Epilogue : Toujours la liberté
- Marine ? Maaaarine !
- Ça te dérange si je parle à Mamie ?
- Ça te dérange que je me lève pour tous vous avoir en photo ?
- Ah, malheureusement, c'est mal dire que de dire qu'on est « tous » là, soupira Mamie.
- C'est ce que j'expliquais justement.
- Eh bien, ma chérie, si ça ne te dérange pas, formula Papi en faisant percevoir dans le ton qu'il prenait une sorte de courbette acide, tu expliqueras un peu plus tard à Mamie pourquoi tes frères ne sont pas venus à son anniversaire. Maintenant, on fait la photo avec ceux qui sont ici.
Marine ne répondit pas. Sur la photo, elle offrit son plus aimable sourire. Épreuve d'autant plus désagréable qu'étant en train de baratiner Mamie, elle avait perdu son rythme. Maman était complice. Papi n'était pas dupe. Deux compet' tombant pile le mauvais week-end... à d'autres ! C'était depuis cette histoire de cheveux rouges. Ça avait jeté un froid. Les enfants, ces bâtons merdeux, avec eux la souplesse devenait du laxisme. La rudesse, de la tyrannie. D'où cette mutinerie auto-censurée. Mais pas question de se taire. Pas si l'on sentait que les valeurs étaient menacées. Quant au reste, libre à eux de faire l'autruche.
- Libre à eux de vivre leur vie, dit Mamie.
Quoiqu'il en soit, il n'y eût pas de bougie en forme de feu d'artifice. Ni les autres midi qui suivirent.
Annotations
Versions