Chapitre 1
La fraîcheur de la nuit envahissait la chambre et avec lui l’air du large chargé d’embrun animait la
longue chevelure d‘Unmei debout sur le seuil. La lumière qui filtrait des draps laissait deviner le
jeune homme en infraction flagrante des règles du coucher.
Sur la point des pieds, veillant a ne pas alerter sa proie, elle s’approcha du lit, elle senti monter un
rire qui se manifestait par un sourire amusé qu’elle réprima avec difficulté. Lutant contre cette envie
elle pris une profonde inspiration, une fois suffisamment en maîtrise, sa voix douce mais ferme
s’éleva, dans la pièce.
« Hani ! Que fait tu encore éveillé ! »
Le jeune homme sursauta tandis que sa mère retirai le drap dévoilant un jeune garçon d’une dizaine
d’année au long cheveux noirs et au visage surpris. Entre ses mains elle vit un livre ancien avec une
gravure d’un humanoïde portant une imposante épée noire, qui il fallait l’admettre tenait plus de la
pelle a tarte que de l’épée.
La gravure était assez bien réalisée et elle montrait un puissant guerrier dakshi, il surplombait les
autres personnage d’une bonne tête et sa stature en imposait. Son armure rouge sang laissant passer
ses épines dorsales et recouvrait la base de sa queue.
« Mère il fait trop chaud et … tu sait on a parlé de sebekk et de L’Empereur Dieu Satish et… je
voulais en savoir plus. »
Unmei fixa son fils d’un air qu’elle espérait sévère : le déglutissement sonore de ce dernier la
rassura sur ce point. Hésitant un instant elle se tenait a coté du lit le vent faisant voleter en rythme
les voilages qui composait sa tenue avec les rideaux de la fenêtre ouverte. Au loin l’océan s’étendait
a perte de vue et reflétait les lunes de Casti.
« Ce n’est pas une raison, il y a des règles et même toi tu te doit d’y obéir, demain tu aura tout loisir
de lire ce livre. »
Elle se pencha et pris l’ouvrage des main du jeune garçon qui comme l’accoutumée fit preuve de
son obstination, enfin il appelait ça de la pugnacité.
« Mère, Sebekk a brisé les règles lui, et il a libéré les peuples de l’oppression ! »
Elle soupira, s’assit sur le lit et passa la main dans les cheveux de son fils : elle savait qu’il ne s’en
laisserait pas compter.
« D’accord, je voit ou on se dirige jeune homme, je vais te raconter leur histoire mais après tu dort !
c’est compris »
Les yeux d’han sour s’illuminèrent et ses lèvres s’étirèrent en un sourire radieux
« Oui mère ! c’est promis ! »
« Mais demain tu sera puni pour avoir enfreint les règles du coucher »
Avec tendresse elle regardait son fils qui acquiesçait sans perdre une once de son enthousiasme tout
a la joie qu’il était d’apprendre l’histoire de Sebekk le Fléau des Tyrans a qui il vouait une
admiration sans borne, en témoignait ses oeuvres graphiques et les citations qu’il lui empruntait.
Un mouvement dans un coin de la pièce attira son regard, se détachant de son fils, ses yeux bleu,
intenses comme ceux d’un prédateur fouillèrent les ombres. Un long moment elle observa sans un
mot, tendue, han sour silencieux avait remarqué sa réaction et regardait dans la même direction.
Les secondes passèrent sans qu’elle ne distingue quoique ce soit dans les ombres, elle repris donc
son histoire, sans toute fois baisser sa garde.
« Avant tout, pour comprendre l’histoire de Sebekk il faut en comprendre le contexte. Il est né alors
que l’Empire d’Akilesh et son maître absolu dominait la galaxie depuis plus de mille ans.
Le Dieu Empereur Satish était un être a la puissance inconcevable, il avait conquis chaque monde,
chaque système, méthodiquement sans merci. Ses légions s’était répandues dans l’univers écrasant
toute résistance. Il massacrait ceux qui lui résistaient, et ses prêtres propageait son culte comme une
maladie, dévorant l’âme et l’espoir dans le coeur des peuples. »
Elle frissonna un instant, comme si elle se souvenait des événements.
« bien sur des voix se dressèrent, des héros tentèrent de se soulever mais rapidement leur flamme
s’éteignit sous la botte impériale. Chaque révolte entraînait une réduction de la population a un
nombre contrôlable, et les vaincus étaient emmenés, mutilé ou transformés en choses au service de
leur Dieu, a son image disait on.
C’est ainsi qu’il a éteins l’espoir, le serrant a la gorge, l’étouffant avec minutie, pas une folie
dévastatrice non. C’était l’oeuvre d’un être a l’intelligence dévoyée, calculatrice et sans conscience
ou morale, efficace dans toute son horreur.»
