Le Souffle de l'Hydre Somptueuse
« Lentement, avec la grâce d'une danseuse juvénile,
La sirène serpente entre les racines,
Son corps ondule, envoûtant et docile,
Et l'eau trouble suit le sillon qu'elle dessine.
Son chant mélancolique, estompé par l'onde noire,
Attire les créatures qui quittent leur nid de vase,
Entrainées par la mélopée chargée d'espoir,
Elles se piègent entre les mots des divines phrases.
Hydre à la beauté sulfureuse et mensongère,
La Muse maléfique joue avec le méandre du marais,
Et lorsque sa voix quitte l'eau de l'étang son père,
La mélodie se répand jusqu'aux confins de la forêt.
Prend garde, étranger imprudent,
Aux charmes de la sorcière qui habite les marécages,
Car si, par malheur, tu es attiré par son chant,
Elle n'aura aucun mal à t'enfermer dans sa cage.
Ainsi son souffle n'est qu'un leure,
Pour nourrir une beauté fausse,
L'Hydre Somptueuse regagne l'eau en douceur,
Pourvu que l'aventurier tombe dans la fosse. »
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