit contre le colosse. Elle se sentait en sécurité entre ses bras. Mais il fallait entrer. Hester avait dû se réveiller et se retrouvant seul dans le refuge, se croyant abandonné, il s’était mis à pleurer. Il était temps de s’occuper de lui.
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