Han sour semblait perplexe, son jeune visage était déjà si sérieux, il avait la noblesse de sa mère et
le panache de son père.
« Qu’y a t’il hani ? »
Tiquant a l’utilisation de ce surnom il ne le montra qu’a peine, ce qui le taraudait prenant le dessus.
« c’est pour ça que je veux connaître toute l’histoire, si Satish est immortel, s’il est un Dieu, il est
peut être encore en vie, et Akilesh, c’est quoi, d’où vient cette puissance, était il seul ? Cela me
semble impossible de réaliser tout ça seul.
Le maître d’arme m’a dit que le savoir est la clé de la victoire, et la préparation, et je doit me
préparer pour protéger ma soeur, raconte moi maman, a quoi il ressemblait ? Et qu’est ce
qu’Akilesh ? »
Elle regarda le jeune homme, un sentiment de fierté naissant dans son coeur : si jeune et déjà son
sens du devoir était incroyable, il ressemblait tellement a son père.
« Ce sont là d’excellent questions, voyons voir... »
elle ouvrit le livre a la recherche d’une gravure, la lumière des lunes permettant de voir avec netteté
elle laissa la lumière éteinte.
La gravure montrait un homme dont la silhouette évoquait la puissance, les cheveux longs, l’armure
qu’il portait était fonctionnelle et élégante d’une certaine façon et contrastait avec son aspect
primal, presque bestial. Cependant l’artiste avait réussi a rendre son regard, l’intelligence vive que
l’on y lisait. Un détail attirait l’oeil, l’ombre de l’homme semblait décharnée comme une momie
mais informe, un peu comme si le dessiner était au-delà du possible.
« Sa puissance faisait de lui un être qu’on pouvait prendre pour un Dieu et c’est un débat
compliqué, un Dieu cruel et sans pitié, considérant la vie de ses sujets comme sacrifiable, des
nombres et pas des êtres vivants.
Ce qui est important c’est Akilesh, ce nom revient souvent dans les écrits anciens,on y parle d’un
conclave des êtres les plus brillants de la galaxie qui aurait réussit a percer les secrets de l’univers,
les secrets de l’Ouhn et de l’Ombre. Ce conclave serait dirigé par Akilesh, qui lui a donné son nom
ce qui en dit long sur sa mégalomanie, un être qui fait pâlir le pouvoir de Satish et devant qui se
dernier se prosternerait. »
Han sour posa sa tête sur les genou de sa mère qui d’un geste maternel continuait de lui caresser les
cheveux.
« Mais en dépit son savoir immense et sa puissance implacable, il ignorait comme tous les Tyrans
une vérité fondamentale : aucune force ne peux indéfiniment contenir la volonté des peuples a être
libres. »
Il regardait sa mère du coin de l’oeil, elle avait cette foi incroyable en ses propos, de cette foi qui se
communiquait a tout ceux qui l’écoutait. Cette phrase il ne l’oublierait jamais. La voix claire
continuait l’histoire une leçon que han sour suivait avidement.
« Ce fut le silence qui marqua le début des hostilités, pas un rugissement ou une tempête, non juste
des mondes secondaires, oubliés ou presque, des systèmes extérieurs loin du coeur féroce de
l’Empire ont cessèrent de répondre, cessèrent d’obéir.
Ce silence devint si envahissant, si terrifiant que Satish envoya ses armées, une flotte conséquente
indispensable pour couvrir l’immensité de ces territoires et cette dernière mata la révolte dans le
sang et la violence typique de l’Empire, une violence professionnelle, institutionnalisée, sans âme et
sans visage. »
Un tic nerveux agita coin de la bouche de sa mère, l’évocation de ces actes faisant bouillir son sang,
l’injustice et la barbarie la révoltait et il savait que pas une fois elle n’était restée passive devant de
tels actes.
«L’Empereur ordonna de mettre les systèmes en coupe réglée, installa des forteresses et déploya la
flotte de répression sur les mondes rebelles afin de faire régner l’ordre et la paix impériale. Je te
laisserai étudier les batailles, tu me fera un exposé sur le sujet pour la fin de la semaine en
m’expliquant comment Sebekk est parvenu a prendre les forteresse et les vaisseaux de l’empire. »
Plein d’assurance Han Sour tout sourire lui répondit
« facile ! Les soldats étaient trop confiant et se sont relâchés ! Résultats il on manqué de rigueur et
de discipline loin du centre et se sont fait avoir comme des mulocampes !
Elle tapota son nez de l’index
« c’est un peu simple jeune homme, et la prise de ce qui allait devenir la première flotte de Sebekk
est le résultat d’un stratagème élaboré, complexe avec un travail de sape et d’infiltration que tu me
détaillera. »
Il fronça les sourcils mais admit sa défaite.
