En avoir sous le capot
Je tourne la clé dans le contact. La voiture ronfle, s'ébroue, se secoue, mais ne démarre pas. J'insiste ; pas plus de succès. Je soupire de lassitude : ce satané tacot me fait le coup au moins deux fois par semaine.
Je sors de l'habitacle, me poste devant la voiture, soulève le capot et découvre les quatre chevaux miniatures folâtrant jovialement. Je tente de les tempérer, d'abord gentiment, mais les canassons turbulents me dédaignent et poursuivent joyeusement leur cavalcade. Je m'impatiente et un des chevaux se cabre et rue.
Je soupire à nouveau, sonde mes poches à la recherche d'une friandise dans l'espoir d'attirer leur attention, mais celles-ci sont vides. Un passant s'arrête, me demande si j'ai besoin d'aide. Je lui montre d'un air dépité les animaux rétifs. C'est une vieille voiture, me dit-il, les chevaux ont tendance à devenir de plus en plus capricieux avec l'âge. Sur mon exemple, il fouille sa veste, y déniche une barre de céréales qu'il rompt en quatre.
Les minuscules animaux acceptent la gourmandise, l'engloutissent avec des hennissements de plaisir. Ils se montrent aussitôt plus attentifs et disposés à la besogne. Je remercie chaudement mon sauveur, puis me hâte derrière le volant avant de me mettre davantage en retard.
Presque craintivement, je tourne à nouveau la clé et souffle de soulagement quand le véhicule se met enfin en branle, le moteur s'ébrouant vigoureusement.
02/01: Poneys turbulents
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