« À ce moment-là, je glisse la felle à four sous la tarte et je la sors. La fâte fine est cuite juste à foint. Les rondelles de fommes fument comme les collines du Montana la veille de Little Big Horn. La crème s’est couverte de bulles dorées, frêtes à éclater, comme les boutons sur la joue d’un vérolé. Je verse une belle rasade de grand marnier et tire une allumette. J’aime utiliser encore les allumettes, gratter, voir le fremier foint rouge avant l’embrasement général. La trainée de flamme se réfand comme derrière l’avion qui décolle dans un film avec Bruce Willis. La tarte devient la surface du soleil éblouissant la cuisine »
— Alors, tu en fenses quoi ?
— Pas mal, ouaih… c’est pas du Victor Hugo, mais de toi, ouaih, c’est bien… Tu fais des progrès, mais… Les fumées de Little Big Horn, c’est bien trouvé, par contre, je suis dubitatif pour la joue du vérolé. Tu vois, savoir écrire ne signifie pas inventer n’importe quelle image ou métaphore, il faut aussi un minimum de bon goût pour sentir si elle se marie bien avec le sujet. Bruce Willis non plus, je ne le sens pas trop ici.
— Je vois, surtout four une histoire culinaire.
— En plus, oui. Mais au fait, pourquoi as-tu écrit ce texte ?
— Four le défi.
— Lequel ?
— Le flambé.
— Je ne l’ai pas vu, où est-il ?
— Là, frofosé par Laklandestine. Oh le fseudo avec le jeu de mot fourri.
— T’as vu le tien ? « Ours mal lêché cherche oursonne ». D’ailleurs, c’est même pas un pseudo, c’est juste bête, et encore, je suis gentil avec toi. Non… c’est débile. Mais pour le défi, le sujet est « le plan B ».
— Oui, le flambé.
— Oh putain…
— Futain ? C’est quoi ?
— Tu ne le fais même pas exprès.
— Je ne comfrends rien.
— Pas grave… Heureusement que le défi n’était pas « Poutre épaisse à Porniquet ».