« une fois en possession de cette flotte il exploita aussitôt son avantage, dans les guerres spatiale les
informations circulent lentement, comme les flottes, il est compliqué sur un empire de tout savoir et
tant que ce dernier ignorait la déroute des confins, ses vaisseaux pouvaient approcher des mondes
impériaux et de leurs vaisseaux pour les piéger et les capturer.
Désormais ce n’était plus le silence mais le grondement du tonnerre qui éclata et un nom qui se
répandait comme une traînée de poudre, un héro naissant et dont la gloire et la renommée ne faisait
qu’enfler, Sebekk, il chassait les bourreaux et punissait les monstres, les faisant fuir, il amenait la
justice et l’espoir. »
Han sour s’était redressé et s’assit en tailleur face a sa mère, tout son être a l’écoute et son esprit
visualisant les batailles épiques menées par Sebekk. Les flammes illuminant le vide stellaire et les
rugissement des vaisseaux, oui il savait que le son… mais quand on a dix ans on s’en fiche, les
vaisseaux rugissent dans l’espace, c’est plus classe !
« la situation devint telle que Satish du se rendre a l’évidence, la rébellion devenait incontrôlable, et
il perdait du terrain. Il avait été le jouet de ce Sebekk, un inconnu un mystère qui avait accompli
l’impensable : l’impossible exploit de mettre l’Empire à genoux.
Les journaux de l’Empereur montrent qu’il avait du respect pour lui, sa stratégie, son courage et sa
capacité a inspirer les hommes. Il le voyait comme un être pur, il mentionne par ailleurs qu’il aurait
aimé le connaître et l’avoir a ses côté, mais ce genre d’homme ne suit pas il mène et Satish le
savait , de ce fait il était hors de question de le laisser l’emporter, de le laisser mener la danse. »
Han sour était visiblement surpris, et c’est avec aplomb et sérieux qu’il demandais
« Ces journaux, j’aimerai les lires mère, existent ils encore ? »
« Oui, je te ferait parvenir ceux que nous conservons, mais continuons j’aimerai que tu ferme les
yeux, et que tu écoute pas seulement avec tes oreilles mais dans l’Ouhn, que tu te connecte. »
Il s’exécuta, étendant sa conscience a la recherche de la note, celle qui vibrait au son de l’histoire,
celle que sa mère avait réveillé et a laquelle son esprit allait se connecter pour voir et ressentir par
delà le temps et l’espace.
« Satish avait compris que la rébellion reposait sur son héros, un homme, Sebekk. C’est sur cette
idée qu’il battu un plan complètement fou et aussi monstrueux que lui.
Tu doit comprendre que ce n’était pas de la colère ou un coup de folie, ce plan était le fruit d’une
longue réflexion, d’un raisonnement logique autant qu’abominable. Il devait piéger Sebekk, l’attirer
et le tuer, mais une proie aussi rusée et dangereuse demande un appât d’envergure. Cet appât se
résumait en deux points, une cible légendaire, de celles qu’on ne peut ignorer et un système majeur,
doté de ressources au positionnement stratégique.
C’est ainsi que L’empereur sacrifia des vaisseaux et des équipages dans des assauts furieux, tout en
créant une légende, une flotte invincible, le fer de lance de son armada. La troisième flotte sous
pavillon de la Vouivre et son vaisseau amiral le Draighan devint cette légende.
Elle fut de tous les assauts, sans cesse déployée, combattant les rebelles de toute sa puissance, il
l’équipa des meilleurs vaisseaux et des meilleurs technologies. Les coques aux formes impossibles,
escheriennes, sillonnaient l’espace. Satish s’assurait de choisir les opérations avec soin pour
s’assurer des victoires difficiles mais certaines.
Quand aux système : il porta son choix sur le système Raegarr, riche de ce qui manquait a la
rébellion, docks spatiaux d’envergure, ressources et surtout suffisamment bien placé pour assurer
une chaîne logistique indispensable a la victoire. »
Un meï marqua une pause, désormais elle en était certaine, quelque chose se tenait dans l’ombre,
quelque chose que ses sens ne parvenait a saisir. Son corps entier était tendu et prêt a frapper mais
l’intrus restait une ombre, un murmure.
« Mère ? Le piège a fonctionné ? Je parie que non sebekk est bien trop malin ! »
Han sour était impatient de connaître la suite de l’histoire, qui sait l’ombre aussi attendait elle la
suite. Elle reprit son récit toujours en alerte, s’il avait voulu frapper il avait eu tout le temps
nécessaire.
« Certes Sebekk est un fin tacticien, mais l’Empereur Satish aussi, il avait mené de nombreuses
campagne, dévoré le savoir d’innombrable généraux et stratèges. Son expérience lui donnait de plus
un avantage sur son ennemi, et il était pragmatique et logique a l’extrême.
Comme tous les seigneurs du conseil d’Akilesh a l’origine Satish était un savant, l’être le plus
brillant dans son domaine, un physicien de renom et un alchimiste de génie. Si je t’en parle c’est
que la clé de voûte de son piège reposait sur sa plus terrible invention :
la Bombe Dédale, une arme apocalyptique, issue des recherches les plus poussées sur l’Ouhn et
l’Ombre, si terrible qu’elle n’avait jamais été utilisée, on prétend qu’elle entraînait une réaction en
chaîne telle, qu’elle entraînerait la destruction de notre univers si elle s’emballait. Fort
heureusement il n’en existait qu’un seul prototype. »
Elle se tu un instant espérant en effet qu’il n’en exista pas d’autre.
« Lorsque la flotte de la vouivre fut a bout, confronté a des pannes et accidents qu’on ne pouvait
plus ignorer fut forcée d’effectuer une maintenance, elle se rendit tout naturellement dans le
système Raegar. Le système était en arrière des lignes de front et disposait de formidables défenses
mais la flotte, elle, avait ses moteurs a l’arrêt, en pleine maintenance, vulnérable comme jamais.
Satish fit remettre la bombe a l’amiral, l’enjoignant de la placer a bord du Draighan, bien sur il ne
lui révéla pas la nature de l’objet, une sphère noire et lisse, sans marquage ni appareillage.
Le piège était posé il ne restait plus qu’a attendre, aussi un vaisseau fut placé a la limite de ses
senseurs, invisible dans l’espace profond, son capitaine devait envoyer un message codé dont la
nature lui était inconnue si Sebekk entrait dans le système, ce message enclencherait la bombe, ce
qui couperait les communications. Satish avait ordonné au capitaine de lui faire un raport en
personne une fois les combats finis.
Le visage du jeune homme était perplexe, contrarié, aussi sa mère attendit qu’il s’exprime, ce qu’il
fit d’une voix chargé d’émotion, les yeux humides.
« Mais, pourquoi une telle mesure ? Il va massacrer sa flotte et les habitants d’un système entier, au
moins 20 millions de personnes ! c’est monstrueux et immoral ! Et méchant ! Comment peuit on
vivre avec si peux de dignité et d’honneur ! »
Elle lui sourit doucement, prenant son visage dans ses mains.
« Satish comme je te l’ait dit est pragmatique et logique, ce n’est pour lui qu’un système parmi tant
d’autre, un chiffre sur une page. Comme sa flotte, rien d’irremplaçable a ses yeux, la vie n’est pour
lui qu’une donnée, abstraite. Le conseil d’akilesh et ses membres considèrent toute autre vie que la
leur comme inférieure et indigne de l’univers. Sebekk est uen menace qu’il ne peux stopper alors il
va la détruire et en faire un exemple de sa puissance divine, c’est matéhmatique. »
le garçon serrait les poings et la machoire en proie a une vive émotion.
« Satish et ses compagnons du conseils n’ont plus rien d’humain depuis longtemps, ils sont aussi
vieux que les premières civilisations, ils se sont détachés de leurs affects, de leur morale et de leur
éthique.
L’empereur est a plaindre, il a perdu son chemin sur la voie de l’Ouhn, la mémoire de l’ouhn s’en
souvient, si tu écoute ses notes dans l’air, restaure ton harmonie, rejoint moi sur les rythmes
célestes. »
Han sour se rappelant ses entraînements repris le contrôle et s’immergea pleinement, laissant
cependant sa mère le guider. Déjà les images lui parvenait, les sons, un enfant qui naît et pousse son
premier cri, un enfant curieux et passionné, seul aussi, aussi isolé que son esprit est brillant. Vient
l’âge adulte, les découvertes, les acclamations et le respect d’une nation, puis les déconvenues, la
perversion de ses inventions, pour détruire et posséder.
La honte qui le pousse a découvrir et parcourir les chemin, toujours plus loin, toujours plus vite,
trop vite et pas assez. Son peuple victime de sa folie, et lui qui a permis cette dernière, seul au
milieu des cendres il est trouvé par Akilesh, charmé par son chant et déjà il est trop tard, son coeur
s’assèche et il devient le monstre.
« Tu voit, rien n’est jamais simple, il voulait construire mais il est devenu le destructeur, jouet
d’Akilesh, esclave du conseil autant qu’il est maître de l’Empire. Et pour lui je pleure, sur son âme
perdue, sur ses rêves trahis, mais je ne pourrait le pardonner. »
Assit face a sa mère il écoutait, d’un hochement de tête il acquiesça en versant des larmes sur le
destin du monstre. Elle posa un baiser sur son front et le serra contre elle un instant avant de
reprendre.
« Satish avait donc convoqué les grands seigneurs de son empire dans le palais, des heures durant
ils attendirent, debout au milieu de la colossale salle du trône. Chaque pilier était sculpté en un
héros légendaire soutenant le plafond qui se perdait dans les hauteurs, les murs était peints et gravés
et racontaient l’histoire du glorieux Empire et de son Dieu.
Près du trône, au bas des marches, se tenait l’artiste qui aurait la lourde tâche d’illustrer cette
nouvelle page de l’histoire. A l’extérieur, les corps décapité, éventré de ses confrères qui avaient
déplu a leur Dieu gisait au pied d’une pique ou leur tête était plantée.
Satish scrutait la foule rassemblée, cherchant les traîtres épiant les mouvements et les messes
basses, il avait choisi d’en éliminer une partie, les réduire a un chiffre plus maîtrisable.
A ses cotés, ses furies, quatre guerrières redoutable formée dès leur naissance et infusées d’ombre,
leur beauté légendaire masquée par les armures intégrales aux masques d’animaux, loup, dragon,
panthère et pieuvre elles étaient la propriété exclusive de l’empereur.
Il avait ordonné la détonation du Dédale, les communications avait étés immédiatement coupée,
L’apostat, sebekk était mort c’était inéluctable, seule une force terrifiante et quasi divine aurait pu y
parvenir et il avait appris une chose au cours des millénaires a entendre les peuples inférieurs prier
leurs Dieux : une telle chose n’existait pas
Cependant, quelque chose rôdait à la limite de la conscience de l’Empereur. Il aurait dû savourer
cette victoire évidente et pourtant non. Ce goût dans sa bouche, ce corps qu’il habitait le répugnait.
La bile le rongeait : un abject sentiment de peur qui ne pouvait venir que de cette infamante
carcasse. »
Les yeux rouge de fatigues et de larmes, hani luttait pour rester éveillé, fort heureusement
l’excitation et l’envie de savoir l’aidait, il se laissait glisser dans le chant de l’ouhn, porté par les
notes du souvenir.
« Lors qu’enfin le capitaine en charge d’observer la bataille franchit les portes des titans, ainsi
qu’on nommait les portes de la salle du trône, il était accompagné d’un être difforme et massif,
bossu, le pied bot il inspirait le dégoût sur son chemin.
Des serviteurs poussait deux plateaux a propulseur, sur l’un d’eux reposait une épée énorme,
grotesque autant par sa taille que son aspect. Sur l’autre on pouvait admirer une armure rouge sang,
chef d’oeuvre de la forge Dakshi. »
Le garçon était au coeur de l’événement, en parfaite harmonie avec l’Ouhn il pouvait sentir les
parfums riches qui embaumait la salle du trône, il était la bas et ici comme l’Ouhn, il vivait
l’histoire racontée par sa mère.
Il regardait le capitaine s’agenouiller, livide, encore torturé par ce dont il avait été témoin, l’horreur
pour laquelle il ne trouvait pas de mots. Terrifié par le devoir de rapporter une défaite d’une
ampleur encore inconnue de l’empire et de faire face a la folie possible de Satish, de valider le fait
qu’il avait ordonné la mort de neuf milliards de citoyens de l’Empire, de la flotte emblématique de
l’armada et de ses héros, mais surtout de de la loyauté et de la foi du capitaine envers son Dieu.
« Je craint votre altesse de devoir rapporter la défaite de nos armée, le système Reagarr a été… il
n’existe plus, balayé, pas une seule âme n’y a réchappé. »
Sa mère imitait les voix des protagonistes, mais petit a petit les sons s’ajoutaient aux images pour
han sour.
« Je n’ai pas de temps a perdre avec les détails que je connaît déjà, Sebekk est il mort ! »
L’incrédulité se lisait dans le visage du capitaine, la foule, terrifiée, espérant que le héro, le Fléau
des Tyran, L’apostat ait survécu pour venger le peuple d’un fou, d’un monstre haït et craint par ses
sujets.
Un court instant, une éternité pour certains, passa le temps que la réponse s’échappe, a peine
audible.
« Le seigneur Sebekk est mort, j’ai ramené son armure et son arme pour preuve »
Le rire de Satish fut le bruit de la destruction des croyance d’un homme et de l’espoir de toute une
nation. La louve avait quand a elle bondit sur l’impudent capitaine, son geste si vif que nul n’avait
pu le suivre, elle avait projeter au sol le soldat comme un pantin ses deux lames sur sa gorge.Sa
voix grondante lui rappelant de ne s’adresser a son Dieu qu’avec respect et que Sebekk n’est pas un
seigneur, juste un hérétique et un Apostat.
« Diyha ! Si impulsive, notre bon ami m’apporte une nouvelle exceptionnelle, laisse le en vie, je le
pardonne. Pour cette fois, mais je te déconseille de tenter ma bienveillance a nouveau, montre nous
la bataille, je veux que tous ici la voit, puis nous la transmettrons a tous les citoyens de l’empire,
que tous constate mon pouvoir !»
L’assemblée assista a la bataille, une projection holographique les plongeant au coeur de celle-ci. En
fait elle ne dura guère, et même satish en fut soufflé. On voyait des vaisseaux sortir de l’interstice, a
quelques dizaine de mètre des lourds cuirassé de la flotte de défense de raegarr, les abordant et
déversant des troupes a leur bord. La déroute de la flotte face a cette incroyable manoeuvre,
impossible et pourtant…
Une fois les bâtiments de ligne et leurs lourds canons capturés, ils ne tarderait plus a ouvrir le feu
sur les forteresse et sur le chemin la flotte d’escorte déployée pour éviter justement ce qui venait de
se produire. La massive silhouette, monolithe gigantesque d’une des deux forteresse pivotait déjà,
mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir le feu.
Deux coques de cuirassé émergèrent soudain du point de saut, les figures de proues, deux femmes
dakshi portant une armure hautes de plusieurs dizaines de mètre étincelantes d’or se démarquant sur
la coque blanche pointaient, menaçante.
Des tirs d’une violence capable de fracasser une petite lune firent vaciller les écrans sans toutefois
parvenir a les passer. Les deux cuirassés avançaient inexorablement, révélant la coque centrale les
reliant, l’asha et son pont avec ses arabesques d’or peintes au centre de celui ci, nettement visible
l’imposant blason représentant un couple Dakshi symbolisant la protection et la sagesse.
Long de huit kilomètre le vaisseau était une légende, retrouvé et restauré par Sebekk et son armée il
était le plus puissant des vaisseaux existant. Il ouvrit le feu tell un monstre mythologique déversant
sa leur rage sur le monolithe, déchiquetant la forteresse
La bataille était finie, prise entre les cuirassés rebelles qui s’engouffraient dans le système via le
point de saut et ceux de la flotte de défense capturés, la flotte d’escadre était condamnée. Une voix
grave et impérieuse exigeant leur reddition avec la promesse de la vie sauve, le système se rendait
sans combattre, livrant vaisseaux et infrastructures intactes.
Mais ce n’était pas la fin, Satish attendait la démonstration de sa puissance et seuls quelques fous,
que l’empereur punirait par la suite se prenait a espérer.
D’abord il n’y eux que des fin traits noirs, puis les premiers cris, inhumain, hideux, des hurlements
exprimant une souffrance au-delà des mots. Les traits devinrent des vagues se propageant d’un
navire a l’autre.
Les cris devenaient plus nombreux, une cacophonie infernale qui raisonnait dans l’immense salle :
les suppliques et hurlements d’agonie et de souffrances de 9 milliards d’êtres. Dans l’arrière plan on
pouvait voir la planète qui se flétrissait, sa surface tourner au terne puis au gris tandis que l’ombre
dévorait toute vie a la surface. la peur se propageait dans l’assemblée. Puis revint le silence, la
terreur, la résignation devant la puissance destructrice dont disposait l’Empereur.
« Voyez ma puissance ! Voyez comment je punis ceux qui osent se rebeller ! l’Apostat est mort et
nous célébrerons ce jour ! Cette victoire ! »
Satish jubilait ! Lentement il descendit les marches vers les glisseurs, admirant la splendide armure,
seule le dragon n’avait pas accompagné son empereur, elle restait en retrait, sur son masque des
larmes d’onyx roulaient.
L’attention de l’empereur se posa sur la silhouette aux contours dérangeants et d’une voix glacée
s’adressa au capitaine.
« Qu’est ce que cette chose ?
« C’est un historien, un expert de ce qu’il dit sur Sebekk, son vaisseau est sorti par le point de saut
juste après l’assaut, j’ai pensé qu’il vous intéresserait de l’entendre. » il marqua un temps léger, le
masque de louve grondant le fit réagir « votre grandeur. »
Intrigué l’Empereur se tourna vers le bossu l’invitant a lui raconter ce qu’il savait sur l’Apostat. Ce
dernier se redressa dévoila un visage d’une laideur qui fit reculer l’assemblée et l’Empereur. Il se
rajusta masquant ses trait avant de répondre d’une voix aussi envoûtante et grave que son physique
était disgracieux.
« Je suis Bès, historien et gardien des mémoires, et un être comme vous ne pouvant avoir un ennemi
commun. Sebekk est donc naturellement de ceux qui s’inscrivent dans les légendes, poète et artiste,
philosophe et stratège, héro et meneur d’hommes, amant admiré des femmes.
Laissez moi vous narrer comment la légende est née, comment Sebekk est né et comment il est
mort.»
Reprenant son souffle Un meï prit une courte pause, et vida un verre d’eau, la présence discrète
toujours a la limite de ses sens.
« Sebekk est né sur Naarak, un lieu oublié de la bordure de l’Empire, aussi loin de tout qu’on peux
l’être. Brûlé par des soleils jumeaux, balayé de tornades et d’orages magnétiques, la vie s’y terre,
dans des cavernes et des canyons, le reste n’est que désert et mort. »
Imitant Bès sa mère parlait avec emphase, appuyant ses mots, han sour était littéralement emporté
désormais il n’entendait plus sa mère mais Bès qui d’un ton digne des grand orateurs et acteurs de la
tragédie poursuivait avec panache
« Son père, Shaakti est le forgeron légendaire qui a concu et fabriqué cette armure, inventeur de
l’acier Dakshi, sa mère Bijalee est une légende de l’arène, aussi mortelle et féroce que son monde
natal.
Après bien trois fausses couches elle accoucha de son fils, et c’est au coeur d’une tempête comme ce
monde n’en avait jamais vue qu’est né le fléau des tyrans, déjà remarquable ce jour fut marqué par
une éclipse double, un événement unique. C’était comme si l’univers hurlait et exprimait son refus
et sa colère d’accueillir cet être, cette âme.
Mais la volonté de la vaillante Bijalee, ne pouvait l’emporter sur l’univers, après des heures, un
petit être difforme vit le jour. Consterné Sooraj, servante de nishishaan déesse de la fertilité et de la
vie et sadhaak guérisseur et alchimiste n’avait d’autre choix que de faire ce qui était juste. Ce
monde n’était pas fait pour lui, il fallait libérer son âme pour qu’elle puissent revenir dans un corps
plus adapté. »
Le coeur lourd, Saadhak plaça sa main sur le visage de ce petit être, pour la première fois en de
telles circonstance il pleura. Un doute le saisit devant la résistance de l’enfant difforme et
repoussant mais doté d’une formidable volonté de vivre il braillait, s’accrochant a une vie qui
voulait pas de lui. Première bataille, première défaite.
« Shaakti, abattu regardait les petites mains difformes tenter de repousser celles qui l’étouffait,
maudissant le sort, la tempête et les dieux ! La voix de sa femme le suppliant de sauver son fils lui
firent l’effet d’un électrochoc et il saisit le bras du guérisseur, mais trop tard, le petit être était mort,
inerte il retomba sur le linge.»
Bès resta quelques secondes silencieux, plongeant la salle, empereur compris dans le même silence.
« Sooraj, la sage femme, agissant par instinct entreprit de ranimer l’enfant assistée de saadhak elle
arracha le nouveau né a la mort. Son premier cri résonna dans toute la maisonnée couvrant la
tempête qui se tu, libérant le soleil de la double éclipse. »
Un mei serrait son fils contre elle, bouleversée par son récit.
« Bien sur ils durent le cacher et Sebekk grandit a l’écart, instruit dans la guerre et la forge mais
aussi la littérature, la philosophie, l’alchimie et il arpenta les chemins de l’Ouhn guidé par ses
tuteurs, saadhak et Sooraj.
Le jeune homme, curieux par nature, fini par s’aventurer a l’écart de sa maisonnée, il aperçut a son
balcon une jeune femme, belle comme le lever du jour, il lui fit la cour avec des poèmes laissés a
son attention, il lui parlait sous le couvert de la nuit masquant son apparence hideuse.
Comme de juste elle désirait le rencontrer, amoureuse de ses mots elles le serait du poète, las, l’âme
et les mots de Sebekk étaient aussi merveilleux que son apparence était insoutenable. L’adolescent
plein d’espoir et de naïveté accepta de la rencontrer au grand jour, mais alors qu’il sortait de
l’ombre son coeur se brisa en constatant la terreur et la répulsion que lui inspirait son visage. Il la
regarda fuir, sans comprendre qu’elle courrait vers le gouverneur, un humain venu du coeur de
l’Empire pour dénoncer l’existence d’un être qui selon les lois de l’Empire sur la pureté devait être
mis a mort.
Ce dernier arrêta ses parents et ses tuteurs, les condamnant a mort sur la place publique, voyant sa
famille sur le point de mourir le jeune Dakshi qu’il était arracha l’épée de la statue d’un héro oublié
et l’arrache, cette même épée. »
Han sour pouvait voir Bès se redresser, il dépassait d’une bonne tête l’Empereur et paraissait moins
pataud alors qu’il s’approchait de la lame grotesque aussi grande que lui.
« Il l’abati sur le gouverneur le découpant en deux dans le sens de la hauteur du premier coup, puis
sans peine tua les pauvres hères que l’empire avait souillé d’une ombre dont tu n’a aucune
conscience, que tu pense connaître Satish. »
Le silence lourd qui envahi la salle devint menace et danger, Diya bondit mais stoppée net dans son
élan elle se ratatina, son armure écrasée par une force invisible. Bès saisit l’épée, la tenant sans
peine comme une vieille amie, il dégageait que chose de primal et de puissant.
« Oui je t’ai raconté comment je suis né et comment je suis mort » Bès bascula sa capuche dévoilant
ses traits implacables, hideux mais magnifique ! Irradiant de puissance. « maintenant voici le
moment où je devient un Dieu, que tous le sachent je traquerai chaque seigneur du conseil et je
tuerai Akilesh, j’en fait le serment sur l’Ouhn ! »
Les fouets a neufs lanières de Krakain se refermèrent sur le vide, sebekk était déjà sur elle saisissant
son coup qu’il brisait d’un geste calme et précis, Andheraa la panthère disparaissait dans l’ombre,
préparant un assaut sur Bès, un papillon se posa sur elle au moment ou son visage se coulait dans
les ténèbres, son hurlement et les morceaux sanguinolent qui apparurent autour de sebekk ne
laissant aucun doute sur son sort.
« je suis Sebekk, le dévoreur de monde, l’Apostat ! Je vient pour toi Satish, ta vie prend fin ici et
maintenant »
Reculant devant le pouvoir qui émanait de Sebekk et ce sourire insolent qu’il affichait, l’Empereur
appelait Djyan Ka, et le dragon n’eut qu’une réponse alors que les dernières larmes d’onyx
achevaient de souiller le sol.
« Tu est un Dieu, tu devrait t’en sortir »
D’un coup de pied ajusté elle le poussa vers sebekk qui le frappa de sa lame déchirant son corps et
le trône du même coup. Une vapeur noire s’extirpa du corps mutilé formant une silhouette
inhumaine, décharnée, indescriptible et impie sifflait et riait comme l’eut fait satsih.
« Tu est hors du commun Sebekk ! Mais tu ne peux tuer un Dieu ! Et maintenant tu va payer ton
insolence ! »
Sa menace s’arrêta net Sebekk le fixait et la forme se tortillait, son rire devint hurlement alors que
son essence se déchirait, l’Ouhn et l’Ombre qui le composait se séparaient. Finalement libéré de la
corruption ne restait qu’un être frêle au corps serpentin et au faciès reptilien, il arborait une tunique
et de petites lunette.
« Je m’occuperait de ton peuple, leur enseignerait la voie de la paix et de l’harmonie que tu désirait
leur apporter. »
La silhouette disparaissant, se fondant dans l’Ouhn lui adressa un regard reconnaissant, son visage
soulagé et triste s’évaporant enfin.
La foule s’agenoullait devant Sebekk, le reste est évident, il devint empereur et combattis les
serviteurs d’Akilesh, apportant la paix au sein de l’empire. Un Dieu juste et bon, un règne de dix
mille ans.
« Mais Djyan Ka ! Elle est devenue quoi ? »
« Sebekk l’a aimée et la vue mourir, mais ça c’est une autre histoire, et il est déjà tard, zou au
lit petit prince ! »
« Maman, s’il te plait ! »
Elle quittait la pièce quelques minutes plus tard, la présence s’étant déplacée dans le couloir, elle ne
se cachait plus, sauvage et puissant il était appuyé nonchalant contre le mur, un Dakshi d’une taille
exceptionnelle arborant un sourire insolent.
« demain il apprendra son rôle a venir, je suis venu pour lui offrir mon soutient, je serait là pour lui
je te le promet, j’aimerai qu’il en soit autrement mais nous savons que nous n’avons pas le choix
que de faire au mieux. »
Un mei le fixa sans crainte, égalant sa présence, Reine du royaume Casti elle en était la plus
fameuse de toute et n’usurpait pas son titre.
« Oui Sebekk, mais ce soir il est mon fils, un enfant, son dernier jour en tant que tel, il méritait
d’entendre l’histoire de son héro, ton histoire mon ami. »
Il la serra contre lui, mais elle ne pleura pas, elle avait déjà pleuré toutes les larmes de sa vie en
devenant Reine et en apprenant son destin, mais surtout celui de ses enfants.
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